Guerre et Paix
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[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Empty [FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

Mar 14 Avr - 23:57
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Yougo11

Spoiler:
Politique :

- Forme de l'État : Monarchie parlementaire unitaire
- Chef de l'État : Pierre Ier Karageorgévitch (régence du prince héritier Alexandre)
- Chef du gouvernement : Milenko Vesnić (parti radical populaire)
- Capitale : Belgrade

- Faction au pouvoir : Conservateurs (15 points) | Nationalistes - serbes (15 points).
- Opposition : Libéraux (20 points) | Socialistes (12 points)

Économie :

- Système économique : latifundiaire
- Usines civiles : 15
- Industrie militaire : 1
- Dette : 4 or.

Forces armées :

- Armée : 16 divisions de 1920, 1 division de cavalerie de 1914
- Attachements divisionnaires : 3 brigades d'artillerie
- Flotte : //
- Attachement naval : //
- Aviation : //

Modificateurs :

- Pierre 1er (+1 jeton de réforme par tour) : Jusqu'à la mort du souverain
- Démobilisation (croissance impossible) : Reste un an
Un nouvel état dans le concert européen des Nations

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes B35a7cd14dec03f1172a04a97edf21cf[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Ivan_Vavpoti%C4%8D_-_Kralj_Aleksander_I._v_admiralski_uniformi
S.M le Roi Pierre Ier et son fils, le prince héritier et régent Alexandre

La formation du royaume de Yougoslavie tient ses bases idéologiques dans le panslavisme et le nationalisme romantique développés dans toute l'Europe suite à la diffusion des idéaux de la Révolution française et des valeurs portées par le Premier Empire français. Ainsi, en 1802, dans ces terres occupées depuis plusieurs siècles par l'Empire ottoman méprisant les populations chrétiennes, éclate la première révolte serbe menée par Đorđe Petrović dit Karađorđe. La rébellion dure 11 ans puis est matée dans le sang par les Turcs. Karađorđe doit s'exiler en Autriche-Hongrie. Trois années plus tard, en 1815, un second soulèvement serbe éclate, dirigée cette fois par  Miloš Obrenović, alors que Karađorđe est encore en exil. Obrenović négocie et obtient du sultan Mahmoud II une certaine autonomie pour les provinces serbes dès 1816. En 1842 Obrenović est contraint d'abdiquer face à la montée en puissance de ses opposants religieux, marchands et diplomates qui placent l'héritier de Karađorđe, Alexandre Karađorđević sur le trône. Il règne jusqu'en 1858 lorsque Miloš Obrenović, de retour d'exil, reprend le pouvoir, jusqu'à sa mort en  1861 et son fils Michel Obrenović lui succède. Il est assassiné en 1868, son neveu Milan lui succède sous le nom de Milan Obrenović. À la suite de la Guerre russo-turque de 1877-1878, la Serbie, comme le Monténégro obtient son indépendance en 1878 et Milan Obrenović devient Milan Ier de Serbie.

En ces même temps, les minorités croates de l'Empire austro-hongrois développent sous l'impulsion du mouvement des Illyriens l'idée d'une nation regroupant l'ensemble des Slaves du sud, et utilisent pour la première fois le terme de « yougoslave ». Ce mouvement se transforme en parti politique, le parti national, qui remporte dès lors d'importants succès électoraux.Par le traité de Berlin de 1878, la Bosnie-Herzégovine est rattachée officieusement à l'Empire austro-hongrois, qui occupe et administre le condominium de Bosnie-Herzégovine pour le compte du sultan ottoman. La Macédoine, contrôlée par l'Empire ottoman, est quant à elle revendiquée par plusieurs entités : Grecs, Bulgares, Serbes, et Macédoniens indépendantistes revendiquent cette région cosmopolite. La ligue balkanique se forme en 1912 entre la Bulgarie, la Grèce, la Serbie et le Monténégro avec pour but d'affronter l'Empire ottoman. Le Monténégro déclare la guerre aux Ottomans le 7 octobre 1912 suivi par les autres membres de l'alliance, c'est la première guerre balkanique. L'Empire ottoman est vaincu et le Traité de Londres est signé le 30 mai 1913. Il établit la naissance de l'Albanie et un partage des territoires de Macédoine. La Bulgarie, qui conteste ce partage, s'oppose à une coalition entre la Serbie, la Grèce, le Monténégro, la Roumanie et la Turquie, c'est la deuxième guerre balkanique. Le Traité de Bucarest est signé le 10 août 1913 finalisant le partage des territoires, en défaveur de la Bulgarie. L'issue de cette guerre est déterminante dans la stratégie régionale, qui laisse le royaume de Serbie seul allié de l'Empire russe dans la région, et isole la Bulgarie qui se rapproche alors des empires centraux.

Le 29 mai 1903, la famille royale serbe est assassinée,  le roi de Serbie Alexandre Ier Obrenović, de tendance pro-autrichienne, et sa femme, la reine Draga sont massacrés dans leur palais royal de Belgrade. La Main noire, société secrète nationaliste serbe est impliquée, et le pouvoir (re)passe aux mains des Karađorđević en la personne de Pierre Ier, de tendance pro-russe. Dans la décennie 1910, la situation se fait de plus en plus explosive dans la région, suite à l'annexion de la Bosnie-Herzégovine en 1908 par l'Empire austro-hongrois, et le 28 juin 1914, l'archiduc et héritier de l'Empire austro-hongrois François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo par Gavrilo Princip, issu d'un groupe lié à la Main noire, déclenchant ainsi la Première guerre mondiale.

Pendant la guerre, les Slaves du sud sous domination autrichienne se réunissent sous l'étendard du Comité yougoslave avec le ferme intention de réaliser avec le Royaume de Belgrade,  qui épate l'Europe entière par le courage et la détermination dont ses hommes font preuve sur le champ de bataille. Commencent alors des tractations entre les deux entités favorables au projet, qui laissent néanmoins apparaître les premières distensions entre les deux blocs. En effet, les deux signent la déclaration de Corfou de de 1917 dans lesquels ils réaffirment leur volonté de s'unir, mais n'épiloguent pas sur la forme du futur état dont l'organisation est repoussée à plus tard. De plus, le chef du gouvernement serbe, Nikola Pasic, met volontairement des bâtons dans les roues du comité, pour éviter qu'il soit considéré comme le gouvernement légitime du nouvel état au sortir de la guerre et ainsi préserver les institutions serbes. Néanmoins, ces tensions révèlent un mal bien plus profond. En effet le Comité yougoslave et le Royaume de Serbie envisagent de façon bien différente le futur qu'ils devront pourtant partager. Si pour le premier, il s'agit d'unifier les Slaves du sud dans une démocratie libérale égalitaire et respectueuse des nationalités, pour le second, il s'agit davantage de réaliser la « Grande Serbie », de reconduire les peuples pervertis par la domination autrichienne, c'est-à-dire les « Serbes catholiques » (les Croates) et les « Serbes des montagnes » (Slovènes),  sous le giron de leur mère patrie, la grande et glorieuse Serbie qui après s'être libérée des Turcs, est venue libérer ses frères du nord.

En 1918, suite à la chute de l'Empire austro-hongrois, l’État des Slovènes, Croates et Serbes est créé, et le conseil national décide le 29 décembre de cette année le rattachement au royaume de Serbie, sans vote du Sabor croate, qui avait pourtant toujours été respecté sous la Double-Monarchie. Ainsi, le 1er décembre 1918, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes est proclamé à Belgrade, et Pierre Ier en devient le roi, même s'il est dans les faits dirigé par son fils le prince-héritier et régent Alexandre depuis 1914. Sur ce territoire de 250 000 km² cohabitent Serbes, Croates, Slovènes, Monténégrins, Albanais, Catholiques, Musulmans, Orthodoxes, etc.

L'un des premiers actes d'Alexandre en tant que prince régent du nouveau royaume fut de déclarer son soutien à la demande généralisée de réforme agraire, en déclarant: « Dans notre État libre, il ne peut y avoir que des propriétaires fonciers libres ». Le 25 février 1919, Alexander signa une loi de réforme agraire divisant et redistribuant tous les domaines de plus de 100 joug cadastraux avec compensation à payer pour les anciens propriétaires, à l'exception de ceux appartenant aux Habsbourg et aux autres familles dirigeantes des États ennemis au cours de la Grande Guerre. En vertu de cette réforme agraire, environ deux millions d’hectares de terres ont été transférés à un demi-million de ménages paysans. En Macédoine et en Bosnie-Herzégovine, la majorité des propriétaires terriens qui ont perdu des terres étaient des musulmans, tandis que la majorité de leurs anciens locataires qui recevaient ces terres étaient des chrétiens, faisant émerger des mécontentements chez la bourgeoisie musulmane. En Croatie, en Slovénie et en Vojvodine, la majorité des propriétaires qui ont perdu leurs terres étaient des nobles autrichiens ou hongrois qui ne résidaient généralement pas dans ces lieux. Cette réforme, même si pavée de bonnes intentions est parfaitement représentative de la situation dans laquelle actuellement le royaume : c'est un état très vertical dominée par l'intelligentsia serbe qui même si elle ne s'entend pas toujours, s'accorde sur la vision grand-serbe du royaume et qui impose ses réformes sans se préoccuper des opinions publiques croate, slovène, macédonienne et musulmane, les méprisant parfois.

Abhorrant le fédéralisme réclamé par les minorités non-serbes, cette classe intellectuelle domine en Serbie dans les milieux politique, culturel, militaire ayant tous en commun une influence économique et est représentée dans sa forme la plus pure par la famille royale et plus particulièrement par le régent. Si Alexandre est un homme volontaire et plein de bonnes intentions, il devra savoir dépasser son conditionnement culturel pour surmonter la situation instable auquel doit faire face son pays ainsi que des circonstances économiques et sociales compliquées sans compter une conjoncture internationale de plus en plus incertaine, l'Italie rôdant dans l'Adriatique...
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Dim 19 Avr - 23:49
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

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Élections de l'Assemblée constituante du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes FWWpasicP
Nikola Pasic

Conséquence de la jeunesse de cet État, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ne dispose pas de constitution propre et c'est la constitution serbe de 1888 qui fait office de norme suprême sur l'ensemble du territoire. Concernant l'Assemblée, les six législatures issues des différents territoires d'avant guerre demeuraient compétentes pour légiférer jusqu'à ce que la Représentation nationale provisoire soit désignée en 1919, réunissant des parlementaires des six assemblées précitées, pour organiser le futur du jeune état slave. C'est ainsi qu'après moult débats quant au découpage des circonscriptions législatives, le Roi a finalement convoqué des élections pour élire la future Assemblée constituante dans l'année 1920. Cette assemblée fera également office provisoirement d'assemblée législative. Élue au suffrage universel masculin, comme prévu par la Constitution serbe et la Déclaration de Corfou, excluant néanmoins les officiers, les sous-officiers du suffrage et les analphabètes, 64.79% des électeurs inscrits se sont déplacés pour élire 415 des 419 députés, 4 circonscriptions étant sous occupation italienne. Le radical et ancien chef du gouvernement serbe Nikola Pasic en a été élu le Président. Les résultats complexes du scrutin animé largement par la question nationale témoignent de la grande diversité tant ethniques que socio-économiques et politiques du Royaume. Ils s'organisent comme suit :
- Le parti démocratique yougoslave de Ljubomir Davidovic obtient la majorité des suffrages avec 19.9% des voix exprimées et 92 députés. C'est une coalition de plusieurs partis serbes mais c'est une des rares formations à s'adresser à l'ensemble des sujets du Royaume, avec plus ou moins de succès. D’obédience centriste, le Parti démocrate apparaît comme le premier groupe politique à plaider pour une Yougoslavie intégrale, sans division, opposée à toute division tribale, historique, religieuse ou autre, et pour la réalisation de l'unité yougoslave et est par conséquent hostile au fédéralisme.
- Vient après, avec 17.7% des suffrages et 91 représentants, le parti radical populaire du charismatique Nikola Pasic. C'est le plus ancien parti serbe et il s'adresse dans sa communication essentiellement aux membres de cette ethnie. Légèrement plus social-démocrate que son grand rival précédemment cité, il est néanmoins d'accord avec lui sur la question de la forme unitaire que doit revêtir le jeune royaume et son hostilité au fédéralisme.
- En troisième position arrive une coalition, le Bloc croate, unissant trois partis. Le premier est le Parti paysan croate du populaire "roi sans couronne de Croatie" Stepjan Radic avec 14.3% des voix et 50 députés. Diamétralement opposé aux deux précédents, il s'adresse, comme son nom l'indique, aux Croates et plaide pour la fédéralisation de l'État slave. Économiquement, il en diffère moins, classé au centre-droit du paysage politique yougoslave. Le deuxième est le parti Communauté croate qui récolte 4 députés grâce à 1.6% des suffrages. Enfin, le Parti croate des Droits obtient 1 seul député, conséquence du déplacement de 0.7% des électeurs en sa faveur. C'est le parti croate le plus extrémiste, défendant l'indépendance de la Croatie sous la forme d'une république et un nationalisme brutal. Le Bloc croate a donc 55 représentants à l'Assemblée constituante.
- Les communistes dirigés par le secrétaire Filip Filipovic font eux une percée inattendue, arrivant eux en quatrième position et réunissant 12.4% des électeurs et 58 députés (pour ceux qui n'ont pas encore lâché, déjà, bravo à vous, et ensuite, oui ils ont plus de députés que le précédent malgré un nombre de voix inférieures à cause du mode de scrutin). En désaccord avec les ordres de Moscou qui souhaitent diviser le jeune pays par nationalités, la direction de Belgrade soutient l'unité de la Yougoslavie.
- Obtenant 9.4% des suffrages et 39 députés, une coalition réunit le Parti agrarien de Jovan Jovanovic et le Parti agrarien indépendant. Si les deux défendent la classe rurale et paysanne, de la classe moyenne à la bourgeoisie, le premier représente une union de paysans serbes de Vojvodine, bosniens, dalmates et croates, le second est quasiment exclusivement slovène.
- Avec 24 députés, l'Organisation yougoslave musulmane de Mehmed Spaho représente les Bosniaques et se fonde avant sur l'appartenance religieuse avant la conscience ethnique. Ainsi, le parti ne se montre pas hostile à la construction d'un état unitaire tant que les droits de musulmans sont respectés, notamment par la reconnaissance de la Charia.
La parti du Peuple slovène du docteur Anton Korosec arrive en septième position avec 3.7% des voix et 14 députés. Il œuvre pour la défense des intérêts et de l’identité slovène même s'il ne s'oppose pas à la centralisation du pouvoir à Belgrade, étant proche des cercles du pouvoir serbe.
- Remportent 13 députés grâce à 3.3% des suffrage une coalition réunissant le parti populaire croate, mouvement nationaliste croate principalement fondé sur le catholicisme, le parti Bunjevci et Sokci, deux petites minorités de Slavonie et Vojvodine proches des Croates.
- Le parti social-démocrate yougoslave arrive en neuvième position, avec 2.9% des voix et 10 députés. Contrairement à ce que son nom indique, c'est un parti slovène, passé du socialisme au réformisme avec la Grande Guerre, mais divisé sur la question nationale, un branche soutenant le gouvernement de Belgrade et l'autre la fédéralisation du pays.
- Le Jemieth arrive ensuite, réunissant 1.9 des suffrages et 10 députés. Il s'attache à défendre les intérêts des Albanais et des Musulmans du Kosovo peuplant la Macédoine. Politiquement et socialement conservateur, il est influencé par l' islam et défend en priorité le droit des Musulmans à appliquer la Charia, même si par opportunisme, il soutient le régime en échange de petites concessions.
- Avec 2.4% des voix et 7 députés, le Parti lourd croate représente les Croates de Bosnie-Herzégovine par une scission du parti populaire croate. Comme ce dernier, il est essentiellement basé sur la défense de la religion catholique et soutient le fédéralisme.
- Juste après, le Parti démocratique républicain de Ljubomir Stojanovic, même avec 3 députés recueillis grâce à 1.1 % des voix, se distingue en plusieurs points. Essentiellement serbe, il est pourtant favorable au fédéralisme, en plus de vouloir abolir la monarchie et étendre la démocratie par l'indépendance des tribunaux, la suppression des privilèges et monopoles, l'accès des femmes au droit de vote. Économiquement, il se classe plutôt à gauche, par sa défense des horaires de travail limités et par la protection des enfants et des femmes au travail.
Profondément divisée, cette assemblée aura la tâche de rédiger la constitution du jeune Royaume des Slaves du sud. Cette opération délicate dans un contexte d'exaltation des consciences nationales et du nationalisme triomphant devra concilier les intérêts d'un maximum de sujets aux visions pourtant diamétralement opposées, ce qui conditionnera la réussite de la Yougoslavie. Néanmoins dominés par les Serbes, la première conséquence de cette élection est le retour sur le devant de la scène de Nikola Pasic, président du parti radical populaire, à la tête d'une coalition désignée pour défendre les vues antifédérales de la majorité lors de la rédaction de la constitution. Ennemi personnel du prince-héritier régent Alexandre qui s'en était débarrassé en nommant le radical Milenko Vesnic à la tête de son gouvernement un an auparavant, la haine mutuelle qu'éprouvent les deux hommes pourra être un frein à l'efficacité du gouvernement. En conséquence, c'est Ivan Ribar, croate adhérant cependant au parti démocrate, qui a été élu à la présidence de l'Assemblée. Néanmoins, les forces nationales minoritaires cumulent un nombre assez important de sièges et pourra jouer tant sur la mésentente entre les deux têtes de l'Éxecutif qu'aux divergences parcourant la coalition. Cependant, leur faible représentation dans au sein de l'Assemblée ne témoigne pas des réalités ethniques du royaume ce qui peut s'avérer dangereux par le futur. Plus grave encore, les Macédoniens n'ont aucun siège, conséquence de la politique que les Serbes ont mené depuis la Deuxième guerre balkanique pour réduire ce peuple à l'état de silence, sous l'influence de la Main Noire notamment, par le redécoupage des circonscription électorales, ou "gerrymandering". Il en va de même pour la minorité monténégrine qui compte quelques nationalistes irréconciliables ayant perçu l'annexion de novembre 1918, par la convocation inconstitutionnellement par les Serbes d'une Assemblée ad-hoc comme une humiliation. En première ligne, la famille royale monténégrine, les Petrovic-Njegos, pourtant parente du régent Alexandre, fils de Zorka du Monténégro et né à Cetinje alors que sa famille été bannie de Serbie par les Obrenevic. Coup du sort, c'est pourtant lui qui renversera 30 ans plus tard son propre grand-père pour lui prendre sa couronne, l'obligeant à se réfugier dans le sud de la France, lui qui pourtant rêvait d'unifier les Slaves du Sud. Autre hasard, il se trouve que les Petrovic-Njegos ont une autre raison d'en vouloir à Alexandre, portant en eux les droits au Royaume de Serbie de la famille Obrenovic massacrée en 1903. Encore aujourd'hui, au Montégro, les "Verts" soutiennent l'autonomie de leur terre, sur un pied d'égalité avec les Serbes, au même titre que les Slovènes et les Croates.
Même si la Main noire est aujourd'hui dissoute et ses dirigeants emprisonnés ou exécutés, leur idéologie selon laquelle le Royaume des Slaves du sud est une Grande Serbie devant reconduire dans le droit chemin les Serbes qui s'ignorent, c'est à dire les Croates, les Slovènes etc. est vivace. En effet, dans les cercles les plus haut du pouvoir, la Main noire a infiltré le gouvernement civil, le régent Alexandre en premier lieu, ayant longtemps financé l'organisation. C'est d'ailleurs sa proximité avec ce groupe qui lui a valu d'être nommé à ce poste dès 1914, son père s'étant officiellement retiré des affaires pour raisons de santé, alors qu'en réalité c'est sous l'influence de la Main noire dans le contexte de la question de la gestion des territoires macédoniens.
La rébellion de Husino

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Des mineurs grévistes à Husino en décembre 1920

Une grève des mineurs a commencé le 21 décembre 1920 à Husino, en Bosnie, lorsque les mineurs ont demandé une augmentation des salaires de 30 à 45% pour contrer l'inflation galopante paralysant l'économie du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (+ 60% entre août et Décembre 1920). Le gouvernement ayant refusé de faire droit à leurs demandes, les mineurs ont déclenché une grève générale. Cela a été très mal accueilli par les autorités qui ont pris des mesures radicales pour y faire face. Dans la nuit du 27 au 28 décembre 1920, ils envoyèrent à Husino une troupe de 19 gendarmes et officiers de police, chargés d'évacuer les maisons des grévistes afin de les capturer et de faire cesser le mouvement. Les 7 000 mineurs, armés de simples pierres et de pioches, ont rapidement décimé les gendarmes et les policiers, ce qui a provoqué la colère des autorités qui ont envoyé deux bataillons de l'armée ainsi que de l'artillerie lourde et 50 gendarmes le soir même. Face à l'armée, les mineurs n'avaient qu'un choix: se rendre et renoncer à leurs besoins. La rébellion a été étouffée de sang par le gouvernement et les mineurs ont vues leurs maisons confisquées. Des femmes ont été violées, plus de 400 personnes ont été arrêtées et certaines ont été expatriées. Les communistes ont été sans surprises très sensibles à cet épisode et commencent d'ors et déjà l'instrumentaliser dans le contexte de la rédaction de la future constitution du pays.

En réaction, dans la nuit du 19 décembre 1920, le président du Conseil des Ministres Milenko Vesnić a signé un décret dans lequel est interdit le parti communiste de Yougoslavie jusqu'à la promulgation de la Constitution.
Politique étrangère et résumé des interventions à la Société des Nations

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Sdn-20
Le Palais Wilson à Genève, siège de la SDN

Diplomatique parlant, l'année 1920 a été riche pour le jeune Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Tout d'abord, elle a vu le départ de la crise de Rijeka, qui n'est toujours pas résolue. En effet, tout a commencé quand le Président du conseil des ministres français, Alexandre Millerand, s'est ému de la situation dans laquelle se trouvait la cité de Rijeka, occupée depuis la fin de l'année 1919 par un bandit-poète italien et ses 2500 voleurs, alors que les négociations concernant le futur de la ville battaient leur plein à Paris. Reconnaissant le caractère incontestablement yougoslave de la cité, le Président du Conseil a déploré l'opposition molle et la complicité tendancieuse du gouvernement italien dans les opérations menées par l'occupant illégitime. C'est d'ailleurs à cette plainte que les autorités italiennes ont répondu par une honteuse et provocatrice proposition tendant à ce que l'Armée italienne s'occupe de dégager l'agitateur. La délégation serbe, croate et slovène a bien évidemment été outrée par une telle demande et s'y est opposée vivement. Suite à l'intervention de la Grèce en la faveur du jeune état slave, l'Italie a finalement renoncé à son opération militaire sur Rijeka, et un compromis a été trouvé établissant que les négociations concernant le futur statut de la ville reprendraient une fois que l'état antérieur soit rétablit, c'est-à-dire l'occupation franco-britannique, même si l'action de ces derniers se fait toujours attendre. Il se murmure néanmoins dans les salons feutrés de Rome comme dans les couloirs du Vieux Palais de Belgrade qu'un accord définitif aurait été trouvé scellant le sort de la ville...

Plus tard dans l'année, les autorités serbes, croates et slovènes se sont indignées des conditions d'organisation du référendum en Carinthie devant trancher sur l'appartenance de ce territoire soit au jeune état slave ou à la République d'Autriche. Ainsi, la déclaration suivante a été faite :
Le Royaume des Serbes, Slovènes et Croates déclare ne pas reconnaître les résultats du référendum organisé en Carinthie le 10 octobre 1920 pour déterminer si les habitants de ce territoire souhaitaient le rejoindre ou dépendre de la République d'Autriche. En effet, cette dernière est accusée d'avoir délibérément manipuler le référendum et le falsifiant, violant ainsi ouvertement les dispositions prévues quant à l'organisation du scrutin par le traité de Saint-Germain-en-Laye du 10 septembre 1919.

La République d'Autriche est ainsi accusée :
- d'avoir falsifié le scrutin en modifiant les listes électorales, ce qui à autoriser et encourager, au mépris de toutes les règles établies, les habitants de la zone B à se prononcer sur le sort de la zone A,
- d'avoir violé le traité de Saint-Germain-en-Laye dont elle était pourtant partie en organisant le référendum plus de six mois après la signature du traité, soit après le 10 mars 1920, rendant ses résultats par nature nuls et non avenus,
- d'avoir encore violé le traité en faisant entrer un représentant autrichien dans la commission ayant à sa charge l'organisation du référendum, commission, qui, au mépris dudit traité, a par la suite dénié le droit qu'il accordait au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes à voir son armée contrôler la frontière entre les zones A et B,
- d'avoir par conséquent violer le principe du Droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes,
Par conséquent, le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes saisit le Conseil de sécurité de la Société des Nations, invite la communauté internationale et plus particulièrement les pays signataires du traité de Saint-Germain-en-Laye, pour que ne soit pas reconnu la validité du scrutin en le déclarant nul et non-avenu et que soit trouvée une solution juste à cette situation que la Conférence de la paix de Paris de 1919 avait promis de faire disparaître. L'Autriche est la première responsable des millions de morts de la guerre, et plus particulièrement des millions de morts serbes, croates et slovènes, civils et militaires, de par sa déclaration de guerre du 28 juillet 1914. Elle n'a apparemment pas changé et n'a tiré aucune leçon des heures les plus sombres de l'Histoire de l'Europe.
Néanmoins, le manque de réaction de la communauté internationale et plus particulièrement des Alliés ayant brillé par le silence à propos de cette situation indignante a fortement déçu le gouvernement serbe, croate et slovène, dont des représentants ont déclaré dans les jours qui suivent la nécessite de renforcer la coopération et l'amitié balkanique, comme par exemple avec le Royaume de Roumanie, pays voisin et ami du jeune État yougoslave et sensible comme lui à la problématique des nationalités.
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Lun 20 Avr - 14:54
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

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Signature avec l'Italie du Traité de Rapallo

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Ante_Trumbi%C4%87
Ante Trumbic

En ce début d'année 1921, le traité suivant a été signé avec les autorités italiennes à Rapallo. Carlo Sforza, ministre des affaires étrangères, représentait la partie italienne, et son homologue Ante Trumbic représentait le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
« Le royaume d'Italie et le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, désireux d'établir entre eux un système de sincère amitié et des relations cordiales pour le bien commun des deux peuples (…), sont convenus ce qui suit. »
- L'Italie renonce à Fiume/Rijeka
- Les deux états garantissent l'indépendance de l'Albanie,
- Les deux états s'engagent à maintenir la paix et à user de la voie diplomatique dans le cadre de la SDN à propos des différends qui les opposent,
- L'Italie s'engage pour la protection des minorités du Royaume serbes, croates et slovènes présentes sur son territoire,
- Le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes s'engage pour la protection des minorités du Royaume d'Italie présentes sur son territoire,
- Le Royaume des Serbes, Slovènes et Croates reconnait et soutient la souveraineté de l'Italie sur le Dodécanèse contre tout état tiers.
Ce traité été négocié dans l'urgence dans le contexte de la situation en Albanie après l'ultimatum grec pour récupérer l'Épire du Nord. Cela a permis aux autorités italiennes et yougoslaves de s'accorder, les deux partageant l'idée selon laquelle le voisin grec, après sa brillante victoire en Anatolie et l'annexion subséquente d'une "Deuxième Grèce", renversait l'équilibre des forces établies en Méditerranée orientale. Les rêves de restauration de l'Empire romain d'Orient ou la récupération de l'épopée d'Alexandre le Grand, publiquement affichés par le gouvernement grec depuis la signature du traité de Trèves font en effet peur aux autorités italiennes comme yougoslaves. De plus, ce traité résout définitivement la crise de Rijeka en établissant un statut clair et incontestable pour la cité littorale, au bénéfice des Yougoslaves et plus particulièrement des Slovènes.
La mort du Roi Nikola Ier du Monténégro

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes NicolasPetrovitch
SM feu Nikola Ier de Montenegro

S'est éteint à l'âge avancé de 79 ans, le 1er mars 1921 le souverain déchu du Monténégro, Nikola Ier, dans sa villa de Cap d'Antibes, sur la côte d'Azur française, où il s'était exilé après sa déposition. Grand souverain ayant élevé sa principauté au rang de Royaume puis faisant acquérir à sa famille un statut équivalent aux plus grandes familles d'Europe, et ce en quelques années seulement, il fut désillusionné par le véritable coup d'état dont il a été victime par son propre petit-fils Alexandre, régent de Yougoslavie, alors que lui-même ambitionnait d'unir les Slaves du sud. Son fils aîné Danilo, 43 ans et héros de la Première guerre balkanique contre les Turcs, lui succède nominalement sous le nom de « Danilo II ».

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Danilo II de Monténégro
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Mer 22 Avr - 3:59
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

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Le quatorzième gouvernement Pasic et la constitution de Vidovdan

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Le texte constitutionnel

Suite à l’élection de l’assemblée constituante à la fin de l’année 1920, Nikola Pasic est revenu à la tête du gouvernement pour la septième fois de sa longue carrière politique et pour diriger ses treizième et quatorzième gouvernement, le dernier n’étant qu’un remaniement du précédent. Son gouvernement réunit son parti, le parti radical populaire en coalition avec le parti démocrate de Ljubomir Davidovic, soutenus par les partis des minorités musulmanes bosniaques et albanaises, respectivement l’Organisation musulmane yougoslave et le Jemieth. Les deux partis se partageant le pouvoir partagent sensiblement les mêmes visions politiques et la division entre les deux est surtout culturelle : le premier représente les Serbes de l’intérieur de la Serbie, essentiellement ruraux, et les seconds les Serbes de l’extérieur, essentiellement urbains, notamment en Bosnie et au nord de la Croatie, ce qui explique leurs visions profondément anti fédérales. Les radicaux pensent que les victoires successives de la Serbie contre les Ottomans puis contre les Autrichiens en 1918 justifient la domination des Serbes, les Croates, Slovènes et autres ayant échoué à avoir un État. Ils pensent aussi que l’unité yougoslave se fera avec le temps, d’en haut, que les Croates s'acculturer ont progressivement en étant sous la domination des Serbes. Un point intéressant est qu’ils ne sont pas contre le fait de conserver les frontières historiques à l’intérieur du pays, néanmoins en les modifiant quelques peu pour assurer la prédominance des Serbes dans une majorité de régions, ce à quoi les Démocrates sont farouchement opposés, estimant que ce serait presque une trahison pour les Serbes de Bosnie et de Croatie que de les faire dans des régions majoritairement non-serbes. Voilà une des principales divisions des deux partenaires gouvernementaux, à l’exception que les Démocrates ne jouent pas sur le terrain des victoires militaires et du “droit à l’État” ou des raisons historiques pour justifier la prédominance serbe, mais sur une vision pragmatique fondée sur le postulat selon lequel seul les Serbes peuvent parachever l’unité des Slaves du Sud. Les démocrates ont ainsi adopté une position plus radicale reconnaissant comme les Yougoslaves comme un seul peuple, par opposition au compromis des Radicaux basé sur une Nation à trois.

C’est dans cet esprit qu’a été rédigée la Constitution qui a été votée le 28 juin 1921, jour de la Vidovdan, une des fêtes nationale serbe, expliquant son surnom. Sur 419 représentants, 223 ont voté pour, 35 contre et 161 se sont abstenus. En effet, d’une part les communistes n’ont pas été convié au scrutin, leur parti ayant été interdit à la fin de l’année, même si certains d’entre eux ont participé aux travaux préparatoires de l’Assemblée et ont étonnamment accepté de jurer fidélité au roi, ce qui a justement posé problème aux Croates. Sans surprise, les représentants du parti paysan croate de Stjepan Radic ont refusé de passer par cette exigence, ce qui explique qu’ils n’aient ni travailler dans les groupes parlementaires, ni voter le projet auquel ils sont évidemment farouchement opposés de toute façon. Il en va de même pour le parti populaire slovène d’Anton Korosec, le parti populaire croate et l’Union croate qui ont eux aussi fait le choix de boycotté le scrutin. Par conséquent, le projet n’a été voté que par des Serbes (les opposants au projet, le parti républicain et le parti social-démocrate, étant aussi serbe) et n’a été approuvé que par des Serbes, sans compter les Musulmans bosniaques et albanais dont le support est simplement le fruit d’arrangements douteux. C’est une situation plutôt problématique, surtout que le leader croate Radic a déjà reconnu qu’il ne reconnaissait pas la légitimité de la Constitution.

Concernant le texte constitutionnel approuvé, sans surprise, il établit une une monarchie centralisée, unitaire, héréditaire, dirigée par les Karageorgevitch, constitutionnelle et parlementaire. Inspiré notamment par la constitution belge, la vision trioliste des radicaux semblent avoir eu une certaine influence car le serbe-croate-slovène est reconnu langue officielle, même s’il n’a aucune réalité linguistique, et le nom du pays a été conservé, contrairement à la “Yougoslavie” souhaitée par les démocrates. De même, l’article 2 constitutionnalise les armes du pays matérialisée par l’adjonction des armes serbe, croate et slovène. Néanmoins, l’article 4 du texte déclare que “il n'existe dans tout le royaume qu'une seule nationalité”. Le roi détient un large pouvoir : en plus d’être à la tête du pouvoir exécutif, il exerce le pouvoir législatif conjointement avec l’Assemblée nationale, qu’il convoque et dissout sans restriction. Il est le commandant en chef de l'armée, représente l'État dans les relations extérieures, ne répond à personne ou peut être poursuivi, déclare la guerre et conclut la paix, et les jugements des tribunaux sont exécutés dans son nom. En ce qui concerne l’administration territoriale, un compromis entre les visions démocrate et radicale semble avoir été trouvée, le pays étant divisé en 33 obasts reprenant néanmoins presque partout les frontières nationales, à l'exception notable du Kosovo, divisé entre trois oblasts à majorité serbe.

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes 300px-Scs_kingdom_oblasts_1922_1929_en

Autrement, la constitution défend aussi les libertés individuelles,politique et religieuse, de presse, de réunion, réaffirme l’égalité entre tous les citoyens et les droits de la défense comme la protection de la propriété privée, ré-établit le suffrage universel masculin et l’obligation de suivre une éducation primaire générale à la charge de l’État, entre autres.

[ce qui suit diffère d’IRL]
Le Parlement est lui bicaméral : La chambre basse, l’Assemblée nationale, est élue librement par le peuple, au suffrage universel, égal, direct et secret. Postérieurement, une loi a établi le régime électoral : le scrutin uninominal majoritaire à deux tours a été retenu, avec prime majoritaire de 15% des sièges réservée au parti ayant obtenu le plus de députés à l’issu du second tour. Cette pratique, idée des fascistes italiens, semble utile pour assurer la formation de majorité stables. L’objectif est de favoriser les grands partis en obligeant l'électeur à “voter utile”, au moins au second tour. La chambre haute, le Sénat, renouvelé au tiers tous les trois ans, est élu par les citoyens des 33 oblats, au nombre de 3 sénateurs par oblast. S’il faut au moins 21 ans pour les députés, il en faut 30 au minimum pour élire les sénateurs. Dans ce cas, l’élection du sénateur se fait au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Aussi, le roi peut nommer des sénateurs, en signe de récompense. Il peut en nommer autant qu’il veut, pour la durée à vie, de 1 an, à la prestigieuse récompense de Sénateur à vie. Néanmoins, pour nommer un sénateur, le roi a besoin du contreseing du Premier-ministre, et il est toujours possible de révoquer un sénateur en suivant la même procédure. Seule l’Assemblée nationale peut être dissoute et seule elle peut renverser le gouvernement. Elle est également la seule à détenir l’initiative législative. Néanmoins, le Sénat dispose d’un droit de véto sur les projets déposés par l’Assemblée, qui peut néanmoins être surmonté par un vote à la majorité absolue des députés.
Concernant les motions de censure, un vote à la majorité absolue est nécessaire.

La nouvelle constitution n’a pas été accueillie de manière exceptionnelle, notamment par les minorités ethniques et plus particulièrement par les Croates. La promulgation du texte a officiellement justifié la création du Bloc croate à l’Assemblée, et Stjepan Radic a publié, en réaction, son propre contre-projet de constitution qui aurait fait du jeune état slave une fédération basée sur le régime américain, dirigée par un roi non-serbe, incluant la Bulgarie et fonctionnent davantage comme une communauté d’état, unie à l’extérieur mais divisée à l'intérieur.

Face aux critiques, le Premier-Ministre Nikola Pasic a déclaré : « Messieurs, je voudrais attirer votre attention sur le fait que les constitutions ne sont pas éternelles... notre constitution doit être créée pour assurer un système de défense de notre pays, si nos vieux ennemis commencent à déstabiliser la situation actuelle. ... Comme je l'ai dit au début, je considère que ce n'est pas une constitution parfaite ... Si cette constitution est quelque chose qui entraverait le progrès et le développement national, et pourrait même entraver la défense de notre pays, nous sommes ici pour la réparer.»

Ainsi, aux jeunes heures du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, la dualité serbo-croate semble d’ors et déjà polariser la vie politique yougoslave. L’objectif pour les Serbes va être de maîtriser cette opposition croate de plus en plus vindicative et revendicatrice. Pour ce faire, une stratégie a été mise en place par la coalition au pouvoir. Il va s’agir de créer un mouvement croate parallèle à celui de Radic, beaucoup trop extrémiste. Cela passera par l’usage des nouveaux moyens de communications, la presse notamment, des financements voire de la corruption, et du chantage et autres pressions concernant le mouvement de Radic. D’ailleurs, son domicile a été mis sous protection policière et lui même est toujours accompagné de deux policiers l’escortant dans tous ses déplacements, officiellement pour assurer sa sécurité. En effet, on ne s’attends pas à ce que ni lui ni les élus de son parti ne siège au parlement, et il faut donc créer une opposition croate avec laquelle il est possible de négocier et discuter paisiblement. C’est dans cette optique que le gouvernement a remis cette mission aux services secrets, placés sous la direction de l’état-major, puissamment nationaliste serbe. Ces derniers ont d’ors et déjà pris contact avec l’Organisation des nationalistes yougoslaves (ORJUNA), fondée en mars 1921 à Split par l'administrateur royal de Croatie et financée par le gouvernement provincial pour protéger la Yougoslavie contre les menaces posées par les communistes, les séparatistes et d'autres personnes jugées menaçantes pour l'État. Particulièrement influent dans les régions de Slovénie et de Croatie concernées par l' irrédentisme italien et autrichien ainsi que dans les régions où les minorités ethniques étaient perçues comme puissantes ou séparatistes, comme les Hongrois de Voïvodine, les membres du mouvement sont ethniquement mélangés aux différentes nationalités yougoslaves . Cependant, la plupart de ses membres étaient des Croates de Dalmatie. L’organisation a ses propres journaux, son club universitaire, son organisation syndicale, une organisation de jeunesse "Jeune Yougoslavie" et son organisation paramilitaire , la Section Action. Sa principale composante idéologique d'ORJUNA est le nationalisme yougoslave dans l’objectif de maintenir l’unité du pays. C’est donc tout naturellement que les services de renseignements se sont rapprochés de cette organisation, afin de tisser en Croatie, principalement, une toile où sont infiltrés des individus favorables au régime, à tous les échelons de la société. Il devra également diviser le mouvement de Radic de l’intérieur, en créant des divisions idéologiques que des conflits personnels au sein du parti. Par exemple, une loi a récemment prévu le financement des partis politiques siégeant à l’assemblée afin d’assurer davantage la vie démocratique du pays. Le parti paysan croate refusant de siéger pour ne pas avoir à jurer fidélité au roi et à la constitution, il ne sera pas concerné par la loi, ce qui peut provoquer des divisions au niveau de la stratégie partisane des Croates. Le ministre des affaires étrangères intéresse notamment les services secrets : croate mais pas membre d’un parti, il a accepté d’intégrer le gouvernement, et a accepté de voter lors du vote constitutionnel. Même s’il a voté contre par volonté d’autonomie de la Croatie, tout cela montre qu’il est favorable au dialogue avec les Serbes. Il pourrait à l’avenir diriger un mouvement croate intégrée favorablement à la vie politique yougoslave.
Promulgation de nouvelles lois

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Bâtiment du parlement yougoslave

Un certain nombre de jeunes communistes ont réagi au décret d’interdiction du parti communiste par une terreur rouge, c'est-à-dire des assassinats contre d'éminents représentants de la société civile. En mars 1921, un groupe de jeunes communistes appelé " Justice rouge " a été formé à Bijeljina, et a décidé d'assassiner l'auteur du décret, le ministre de l'Intérieur Milorad Draskovic . L'assassinat a été perpétré le 21 juillet par Alija Alijagić, qui a tiré sur Draskovic en plein cœur. L'assassinat a stupéfié les sommets de l'État. Alijagic a été condamné à mort et ses complices sont en prison. Spasoje Stejic , à la tête d’un commando terroriste, a tenté d'assassiner Régent Alexandre . Cependant, une bombe lancée par Stejic sur Alexandre est tombée derrière la voiture du régent sans lui causer de blessures. L'assassinat a provoqué des mesures sévères contre les communistes . Plus de 10 000 personnes ont été arrêtées, mais 33 personnes ont été accusées d'avoir participé à l'assassinat, dont 10 députés communistes. L'assassinat d'Alijagic a rapidement suivi, ce qui était une raison officielle pour adopter la loi sur la protection de l'État, un moyen légal de combattre les communistes, comme l'a déclaré ouvertement Svetozar Pribicevic. Il a été voté le 1er août 1921 et le lendemain, 54 autres communistes ont été extradés devant les tribunaux pour leur implication dans l'assassinat d'Alexandre par Stajic. Des arrestations s'ensuivent et le parti communiste se reconstitue sous la forme d’une organisation illégale.

Si le pays est aujourd’hui politiquement unifié, dans la réalité, des divisions subsistent  au niveau de l’application de la loi et de l’uniformisation des systèmes judiciaires. Or, ces deux éléments sont indispensables pour assurer l’égalité de tous les citoyens et le respect des normes constitutionnelles et légales. Ainsi, le gouvernement a décidé de nommer dans chaque oblast une commission d’uniformisation de la Justice et d’application de la loi, pour d’une part émettre des rapports sur l’efficacité du système judiciaire et l’application de la loi, puis de proposer des solutions au gouverneurs des différents oblasts, nommés par le roi sur proposition du gouvernement, et à qui seront délégués certains pouvoirs de police afin de s’assurer de la bonne implémentation des réformes passées, en cours et à venir.

Les trois quarts de la main-d'œuvre yougoslave travaillent dans l'agriculture. Quelques agriculteurs commerciaux existent, mais la plupart sont des paysans de subsistance. Ceux du sud sont particulièrement pauvres, vivant dans une région vallonnée et stérile, et les dommages causés par la Première Guerre mondiale ont été importants. A quelques exceptions près, l'agriculture était dépourvue de machines ou d'autres technologies agricoles modernes. Partant de ce postulat, il est nécessaire de réformer l’agriculture nationale. Si une réforme agraire a déjà permis de redistribuer des grands domaines pour assurer une certaine égalité en la matière, il s’agit désormais d’augmenter la productivité du secteur, d’une part pour libérer de la main d’oeuvre industrielle, d’autre part pour commencer à exporter vers l’étranger. C’est pourquoi il est déjà nécessaire de regrouper les domaines entre eux, notamment par la formation de coopératives agricoles. Ainsi, une loi a établit que les paysans rejoignant des coopératives agricoles bénéficieraient de baisse d’impôts, de subventions plus importantes, d’une prise en charge d’une partie des coûts liés à l’achat de machines agricoles, et d’un système d’assurance étatique quant à l’imprévisibilité des récoltes. Plus loin, cette loi établit pour tous les paysans, quelques soit leur appartenance à une coopérative, une partie du prix des achats liés aux intrants servant à moderniser, rendre la production plus efficace et les rendements plus importants sera couvert en partie par un prêt à taux zéro “offert” par l’État (plus précisément par la Caisse agricole coopérative, détenue à 51% par l’État). Un plan de modernisation des infrastructures a également été lancé en ce sens, notamment en ce qui concernent les routes dont l’état après la guerre est plutôt piteux, comme le développement du réseau ferroviaire. Si nécessaire, l’État prendra également à sa charge la construction d’espace de stockage des denrées alimentaires produites, utilisables par plusieurs producteurs à qui l’État prêtera gracieusement les locaux.

Concernant l’industrie, la Yougoslavie est le troisième pays le moins industrialisé d'Europe de l'Est après la Bulgarie et l'Albanie. Les sites de productions se limitent à Belgrade et aux autres grands centres de population, et consistent principalement en de petites installations relativement primitives qui produisaient strictement pour le marché intérieur. Le potentiel commercial des ports de la Yougoslavie en Adriatique n’est pas exploité à la hauteur de ses capacités car le pays manque de capital et de connaissances techniques pour exploiter une industrie maritime. D'un autre côté, l'industrie minière est bien développée en raison de l'abondance des ressources minérales du pays, mais comme elle était principalement détenue et exploitée par des étrangers, la majeure partie de la production était exportée. Ainsi le dossier industriel est d’une importance à la fois économique et stratégique. Plusieurs lois interviennent en la matière. Une loi vient instaurer le Fonds de subvention aux activités industrielles : cette autorité aura la charge de subventionner des individus souhaitant s'engager dans des activités de nature industrielle ou des exploitants agricoles et coopératives souhaitant moderniser leurs techniques de production. De plus une nouvelle loi établit l'Institut national des métiers industriels, établissement d’enseignement supérieur et de recherche, fondé sur le modèle du Conservatoire national des arts et métiers en France, éclaté en plusieurs centres sur le territoire national et destiné à former les ingénieurs et industriels de demain. Plusieurs départements viennent composer cette école, parmi eux, celui des bâtiments & construction, d'architecture industrielle, des mines, des sciences électriques, de l'ingénierie agraire, ingénierie frigorifique etc. Des prêts à taux préférentiels seront également pratiqués. A propos de la situation minière du pays, un projet de nationalisation est à l’étude.
Concernant la mise en valeur de l’industrie maritime adriatique, il est passé un appel d’offre aux experts occidentaux afin de préparer un vaste projet de valorisation consistant en la modernisation des ports, commerciaux comme militaires, la construction de chantiers navals etc. Un autre appel d’offre est passé aux puissances occidentales pour établir des partenariats universitaires dans les universités existantes (Belgrade, Ljubljana et Zagreb) et l'Institut national des métiers industriels nouvellement créé, ainsi que des programmes d’échange universitaire (il s’agit davantage d’envoyer des étudiants yougoslaves en Occident que l’inverse, un échange à sens unique).

Avec toute cette manne d’argent dont pourront bénéficier les agriculteurs ou les industriels à travers les prêts préférentiels ou à taux zéro, ou les subventions, il est nécessaire qu’il soit fait bon usage de cet argent étatique en partie financé par les impôts des yougoslaves. Le gouvernement est conscient que des individus, même dans l’Administration ne sont pas forcément bien intentionnés et pourraient détourner tout cet argent. C’est pourquoi il a été inauguré un nouveau service administratif chargé de lutter contre les délits pouvant intervenir dans ce cadre : abus de bien sociaux, corruption, etc. Un corps d’administrateurs parcourant tout le pays sera chargé de vérifier que les prêts ou subventions ont été accordé régulièrement et sont utilisés légalement dans l’intérêt général. Ils devront prêté serment devant le Roi, et les peines encourues en cas de manquement à leur devoir sont particulièrement lourdes : de 5 à 30 ans de prison avec privation des droits civiques.
Le roi est mort, vive le roi !

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes 170px-PetarI-Karadjordjevic
SM le roi feu Pierre Ier des SCS

Sa Majesté le roi Pierre Ier des Serbes, Croates et Slovènes s'est éteint paisiblement dans son sommeil à l'âge avancé de 77 ans et après 18 ans d'un règne qui aura vu se réaliser le rêve de millions de Slaves qu'est l'unification. Lui, « le libérateur », qui,  à plus de 70 ans ans, forçait l'admiration dans toute l'Europe en prenant la tête de ses armées après la déclaration de guerre de 1914, est parti rejoindre Karageorges. Lui, qui avait fait de la Serbie le berceau de la démocratie dans les Balkans, après plusieurs décennies de plomb sous la houlette des Obrenovic, veillera sur la jeune démocratie yougoslave depuis le ciel.

Son fils Alexandre lui succède donc officiellement, même si ça fait sept ans qu'il est déjà aux manettes depuis son accession à la régence en 1914. Roi-soldat qui s'est distingué sur le champ de bataille pendant la Grande guerre, il est aussi répondu pour son intransigeance, notamment sur la question des nationalismes et anciennement très proche de la Main noir, il a, selon une légende, giflé une enfant macédonienne qui lui avait affirmé être bulgare. Taciturne et réservé dirons les uns, insalissable et énigmatique dirons les autres, ses intentions et ses sentiments sont peu connus, excepté la haine mutuelle qu'il entretient avec le Premier-ministre du Royaume, Nikola Pasic, même si les deux hommes ont des vues politiques très proches, surtout en ce qui concerne la question nationale et le refus du fédéralisme. Militaire de formation, ses jeunes années lui ont forgé un caractère simple, modeste, courageux et dévoué à son devoir, mais aussi une personnalité autocratique qui risque parfois de ne pas faire bon ménage avec les exigences constitutionnelles du pays...

Attention les filles, c'est un cœur à prendre...
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SM le roi Alexandre II des SCS
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Mer 22 Avr - 20:57
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

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Un nouveau roi, une nouvelle reine ?

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes 647d698c7d2c5919abf6a683d419bd5a
L’heureuse élue ?

A la suite de son accession au trône causée par la mort de son père quelques mois plus tôt, le roi Alexandre a décidé d’abandonner tout le lourd cérémoniel orthodoxe du couronnement pratiqué jusque lors par les monarques serbes au profit d’une intronisation laïque réalisée dans la salle de bal du Novi dvor, ou Nouveau palais, dont la construction est presque achevée. L’occasion a permis en même d’inaugurer l’édifice qui deviendra dans quelques mois la résidence officielle du roi qui abandonnera le Stari dvor, ou Vieux palais, construit sous l’ère Obrenovic. Ainsi, le roi, débarrassé de toute couronne (néanmoins posée à proximité sur un coussin), sceptre ou manteau d’hermine, a prêté serment, la main posée sur la Constitution récemment adoptée, sur un modèle librement inspiré de la prestation de serment du Roi des Belges.
A cette occasion étaient conviés les plus importants hommes d’État yougoslaves et des invités triés sur le volet comme tout le gratin des démocraties occidentales et de l'aristocratie européenne. Le souverain britannique fut représenté par le prince Edouard mais Alexandre a particulièrement veillé à ce que soit présente, sa jeune soeur, la princesse Mary, jeune célibataire de 24 ans. Alexandre, lui aussi célibataire et en quête d’une épouse qui portera en elle le futur de la monarchie, s’est mis en tête de lui faire la cour. Ainsi, lors du banquet suivant les festivités, le jeune roi a beaucoup insisté pour s’asseoir à côté d’elle malgré le protocole exigeant de ne pas bouleverser le plan de table à la dernière minute. De même, les deux ont dansé ensemble lors du bal faisant suite. Ils ne se connaissent pas encore assez pour projeter toute union matrimoniale qui serait de toute façon malvenue, si peu de temps avant la mort du précédent monarque, mais Alexandre semble être tombé sous le charme de la jeune pucelle britannique, et lui fait parvenir une conséquente et intense correspondance enflammée jusqu’à son île si lointaine de Belgrade.
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Ven 8 Mai - 23:38
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Années 1922-1923

Politique étrangère

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Stamboliyski
Aleksandar Stamboliyski

Les années 1922 et 1923 ont été marquées par l'étonnante politique étrangère du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes de rapprochement avec l'ennemi d'hier, le Royaume de Bulgarie. En effet, selon le Premier ministre Nikola Pasic, la mésentente entre la Bulgarie et ses voisins, particulièrement le jeune état yougoslave, est une cause sévère d'instabilité au niveau interne comme une menace importante du point de vue diplomatique. Effectivement, la Bulgarie joue un rôle décisif dans les troubles qui secouent depuis 1913 la région de Macédoine (de Vardar en Serbie et de l’Égée en Grèce) par son soutien actif à l’Organisation intérieure révolutionnaire macédonienne, tant en hébergeant les terroristes sur son territoire qu’en la finançant et lui procurant des armes. Aussi, sur le plan international, la Bulgarie se rapproche de plus en plus de puissances ne cachant pas leurs hostilités pour ses voisins, l’Italie en première ligne. Cette situation dangereuse pourrait à terme mener à l’ouverture d’un deuxième front en cas extrême de guerre. C’est ainsi qu’ont commencé de discrètes négociations entre le Ministre-Président de Bulgarie Aleksandar Stamboliyski, favorable à une détente avec ses voisins, et le Premier ministre Nikola Pasic, rapidement rejoint par le Grec Venizelos, le Président du Conseil des ministres Ion Bratianu puis rapidement l’ensemble des alliés. En effet, les protagonistes en sont rapidement venus à la conclusion qu’une révision du traité de Neuilly de 1919, ayant imposé des termes très durs à la Bulgarie, était nécessaire. C’est ainsi qu’une conférence a été convoquée à Belgrade pour discuter des modifications à apporter audit traité. Après deux semaines de fructueuses négociations, c’est le projet suivant, connu sous le nom de traité de Belgrade qui a été signé le 9 mars 1922 par les parties de feu le traité de Neuilly. En voici les termes :
- Les territoires annexées au Royaume de Bulgarie par le Royaume de Serbie à l’issue de la Première guerre mondiale et connus sous le nom de “territoires extérieurs orientaux” (Western outlands en anglais), à l'exception du district de Strumica, seront remis à la Bulgarie sous 20 ans à condition qu’elle respecte ses engagements internationaux, paiement des réparations compris.

- La Dobroudja du sud, ou Cadrilater, annexé par la Roumanie à la Bulgarie en 1919 sera remis à son ancien propriétaire sous 20 ans à condition qu’elle respecte ses engagements internationaux, paiement des réparations compris. En échange, le Royaume de Roumanie obtient des avantages économiques qui seront négociés postérieurement entre les deux états concernés, ce qui entérinera la présente clause au traité,

- La limite d’effectifs de 20 000 hommes imposée à l’armée bulgare par le traité de Neuilly sera augmentée. Ainsi, la Bulgarie pourra dans un premier temps enrôler jusqu’à 40 000 hommes. De nouvelles augmentations successives auront lieu à condition que la Bulgarie respecte ses engagements internationaux, paiement des réparations comprises,

- Les forces armées bulgares sont autorisées à détenir une aviation, contrairement aux dispositions du traité de Neuilly,

- En cas de difficultés pour la Bulgarie quant au paiement des 100 000 livres de réparations (équivalent à 10 milliards d’euros en 2016), une certaine souplesse pouvant se manifester par l’échelonnement des paiement voire carrément la réduction des indemnités sera appliquée.
Partis sur cette bonne lancée, les protagonistes ont été satisfaits des suites de la signature du traité de Belgrade et des efforts faits par la Bulgarie en ce sens sous l’égide du Ministre-président Stamboliyski et du roi Boris III. C’est pourquoi, rapidement, un second traité a été envisagé, liant les états balkaniques de manière beaucoup plus forte, sur le plan politique mais surtout au niveau économique. C’est ainsi que le 11 avril 1923 a été signé le traité de Vidin (en Bulgarie, aux frontières roumaine et yougoslave) instituant l’Organisation de Vidin. Réunissant la Roumanie, la Grèce, la Bulgarie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, en voici les dispositions :
- Les signataires réaffirment par le présent traité leur amitié réciproque et s’engagent à s’apporter aide et assistance en cas de besoin.

- Les signataires engagent par le présent traité une coopération policière concernant le renseignement et la lutte contre les bandes organisées criminelles et les groupes terroristes transfontaliers (est notamment visée l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne, particulièrement active dans les Macédoines grecque de l’Egée et serbe du Vardar),

- Une zone de libre-échange concernant l’exportation de pétrole est instituée entre tous les états membres (la Roumanie étant un important producteur, l’accès simplifié à son pétrole permettra d’accentuer les efforts d’industrialisation des états parties),

- Dans le port grec de Thessalonique sera instituée une zone de libre commerce yougoslave sous son administration, à condition qu’elle ne nuise pas à la souveraineté grecque. Elle sera reliée à Guevgueliya, dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes par une ligne de chemin de fer également sous administration yougoslave. En effet, la Macédoine du Vardar est économiquement dépendante du port de Thessalonique dont le brutal passage de l’administration ottomane à la (mauvaise) administration grecque a causé d’importantes difficultés économiques ce qui a été la source de troubles politiques. D’autre part le seul accès à la mer des yougoslaves étant sur la façade adriatique à la merci des Italiens, avoir une ouverture sur l’Egée par l’accès au port de Salonique permettra de relâcher une certaine pression. Une zone libre de commerce dans le port de Salonique sera également attribuée à la Roumanie et à la Bulgarie qui est dans une situation similaire, enclavée dans la mer noire et donc à la merci de l’ouverture des détroits, ce que l’accès au port de Salonique permettrait de pallier,

- Un réseau de chemin de fer efficace pour le transport des personnes comme des marchandises, notamment celle venant du port de Salonique et le pétrole roumain, sera construit entre tous les états membres. (voir ci dessous, à noter que certaines portions existent déjà)
Réseau des chemins de fer transbalkanique:
Politique intérieure

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Trumbic et Pasic

L’année 1922 a été marquée par une certaine perte de popularité du Parti paysan croate de Stjepan Radic, renommé depuis Parti républicain paysan croate pour montrer son opposition à la monarchie yougoslave. En effet une conjoncture de trois événements est responsable de cet état de fait. D’une part, la flamboyante victoire diplomatique du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes à Rijeka (Fiume) et la signature du traité de Rapallo ont permis de redonner confiance à une partie de la communauté croate. D’autre part, le travail de sape du parti de Radic a modérément porté ses fruits. En effet, ses apparitions et celles de son parti dans les médias se sont fait plus faibles, excepté lors qu’un scandale de détournement de fonds par le trésorier du parti a éclaté. Aussi, c’est la stratégie même de Radic qui est contestée au sein du parti. Certains éléments souhaitent en effet assouplir sa politique d’obstruction caractérisée par un refus de participer à quelque niveau de la politique nationale et de reconnaître tant la légitimé de la Constitution que celle du Roi. En effet, la récente loi organisant un financement public des partis politiques et excluant ceux refusant de participer à la vie politique a incliné l’opinion de certains militants croates sur la question de la politique d’obstruction. Dans le même temps, les efforts du gouvernement pour créer une opposition politique croate avec laquelle il est possible de négocier et discuter paisiblement ont porté leurs fruits. L’ancien ministre des Affaires étrangères Ante Trumbic, qui avait négocié avec les Italiens le traité de Rapallo, a pris la tête du nouvellement formé Parti démocratique croate, encouragé par la possibilité de mener un combat efficace mais pacifique pour le peuple croate et désespéré par l’échec de la politique d’obstruction mené par Radic. Ainsi, auréolé et légitimé par son succès aux négociations de Rapallo, l’homme modérément nationaliste qui avait fait le choix de reconnaître le roi et de participer au vote de la constitution, même négativement, a réussi à rallier un quart des parlementaires du Bloc croate, soit 18 députés. Idéologiquement, le Parti démocratique croate n’est pas très éloigné des éléments les plus modérés du Bloc croate, s’opposant à la domination serbe et l’ultra-centralisme de Belgrade, même s’il n’est pas ouvertement fédéraliste. C’est cependant la forme qui en diffère le plus : même s’ils sont opposés à la Constitution, ils la reconnaisse, tout comme légitimité du roi, en plus d'accepter de siéger et de participer tant aux débats parlementaires qu’à la vie politique nationale.

Un autre événement d’importance dans la vie politique du royaume est l’érosion de la coalition réunissant les radicaux et les démocrates depuis 1920. En effet, une partie importante du parti démocrate sous l’impulsion de son chef Ljubomir Davidovic, souhaite en finir avec la domination radicale de Nikola Pasic. Pour ce faire, elle est prête à négocier avec ses opposants idéologiques du Bloc croate. Cependant, une autre partie, menée par Svetozar Pribicevic, représentant approximativement 40% des électeurs, est elle très attachée à l’unitarisme mené par le gouvernement et est catégoriquement opposée à quelque négociation avec les Croates. En effet, si les électeurs de Davidovic sont plus représentés dans le territoire de la Serbie d’avant guerre, ceux de Pribicevic représentent d'avantages les Serbes precani des terres nouvellement acquises, en Croatie et Bosnie principelement.Au congrès annuel du parti de 1922, la scission a presque été officiellement consommée, même si elle l’est déjà officieusement. Suite aux négociations entre Davidovic et le Bloc croate, Pasic a remis sa démission au Roi. Alors que l’opposition désormais dirigée autour du parti démocrate était dans l’incapacité de former une coalition, le Roi a re-nommé Pasic à la tête de son gouvernement, malgré toute la haine qu’il lui inspire, et l’a chargé d’expédier les affaires courantes le temps que de nouvelles élections législatives soient organisées, dissolvant ainsi l’Assemblée nationale. Organisées le 18 mars 1923, le résultat est sans appel, c’est presque un plébiscite pour le parti radical, obtenant 120 sièges sur les 312 à pourvoir. Il n’est pas loin de rafler la majorité absolue grâce au niveau système électoral majoritaire à deux tours favorisant les grands partis. Son succès est particulièrement marqué en Serbie, où le Parti démocrate de Davidovic a fondu, faute de ses divisions internes et de sa stratégie “pro-croate” ayant fortement déplu aux Serbes. De 55 députés partageant la ligne de Davidovic, ils ne sont aujourd’hui plus que 17. Néanmoins, la branche représentée par Svetozar Pribicevic défendant les Serbes precani demeure solide, conservant 36 députés sur les 37 présent précédemment à la chambre. Quant au Bloc croate de Stjepan Radic, il se maintient à sensiblement le même nombre de députés, soit 37, et se fait talonner par le Parti démocratique croate d’Ante Trumbic avec ses 33 députés, soit presque le double que dans la précédente législature, divisant la Croatie. Derrière, le parti populaire slovène d’Anton Korosec obtient 20 sièges, les Musulmans de Bosnie 18, les Kosovars 14 etc.

Avec un tel succès, le roi a remis à Nikola Pasic le devoir de former un gouvernement autour du Parti radical. Le Parti démocrate sous la coupe de Davidovic, désormais dans l’opposition, n’est pas convié aux tractations, ce qui est déploré par l’aile du parti représentée par Pribicevic, comptant 20 députés de plus que son rival et renversant totalement l’équilibre au sein du parti. Négociant seul avec Pasic, il a été convenu qu’il rejoindrait le gouvernement avec deux de ses pairs, devenant ministre de l’Éducation, comme il l’était jusqu’à la fin de l’année 1922. S’il n’a pas quitté le parti, cette décision pourrait créer d’important remous au sein du Parti démocrate. L’allié traditionnel des radicaux qu’est l’Organisation musulmane yougoslave de Mehmed Spaho rejoint aussi le gouvernement, et, fait inédit, Pasic souhaitant apaiser ses relations avec les Croates tend une main au Parti démocratique croate d’Ante Trumbic, lui proposant le rejoindre le gouvernement. Après d’intenses négociations, Pasic et Trumbic sont tombés sur un accord, appelé Protocole de Markov, du nom de son principal artisan, Marko Duricic. Cet accord contient plusieurs points : d’une part, le gouvernement ne mettra pas en œuvre les dispositions de la Constitution de Vidovdan qui font référence à la division du pays en 33 districts. La loi électorale sera amendée pour revenir à un système proportionnel, néanmoins par zones restreintes suivant plus ou moins les divisions ethno-historiques, pour éviter de faire grincer des dents Pribicevic. La prime de majorité établie en 1920 sera elle abrogée, unanimement considérée comme injuste et illégitime, sauf pour les Radicaux biensûr. De même Pasic s’engage à consulter ses alliés avant de contresigner les décrets de nomination des Sénateurs nommés en gage de récompense par le Roi. Aussi, le gouvernement s’engage à lutter contre la “serbianisation” de l’Armée en nommant des généraux non-serbes. Six postes gouvernements seront attribués aux Croates : Marko Kostrencic, Ivo Perovic, Tomislav Tomljenovic, Ivo Taraglia, Josip Smodlaka et Ante Trumbic lui-même rejoignent le gouvernement, ce dernier reprenant sa place aux affaires étrangères en plus d’être nommé vice-premier ministre au même titre de Svetozar Pribicevic, condition nécessaire pour que ce dernier participe au gouvernement.

Cet accord inespéré réunissant dans un gouvernement serbe et croate pour la première fois depuis la très contestée constitution de Vidovdan est un élément encourageant en faveur de l’unité des peuples vivant sur le territoire yougoslave, et un signe important de réconciliation serbo-croate. Le plus gros défi consistera désormais à maintenir cette alliance et pour ce faire, des concessions devront être réalisées de deux côtés.
Économie

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Des enfants yougoslaves

Les efforts menés par le jeune ministre de l’économie Milan Stojadinovic afin de stabiliser le dinar yougoslave ont porté leurs fruits. Aussi, ses relations à la banque d’Angleterre où il a brièvement travaillé a permis d’encourager les investissements britanniques dans le plan de modernisation des infrastructures élaboré en 1921 consistant d’une part à l’amélioration du réseau ferroviaire, dans le cadre du traité de Vidin, des routes et d’autre part de mettre l’économie au service de la politique étrangère nationale dans la mise en valeur de l’Adriatique. Aussi, le mariage du roi avec une princesse britannique (voir plus bas) a permis de favoriser substantiellement cette politique, comprenant modernisation, agrandissement et réparation des ports, commerciaux comme militaires, fortification côtière, construction de chantiers navals etc. Pour entretenir cette politique, l’État n’hésitera pas non plus à emprunter, maintenant que le dinar est stabilisé et le gros de l’inflation post-guerre passé. Ce plan, nommé « Plan du fer pour la mer » consiste à orienter l’industrialisation du pays au profit de ses nécessités géopolitiques, à savoir la défense de l’Adriatique, élément central de l’indépendance et de la souveraineté nationale. Il rejoint le « Plan du fer par la terre » visant à développer l’industrie nationale sur la base des riches ressources agricoles du pays, comme en encourageant l’industrie textile. Le but est d’obtenir une valeur ajoutée par la transformation industrielle des ressources nationales, et c’est pourquoi il faut en finir avec l’agriculture individuelle de subsistance. Ainsi, les allègements d’impôts prévus pour les propriétaires rejoignant des coopératives agricoles seront augmentés, tandis que ceux refusant de se regrouper seront davantage imposés de sorte à ce qu’ils finissent par soit céder, soit vendre leurs terres.
D’ailleurs, de la même manière, les sociétés industrielles et particulièrement celles ayant trait à l’exploitation des ressources minières seront encouragées par des politiques fiscales et de subventions à se regrouper en consortiums.

Concernant l’éducation, l’appel d’offre passé par le gouvernement en 1921 a permis d'accueillir dans l’enseignement supérieur plusieurs professeurs étrangers dans les universités de Zagreb, Belgrade et Ljubljana et d’envoyer plusieurs élèves réaliser leurs études en France, en Allemagne, au Royaume-Uni ou encore en Belgique. Cependant, l’enseignement primaire représente une menace bien plus préoccupante. Si en Slovénie ou en Croatie, les taux d’analphabétismes sont relativement bas, dépassant rarement les 10% du fait d’une politique volontariste de Double-Monarchie, la situation et bien moins favorable ailleurs dans le pays, comme en Bosnie où presque 85% de la population ne sait pas lire, on encore en Macédoine du Vardar. Ce secteur est une priorité pour le gouvernement car il considère l’éducation comme le premier volet de la modernisation du pays puis son industrialisation par le délitement des anciennes structures agraires. Le vice-premier ministre à la tête du ministère de l’Éducation Svetozar Pribicevic aura la tâche de réduire cette grande inégalité entre le nord et le sud du pays. Si une loi de 1882 rendait obligatoire l’instruction primaire en Serbie pour les enfants des deux sexes, Pribicevic a jugé important de réaffirmer cette législation par un nouveau texte rendant l’éducation obligatoire, gratuite et laïque. D’autre part, cette loi crée un délit d’entrave à l’instruction primaire, punissable d’amende et visant les parents réticents aux faits d’envoyer leurs enfants à l’école. Néanmoins, certains parents agissent de la sorte parce qu’ils n’en ont pas le choix en vertu de leurs conditions socio-économiques, c’est pourquoi le texte prévoit que les fonctionnaires d’état bénéficieront d’allocations familiales, tandis que les coopératives agricoles auront l’obligation d’accorder des allocations aux parents en fonction de leur nombre d’enfants. A Belgrade, Zagreb, Ljubljana, Nis, Skopje, Novi Sad, Rijeka, Sarajevo, Banja Luka et Osijek seront ouverts des Écoles des sciences de l’éducation pour former gratuitement les instituteurs et les institutrices habilités à fournir une instruction élémentaire aux enfants yougoslaves sanctionnées d’un certificat d’études primaires. Ces écoles auront aussi une dimension idéologique : surveillées de près par l’État, tout comme le programme scolaire élaboré par le ministère, les services de l’instruction publique auront la charge de relayer l’idéologie d’unité défendue par le régime.
Armée

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Skupina_slovenskih_vojakov_v_Sarajevu
Un groupe de soldats slovènes à Sarajevo

Au début de l'année 1921, en conséquence de l'union de l'État des Slovènes, Croates et Serbes au Royaume de Serbie, l'armée du nouvel état a totalement été réorganisée. Ainsi, elle a été divisée en 2 unités de cavalerie composées chacune de 4 régiments, et en 16 divisions d'infanterie, chacune composées de 3 régiments d'infanterie et d'une brigade d'artillerie (comptant des obus autrichiens capturés à l'issue de la guerre). Disposant aussi d'un régiment d'artillerie lourde et un régiment d'artillerie de campagne, l'armée compte, en ce temps de paix, 100 000 hommes (auparavant 140 000, baissé pour des questions financières). Géographiquement, les 16 divisions d'infanterie sont regroupées en 4 zones militaires, appelées armées de Novi Sad, Sarajevo, Skopje, Zagreb. Néanmoins, les tailles des divisions sont surdimensionnées et paralyse une partie de l'action de l'Armée. C'est pourquoi le gouvernement a chargé le général de division Milan Nedic de créer un corps intermédiaire entre les divisions et les 4 armées. Ainsi, il a été décidé que ces 4 armées seront divisés en 4 corps d'armée chacun réunissant 4 divisions pour chacun d'entre eux.

Depuis 1923, tous les citoyens sont tenus de servir de 21 à 50 ans : dans l'armée active de 21 à 40 ans et dans l'armée de réserve de 40 à 50 ans. Le service dans l'armée permanente a été fixé à un an et demi et trois grades de généraux ont été introduits au lieu du grade unique précédent. Les troubles frontaliers avait rendu nécessaire la reconstitution d'un plus petit contingent de troupes frontalières dans la zone de la 3e Armée (Skopje) mais la paix retrouvée avec la Bulgarie et l'apaisement des relations avec l'Italie permettra de relâcher la pression aux frontières.

Concernant l'équipement, si les armées Sarajevo et Skopje utilisent un modèle autrichien, les armées de Novi Sad et Skopje sont équipées d'un modèle français. Si les normes élevées de discipline et de formation individuelle sont louées, le manque de fonds, le développement ferroviaire balbutiant, le peu d'officiers convenablement formé décrit comme conservateurs, orgueilleux et étroits d'esprit, et le manque d'armes, munitions, vêtements et équipements font défaut. Alexandre Ier, le roi-soldat, est assez préoccupé par la situation. Ainsi, le gouvernement souhaite se tourner vers son allié français afin de passer des commandes visant à doter l'armée d'un équipement digne de ce nom, dans le cadre de la Petite-Entente. Les pièces d'artillerie, les fusils, les mitrailleuses, les motorisés font particulièrement défaut. Il sera également demandé aux états vendeurs de venir former sur place les ingénieurs et mécaniciens ayant en charge l'entretien du matériel vendu et déjà acquis. L'objectif est d'entamer un grand tournant vers la mécanisation de l'armée.

Aussi, afin de former la future génération d'officiers qui dirigera l'armée des Slaves du sud, le gouvernement croit au partenariat avec les alliés victorieux de la Guerre et souhaite apporter un souffle nouveau dans cette nouvelle génération : un souffle moderne débarrassé de ses idées préconçues datant du début du siècle. Dans cette perspective, des sollicitations seront une nouvelle fois adressées aux gouvernements français et britannique. Ils auront également la charge de participer à des exercices militaires de grande envergure au niveau des 4 armées, afin d'apporter leur savoir et leur contribution à la modernisation de l'armée du jeune état yougoslave.

La question ethnique est aussi un problème : en 1923, les seuls généraux non serbes ont pris leur retraite. Le corps des officiers se serbianise dangereusement et cela peut représenter un grave danger pour l'unité du pays. En accord avec la politique de coalition avec le Parti démocratique croate d’Ante Trumbic établit par le Protocole de Markov, plusieurs officiers slovènes, croates et bosniaques ont été nommé généraux, dont le Slovène Rudolf Maister, promu au plus au rang de général, et le croate Emil Uzelac, à la tête du Département de l'aviation nommé général de l'armée de l'air.

Ce dernier a pour mission, depuis 1920, de réorganiser et de moderniser l'aviation yougoslave. Grâce à lui, de nombreux pilotes croates de l'armée de l'air de la monarchie austro-hongroise sont entrés dans l'armée de l'air du nouvel État. Dans son nouveau poste, le général Uzelac a exprimé toutes ses qualités et son énergie, et il a initié et contribué à l'adoption de nombreuses règles et réglementations qui ont amélioré l'organisation et le fonctionnement de l'aviation militaire. Après une tournée européenne pour étudier l'aviation militaire dans les armées étrangères, il a formé deux commandements aériens à Novi Sad et Mostar , l'arsenal aérien et Petrovaradin , il a amélioré l'école aéronautique en créant une école de reconnaissance, une compagnie d'étudiants et une école de mécanique d'aéronefs. Il a contribué à l'élaboration d'une nouvelle doctrine aéronautique et a initié et encouragé le développement de l'industrie aéronautique nationale. L'industrie nationale a également été mise à contribution à travers les jeunes constructeurs Ikarbus et Rogožarski pionnier dans le secteur aérien yougoslave. Afin de favoriser leur développement, l'Etat yougoslave a favorisé leur fusion en une compagnie, Ikarbus-Rogožarski, et s'y est porté actionnaire. Des subventions industrielles suivant ce qui avait été établi en 1921 (précédent post) lui seront alloués. L'entreprise fabrique essentiellement des modèles étrangers sous licence, tels que le français Potez 25 , le tchécoslovaque Avia BH-33 ainsi que l'anglais Hawker Fury et Bristol Blenheim. Aussi, la compagnie construit des avions d'entraînement de conception nationale, les premiers en leur genre.
Divers

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Le Roi Alexandre et son épouse la reine Mary

Le 8 juin 1922, après une cour intensive, le Roi Alexandre a finit par épouser sa prétendante la princesse Mary du Royaume-Uni, fille de Sa Majesté le Roi George V et de son épouse la reine Mary de Teck. Une cérémonie orthodoxe suivie d'une bénédiction anglicane a été organisée pour contenter les sentiments religieux des deux côtés. Cette prestigieuse union vise politiquement à cimenter l'alliance avec le Royaume-Uni, "nation victorieuse" de la Première Guerre mondiale. Pour Alexandre, le mariage royal a été particulièrement satisfaisant car la plupart des familles royales d'Europe y ont assisté, ce qui a montré que la maison de Karageorgévtich, famille d'origine paysanne à la réputation entachée par l'atroce massacre de la maison rivale d'Obrenović en 1903, a finalement été accepté par le reste de la royauté européenne.
Les époux n'ont pas perdu de temps pour produire un héritier, ce qui a consolidé la position de la reine Mary à la Cour, malgré ses origines étrangères et sa timidité. Le 6 septembre 1923, la famille s'est agrandi par la naissance de Pierre, qui comme son père avant lui, régnera sur les Balkans sous le nom de Pierre II.
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Paul Karađorđević et son épouse Nadège de Bulgarie

L'année suivante, le 22 octobre 1923, c'est au tour du prince Paul de se marier. Richissime cousin du roi, il est un de ses proches collaborateur, tempérant de temps à autres ses ardeurs rigoristes et nationalistes. Largement influencé par la culture britannique où il a fait ses études au côté de son ami le duc de Kent, il déclare lui-même se sentir Anglais. Ce n'est néanmoins pas une anglaise aux manières policées qu'il a épousé comme a pu le faire son cousin le roi qu'il doit certainement jalouser. En effet, ce dernier lui a imposé le mariage avec une bulgare élevée à la cour rustre et militariste de Sofia. Fille de l'ex-tsar Ferdinand et de son épouse Marie-Louise de Parme, ce n'est certainement pas sa beauté qui a favorisé cette union arrangée de toute pièce, mais bel et bien ses perspectives politiques dans la conjoncture internationale lié au rapprochement avec le Royaume de Bulgarie et au renforcement de l'unité balkanique. Néanmoins, si la princesse n'est pas très belle, elle est aussi décrite comme modeste, intelligente, généreuse et sociable, bien que généralement mélancolique, songeuse et discrète. Symbole et gage de cette politique, une grande responsabilité pèse sur les deux époux.
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Dim 10 Mai - 1:49
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Année 1924

Politique intérieure

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Stjepan Radic

En 1924, la rupture est consommée au Parti démocrate entre Ljubomir Davidovic et Svetozar Pribicevic qui quitte officiellement la formation avec ses 36 députés pour former le Parti démocratique indépendant, lassé de la politique d’opposition perpétuelle menée par Davidovic ainsi que de ses négociations avec le Bloc croate. Soutenant fermement la politique centralisatrice de Belgrade, le Parti démocratique indépendant regroupe trois groupes différents : le plus important est de loin celui des Serbes precani, dont Pribicevic lui-même est un représentant. Viennent ensuite les libéraux centralistes slovènes et enfin des libéraux croates, principalement de Dalmatie et de Zagreb.

La même année, l’étau s’est considérablement resserré autour de Stjepan Radic et de son Parti républicain paysan croate. La situation a dégénéré quand lors d’une visite en Union soviétique, il a rejoint le Krestintern, ou Internationale paysanne, liée au Komintern autrement appelé Internationale communiste. Ça, en plus de ses liens avec l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne et sa propagande systématique antimilitariste fait courir un grand risque à la sécurité de l’État au sens de la Loi de protection de l’État de 1921 et justifie la dissolution du parti comme le Parti communiste en avait fait l’objet quelques mois plus tôt. Par conséquent, le 23 décembre 1924, un décret en Conseil des ministres a décidé de dissoudre immédiatement le parti, d’interdire toutes ses conférences et la publication de ses organes de presse, de saisir toutes les archives, journaux, publications et correspondance et d’engager des poursuites pénales contre sa direction, en accord avec l’article 18 de la loi. Quelques jours plus tard, Stjepan Radic a été arrêté alors qu’il se cachait dans son domicile de la campagne croate. Lors de son arrestation, a été découvert un rapport détaillé de la situation intérieure du royaume destiné à l’Internationale paysanne, ce qui pourrait relever de faits de trahison. Dans l’attente de son procès, Stjepan Radic a été emprisonné.

Pour le gouvernement, cette situation est une opportunité de rayer définitivement le Parti républicain paysan croate du paysage politique. En effet, désormais, une opposition croate est incarnée par le Parti démocratique d’Ante Trumbic dont la participation au gouvernement a permis plusieurs avancées pour la cause croate via le protocole de Markov. Un interlocuteur a été trouvé et cela est nécessaire pour garantir l’équilibre entre Serbes et Croates. En effet, si le Parti démocratique croate ne s’est pas opposé à l’interdiction du Parti républicain paysan, c’est simplement parce que le Premier ministre Nikola Pasic a promis à Trumbic d’organiser des législatives partielles dans les 37 circonscriptions laissées libre par les députés de Radic, qui refusaient ostensiblement de siéger au Parlement d’ailleurs. En échange, le Parti démocratique croate doit continuer de soutenir et participer au gouvernement, sous réserve de l’application du Protocole de Markov et de la reprise des négociations quant à la division administrative du pays dans les respect des frontières historiques. Assistant aux négociations en tant que vice-premier ministre du gouvernement, Svetozar Pribicevic et son parti démocratique indépendant a réussi lui à imposer le fait qu’il se réservait le droit de quitter le gouvernement si les intérêts des Serbes precani n’était pas respectés. Au moment où on assiste à un rapprochement entre les partis de Pasic et de Trumbic dans une coalition qu’on appelle déjà “serbe-croate” du nom de la formation ayant dirigé le Royaume de Croatie-Slavonie du temps de la Double-Monarchie, c’est Pribicevic qui commence à prendre ses distances avec le gouvernement, d’autant plus que la perspective que le Parti démocratique croate gagne de nouveaux députés, renforçant son poids dans la coalition, ne l'enchante guère…

Dans le même temps, Nikola Pasic souhaitant respecter ses engagements vis-à-vis d’Ante Trumbic décide de mettre à exécution les premiers points du Protocole de Markov. Comme prévu, une loi électorale a rétabli le suffrage proportionnel (par zones restreintes suivant plus ou moins les divisions ethno-historiques) et a aboli la prime de majorité instituée en 1920. De même, quelques officiers d’origine non-serbe, notamment croate, ont été nommé, comme quelques nouveaux sénateurs désignés par le Roi.
Le Massacre de Sahovici

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Bosko Boskovic

Le 7 novembre 1924, Bosko Boskovic, chef serbe orthodoxe de la région de Kolasin, a été assassiné à Sahovici, localité dominée par les Albanais musulmans,dans l’est de Monténégro,par des assaillants inconnus, bien que des soupçons forts se portent sur la terreur locale, Jusuf, lui aussi d’origine albanaise musulmane. De plus, les relations entre les deux communautés sont tendues depuis bien longtemps, les Serbes reprochant notamment aux Musulmans de les empêcher de se reposer à cause des intempestifs appels à la prière, même de nuit. Les Musulmans sont accusés de porter malheur aux Serbes, faisant naître leurs enfants avec un nombre inhabituel de malformations. En réaction, du 9 au 10 novembre 1924, la haine de 2000 Serbes des la région s’est violemment déchaînée sur les Musulmans de Sahovici, causant 120 morts d’après les autorités, mais jusqu’entre 600 et 900 selon d’autres sources. Des témoignages rapportent d’atroces actes de barbarie des bébés massacrés dans les bras de leurs mères et de leurs soeurs. On rapporte aussi une haine anti-religieuse par l’arrachage de la barbe des chefs religieux musulmans et la gravure de croix sur leurs fronts.
Des survivants du massacre ont rédigé une lettre adressée au Roi, dont la réaction se fait attendre.
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Ven 22 Mai - 21:47
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Années 1925-1926

Politique intérieure

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Ferhat Bey Draga

Au début de l'année 1925, la réaction du gouvernement Pasic à la suite du Massacre de Sahovici ne s'est pas faite attendre, néanmoins de façon très différente de ce qu'espérait la minorité musulmane albanaise du sud de la Serbie, au Kosovo et en Métochie ainsi que dans l'ouest de la Macédoine du Vardar. En effet, dans ces régions, on compte à peu près 400 000 de ces  individus dont 330 000 en Kosovo et en Métochie, ce qui représente approximativement 64% de la population totale de la région, dont 72% sont de religion musulmane. Contrée très importante stratégiquement et historiquement pour l'élite serbe qui soutient que les Albanais sont "peu fiables" et sont une population implantée sous l'Empire ottoman, dénaturant totalement la vieille Serbie de la fin du Moyen- ge. Ainsi, les diverses politique de colonisation ou serbianisation de la région mis en place depuis les Guerres balkaniques tant par l'ancien Royaume de Serbie que l'ancien Royaume de Monténégro, où le roi Nikola s'est distingué par sa violente répression, s'inscrivent dans une perspective historique de Libération nationale dans la continuité de la lutte contre les Turcs ottomans. Les tensions entre les communautés sont violentes et les massacres de populations récurrentes, faisant du Kosovo et Métochie une région peu recommandable gangrénée par les crimes de sang. A la tête de cet engrenage criminel se trouve Ferhat Bey Draga, notable albanais d'importance à la tête du Dzemijet, ou "Société pour la préservation des droits musulmans". Homme politique crapuleux,  il a collaboré avec les forces d'occupation austro-hongroises pendant la Guerre, avant de tenter un rapprochement avec Nikola Pasic au début des années 1920 dont le soutien de l'Assemblée nationale avait été mis à mal par le départ des Démocrates de la coalition. Néanmoins ses revendications tendant à autoriser l'enseignement de la langue albanaise et à l'annulation des programmes de colonisation serbe déjà mis en place quelques années auparavant. Néanmoins ces demandes sont restées sans suite et Ferhat Bey Draga est devenu un farouche opposant au Parti radical populaire, se rapprochant dangereusement de l'ancien Parti républicain paysan croate de Stjepan Radic, ainsi que tissant des liens avec les fascistes italiens irrédentistes et les extrémistes bulgares de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. De plus, si au sein de Dzemijet, une partie s'oppose à Ferhat Bey Draga, souhaitant poursuivre la coopération avec le gouvernement de Belgrade, une autre frange de partie soutient les visions irrédentistes albanaises au Kosovo et en Macédoine.

Ainsi, le gouvernement de Nikola Pasic a décidé de passer à la vitesse supérieure concernant la répression de ces éléments indésirables mettant à mal le contrôle de la région par les autorités. En janvier 1925, Ferhat Draga et d'autres dirigeants et journalistes de l’organe de presse du parti ont été arrêtés et seront par la suite traduits en justice. Le parti a rejoint la liste toujours plus grande des formations politiques proscrites, avec le Parti communiste et le Parti républicain paysan croate. Quant à la politique de colonisation, sous la direction du elle prendra une échelle plus importante, se fondant sur deux piliers : d’une part la dispersion, et de l’autre la colonisation propre de la région. Concernant la politique de “dispersion”, telle qu’elle est appelée officiellement par le gouvernement, elle repose sur le départ forcé, ou “relocalisation” d’environ la moitié de la population albanaise, soit 200 000 personnes, s’ajoutant déjà aux 30-40 000 individus déplacés entre 1918 et 1923. Les territoires concernées par les expulsions en priorité seront en priorité ceux frontaliers de l’Albanie. Ainsi les destinations d'accueil seront la Turquie et l’Albanie avec qui des accords devront être signés. Aussi, une partie de la population albanaise sera dispersée au sein du royaume lui-même, principalement en Bosnie-Herzégovine, dans des territoires déjà à majorité musulmane. Ce processus devrait s’étaler sur les dix prochaine années.

Concernant la politique de colonisation, elle se réalisera par l’implantation de familles ethniquement serbe pour remplacer la population déplacée. Elle visera principalement des familles d’anciens combattants des Guerres balkaniques ou de la Guerre de 1914 ainsi que des Tchetniks, regroupés sous le nom de dobrovoljac (volontaires), entité politiquement fiable pour l’État. Le Kosovo étant une région à fort potentiel agricole de part la qualité de ses terres, son climat adéquat et sa bonne disponibilité en eau, le gouvernement a associé la politique de colonisation à l'amélioration du secteur agricole en mettant en oeuvre des initiatives de réforme agraire. Il s'agit d'un plan visant à encourager les colons serbes et monténégrins d'autres parties de la Yougoslavie à se réinstaller au Kosovo grâce à un traitement préférentiel des terres et à des incitations financières telles que des exonérations fiscales pour renforcer l'élément slave. Les colons et leurs familles originaires de n'importe où dans le pays ou les étrangers sont autorisés à s'installer dans la région. Ces familles des colons recevront chacunes environ 5 hectares de terres qui deviendra leur propriété après 10 ans. Les colons pourraient gagner 2 à 5 hectares supplémentaires de terres s'il y avait plusieurs hommes dans une famille de 16 ans et plus. Ils bénéficieront d’exonération fiscale pendant les trois premières années suivant leur installation ainsi que des subventions pour la valorisation des terres acquises. Seule condition, ils devront appartenir à une vaste coopérative agricole regroupant la majorité des terres nouvellement acquises et devront ainsi faire cotiser pour financer les caisses prévues en cas d’invalidité, de catastrophe naturelles etc. ainsi que de faire bénéficier à la communauté leurs moyens de production, c’est à dire les machines-outils, les unité de stockage, encore trop peu répandues dans le royaume. Ces dobrovoljac, à la manière des cosaques russes de Nouvelle Russie, auront aussi la charge de contrôler et surveiller la population albanaise locale.

Ces politiques s’accompagnent d’une série de mesures annexes destinées à renforcer le contrôle serbe sur la région, tant politiquement par la fermeture de toutes les écoles turques, albanaises ou coraniques, l’intensification de la lutte contre les écoles clandestines et le trafic de livres albanais avec l’obligation pour tous les jeunes d’assister à l’école yougoslave et laïque, l’inaccès de ces populations aux services publics, le contrôle du caractère non-politique des offices religieux, que culturellement avec le changement de nom de certaines localités : ainsi, Ferizaj devient Urosevac et Mitrovica devient Petargrad, en hommage à feu le roi Pierre Ier. Ainsi, pour la population albanaise restante, une certaine politique d’assimilation culturelle est mise en place.
[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Tomislav-Memorial-Basilica-Duvno
Un timbre célébrant l’élément croate au sein du Royaume

La période 1925-1926 a été également marquée par le renforcement de l’élément croate dans les institutions du pays, allant de pair avec la participation et le renforcement du Parti démocratique croate d’Ante Trumbic au sein de la coalition au pouvoir. Ont d’abord eu lieu les élections législatives partielles organisées dans les 37 circonscriptions législatives anciennement dirigées par le Parti républicain paysan croate de Stjepan Radic. L’enjeu de tout le scrutin était portait sur une section spécifique du Protocole de Markov ayant permis l’intégration des Croates au sein du gouvernement et concernant la division administrative du pays, houleux sujet de débat depuis la formation du pays en 1918. Le calendrier électoral a permis au Parti démocratique croate de tourner la situation à leur avantage en pressant leur revendication ce qui a permis la reprise des négociations avec les radicaux de Pasic, serbes, et la réalisation de concessions, des deux côtés. En effet, les Croates ont rapidement conditionné leur soutien au gouvernement dans la campagne électorale au déblocage de la situation administrative du pays. Ce chantage, s’il n’a pas fait plaisir aux radicaux qui tente néanmoins de faire bonne figure pour conserver la coalition, il a franchement horripilé le parti démocratique indépendant de Svetozar Pribicevic, connu pour son hostilité envers les Croates. Déjà qu’il avait peu apprécié l’arrivée des Croates, même modérés au sein du gouvernement, auquel il avait finalement consenti dans une soucis d’unité nationale, et qu’il avait carrément mal pris la signature du Protocole de Markov, la coupe commence à se remplir dangereusement pour Pribicevic dont le soutien affiché au gouvernement se fait de plus en plus rare. Cependant, les élections approchant à grand pas, une solution devait être trouvée et vite, pour s’assurer du soutien des Croates au gouvernement. Ainsi, il a tout de suite été dit par les radicaux qu’il serait hors de question tant de revenir aux “frontières historiques”, c’est à dire d’avant-guerre, que de créer une unique entité administrative croate, ou pire de fédéraliser le pays. Ce n’a pas été une surprise pour les Croates qui savaient qu’aucune négociation n’était possible sur ce point et que les radicaux préféraient faire exploser la coalition plutôt que de consentir à ces revendications irréalistes. Néanmoins, les négociations ont été très rudes. Les positions très arrêtées et absolument pas enclines au compromis du Parti démocratique indépendant ont mené les deux autres membres de la coalition, le Parti radical populaire et le Parti démocratique croate, excédés par le comportement dogmatique et toxique de Svetozar Pribicevic, à mettre ce dernier de côté pendant les pourparlers. Sa participation au gouvernement n’est devenue que théorique et c’est presque comme s’il avait déjà rejoint l’opposition.

C’est, quelques jours plus tard, la présentation du projet “Pasic-Trumbic” réorganisant administrativement le royaume qui met un terme définitivement à la participation des Démocrates indépendants et de Pribicevic au gouvernement. Solution de compromis, ne satisfaisant vraiment aucun des deux camps, de toute façon inconciliables, à au moins le mérite de débloquer une situation dans laquelle le royaume est empêtrée depuis la fin de la Guerre, soit presque une décennie, tout en montrant aux Croates que leur voix compte au sein du pays, que des avancées sont possibles et que ce n’est pas l’obstruction dogmatique de Radic qui permit une quelconque évolution mais au contraire le pragmatisme raisonné de Trumbic. Ce plan de réorganisation administrative repose sur deux éléments fondamentaux : tout d’abord, les frontières définies par la loi de 1920 établissant 33 oblasts sont conservées pour la plupart, avec quelques modifications pour mieux respecter la réalité ethnique des provinces, surtout entre Serbes et Croates. Ainsi, par exemple, l’oblast de Primorje et Krajina est divisé en deux nouveaux oblasts : celui de Primorje, à majorité croate, et celui de Krajina, principalement peuplé de Serbes. Il en va de même à l’intérieur de la Bosnie et de l’Herzégovine où les limites des oblasts sont redécoupés. Le second aspect de ce projet est l’établissement au sein du gouvernement et de l’Assemblée d’organes de représentation des intérêts des oblasts et de la population croate. En premier lieu, sera inscrite dans la loi l’existence d’une commission parlementaire élue par les députés des oblasts croates chargée de défendre les intérêts croates au sein de l’Assemblée en formant différents groupes de travail et en élaborant des mémorandums à l’intention du gouvernement, des parlementaires et des institutions en général. L’autre organe important instauré par le projet de loi est celle d’un représentant au sein du gouvernement. Il en est un membre à part mais à la particularité à la fois d’être responsable devant l’Assemblée nationale dans son entièreté mais aussi devant la parlementaire croate. Ainsi, cette dernière pourra renverser ce membre du gouvernement en particulier par un vote à la majorité absolue de ses membres. En conséquence, pour nommer ce représentant spécial des oblast et de la population croate, il sera nécessaire pour lui d’être “validé” ou “approuvé” par la commission parlementaire dédiée. En réaction, il est possible pour le Roi de dissoudre cette commission pour ordonner l’organisation de nouvelles élections législatives seulement pour renouveler les sièges des députés membres de cette commission. Il ne peut néanmoins le faire qu’une seule fois par an, avec le contreseing de son Premier ministre. L'adoption du projet, une semaine plus tard, par un Parlement plus vide qu’à son habitude, car boycotté par l’opposition, notamment par Pribicevic, permit de donner au Parti démocratique croate une légitimité au sein de la population croate, dont une partie était restée fidèle à Radic, considérant Trumbic et ses pairs comme des “traîtres à la nation croate”, “vendus aux Serbes et aux Karageorgevitch”. Consécutivement à l’adoption de cet accord “Pasic-Trumbic”, c’est un autre organe de l’État prévu par la Constitution de 1920 qui a retrouvé son intérêt. En effet, le Sénat, prévu par le texte constitutionnel, organisait l’élections de 3 sénateurs par oblasts par les citoyens de plus de 21 ans. Cependant, la suspension de la mesure prévoyant la division du pays en 33 oblasts avait empêché le Sénat d’être efficace, seuls quelques Sénateurs nommés par le Roi et approuvés par le Premier-ministre siégeaient, sans grande influence. Néanmoins, la division du pays en oblasts découpés selon la carte ethnique du royaume permet une meilleure représentativité des différentes populations du pays et ainsi la défense des intérêts de chacune des communautés.

Deux semaines plus tard, les élections législatives partielles furent organisées sur les 37 sièges inoccupés de l’Assemblée nationale. Le Parti démocratique croate d’Ante Trumbic, durant la campagne électorale, a presque fait presque cavalier seul, aux côtés, dans certaines circonscriptions du Parti démocratique indépendant dans des zones à fortes minorités serbes, et dans d’autres, de partis croates dissidents, souvent liés à l’ancien Parti républicain paysan croate de Stjepan Radic, à la limite des groupuscules, fascisants pour certains, mais à l’influence presque nulle. Forts de l’adoption du plan Pasic-Trumbic ayant permis une avancée significative des droits des Croates au sein des institutions nationales, le scrutin a été un grand succès pour le parti de Trumbic. Ainsi, sur 37 des circonscriptions disponibles, il a rallié 30. Quand aux sept restantes, elles ont été acquises au Parti démocratique indépendant de Svetozar Pribicevic, parfois en conséquence d’une triangulaire, d’autres fois à cause du redécoupage des circonscriptions électorales faites l’année précédente et favorable aux Serbes de Bosnie et Croatie.

Ainsi, de par cette succession d’événements, l’élément croate s’est largement renforcé pendant ces deux dernières années dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Ce ne sont pas uniquement les seuls manifestations de cet état de fait. En effet, dans l’espace de cette période, a également été abandonné formellement par le gouvernement un projet de convention commerciale avec l’Italie, plaçant la Croatie sous une certaine influence économique italienne et à laquelle étaient farouchement hostiles les députés croates de l’Assemblée. De même, pour célébrer le millénaire du couronnement du premier Roi de Croatie Tomislav Ier, d’importantes festivités ont été organisées, notamment à Zagreb, pas en tant que manifeste politique pour l’autonomie ou l’indépendance de la région mais davantage en signe de respect et de considération pour la population croate, sa culture et son histoire. Le Roi Alexandre y a même participé à son échelle, en renommant la ville de Zupanjac, à majorité croate et située en Bosnie historique, en Tomislavgrad.
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Radomir Putnik

Si ces années ont été marquées par un progrès dans la prise en compte de l’élément croate dans les affaires du royaume, à la fin de l’année 1926 s’est déroulé un événement particulièrement cher au peuple serbe mais aussi à la patrie toute entière en le rapatriement de la dépouille d’un des plus grand héros des Guerres balkaniques et de la Grande Guerre, à savoir le maréchal et chef d’état-major de l’armée serbe Radomir Putnik. Né dans une famille serbe originaire du Kosovo ayant fuit la progression des Turcs en 1690, son retour à la mère-patrie est également un symbole de la vaste politique de colonisation du Kosovo mise en place par le gouvernement. Lui, dont le nom, Putnik, signifiant voyageur en serbe, et selon lequel son grand-père avait été nommé dans la mesure où il avait déclaré aux autorités être un “voyageur dans une direction inconnue”, a achevé son voyage en retournant sur les terres de ses ancêtres. Ainsi, un mausolée lui sera construit sur le sommet du Golem Turcin, le Grand Turc en français, plus haut sommet de la chaîne de montagnes du Sar, au Kosovo. En son honneur, ce mont au nom déplaisant sera renommé le Mont Putnik. Ainsi, du plus haut sommet de la région, le Maréchal Putnik veillera sur les Serbes de la région, revenant sur leurs terres après plusieurs siècles d’exil. Plus que ça, il fut tout au long de sa longue vie et de sa riche carrière un fervent soutien des Karageorgevitch et est un exemple pour tous les Serbes pour sa dévotion envers son Dieu, son Roi et sa patrie, qui lui est reconnaissante ad vitam aeternam.
[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Aca_Stanojevi%C4%87
Aca Stanojevic, Premier-ministre

La fin de l’année 1926 a été marquée par la crise politique la plus importante qu'ait connu le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, depuis sa création. En effet, en avril, le Premier-ministre Nikola Pasic fut contraint de démissionner à la suite de la révélation d’un large scandale politico-financier concernant corruption ainsi que l'attribution d’appels d’offre et impliquant en premier lieu son fils Radomir Pasic. Le Parti radical populaire est divisé entre plusieurs factions dont la crise a réveillé les inimitiés et a engagé ses principaux protagonistes dans une lutte fratricide pour le pouvoir. D’une part on retrouve les partisans du Premier-ministre déchu et du Parlement, soutenant par la même occasion la politique d'ouverture vers les Croates initié par le gouvernement Pasic et dirigé par Aca Stanojevic, également président du parti, et Milan Stojadinovic. De l’autre côté son présent les partisans du Roi, fermement  hostiles aux Croates, proche des idées de Svetozar Pribicevic et dirigé par Velimir Vukicevic et Ljubomir Jovanovic.

Dans une tentative de conciliation, Nikola Uzunovic, positionné entre les deux courants, fut choisi par le Roi pour diriger le gouvernement. Cependant, son cabinet, dès ses premiers jours d’existence, fut caractérisé par une forte instabilité lié à son manque d’autorité, aux divisions du parti au pouvoir et au difficile maintien de la coalition. Dans ces conditions, les partisans du Roi participant au gouvernement n'hésitèrent plus à publiquement critiquer l’alliance réalisée avec le Parti démocratique croate d’Ante Trumbic. Ainsi, le gouvernement fut plusieurs fois remanié en l’espace de quelques mois seulement, Trumbic et Svetozar Pribicevic s'entendant de moins en moins ce qui conduit à une ambiance chaotique au sein du cabinet. Le pays devenant ingouvernable du fait de cette situation à la tête de l’État, en réaction, le Premier-ministre Nikola Uzunovic remis sa démission au Roi. Ce dernier, souhaitant placer ses pions, tenta de nommer Velimir Vukicevic à la charge de former un gouvernement. Avec ses alliés dissidents du Parti démocrate Vojislav Marinkovic et Kosta Kumanudi, ils échouèrent à recevoir l’investiture de l’Assemblée nationale, en raison du grand nombre d'abstention provenant de l'aile pro-Pasic du Parti radical populaire et de l'influence d'Aca Stanojevic sur le parti qu'il dirige. En conséquence, l'aile droite du parti, représentée par Velimir Vukicevic et Ljubomir Jovanovic pris la décision de quitter le parti pour former le Parti populaire indépendant, qui s'entretient avec le Parti démocratique indépendant de Svetozar Pribicevic pour former un bloc parlementaire, le Bloc national, soutenu par cette initiative par une frange dissidente du Parti démocrate de Ljubomir Davidovic, dont Vojislav Marinkovic et Kosta Kumanudi . Pendant tout ce temps le pays était dirigé par un inefficace Exécutif d’affaires courantes toujours présidé par Uzunovic dans l’attente de lui trouver un successeur, l’issue définitive de la crise se faisant incertaine. Le roi tenta alors de nommer un nouveau gouvernement toujours dirigé par Velimir Vukicevic avec ses alliés du Bloc national, mais il échoua encore à recueillir une majorité de voix favorable pour se faire investir par l’Assemblée nationale.

Le roi se résigna donc, en novembre 1926, après plusieurs mois de crise, à nommer Aca Stanojevic, président du parti le plus représenté à l’Assemblée nationale, à la charge de former un gouvernement pour diriger le Royaume. Soutenu dans sa démarche par le Parti démocratique croate d’Ante Trumbic, le parti populaire slovène d’Anton Korosec, dont les positions nationalistes se sont largement atténuées, se plaçant devant le fait accompli, l'Organisation musulmane yougoslave de Mehmed Spaho, traditionnel allié des Radicaux partisans de Pasic, le Parti démocratique de Ljubomir Davidovic avec qui la réconciliation est actée, trois ans après son départ fracassant du gouvernement face à la menace représentée d’une part par la scission acquise avec Pribicevic et d’autre part avec les nouvelles formes de dissidence de Marinkovic et Kumanudi. Tous ces partis décident donc de former une large coalition regroupant 211 des 312 députés de l’Assemblée nationale, qui investit le nouveau gouvernement après un vote plébiscitaire mettant fin à plusieurs mois d’instabilité gouvernementale ayant fait craindre le pire comme le spectre d’un coup d’état du Roi Alexandre. Le nouveau gouvernement regroupe donc des personnalités diverses, comme les Croates Ante Trumbic, reconduit aux Affaires étrangères et à la vice-présidence du gouvernement, Mate Drinković, Stanko Švrljuga, nommé commissaire gouvernemental pour les oblasts croates en accord avec la loi de 1925, Tugomir Alaupović, Ivo Andric et Oton Frangeš, reconnu pour ses résultats dans le développement agricole de la Croatie et donc logiquement nommé à l'Agriculture. Du côté slovène, Anton Korosec devient aussi à son tour vice-président du gouvernement et est accompagné de son compatriote Andrej Gosar quand Mehmed Spaho, dirigeant des Musulmans de Bosnie obtient lui aussi un poste au cabinet gouvernemental. De son côté, Ljubomir Davidovic (re)devient lui aussi vice-président du gouvernement, accompagné de quelques camarades démocrates. A l’instar de leurs opposants du Bloc national, tous ces partis forment à leur tour un large bloc parlementaire, le Bloc yougoslave pour soutenir l’action du Premier-ministre. De plus, le nouveau gouvernement peut compter sur le soutien du parti agrarien de Jovan M. Jovanovic Pijon. Quant à l’ancien Premier-ministre Nikola Uzunovic, il prit la décision de se retirer de la vie politique en se faisant offrir un poste de Doyen de la faculté de droit de Belgrade. Malheureusement pour Nikola Pasic, déjà âgé de 80 ans et affaibli par la crise politique dont son propre fils est à l'origine, il mourut brutalement des suites d'un accident vasculaire cérébral le 10 décembre 1926, 8 jours avant son anniversaire, le lendemain d'une entrevue houleuse avec le Roi qui refusa de lui redonné la charge de former un gouvernement après ces plusieurs mois de crise politique. Enterré au nouveau cimetière de Belgrade, on se souviendra de lui comme un des plus grands hommes politiques serbe et yougoslave, avec une longévité politique exceptionnelle de 48 ans, et 35 ans après sa première investiture à la tête du gouvernement serbe. Ayant traversé les siècles, les guerres, témoin des plus grands événements et véritable instaurateur de la démocratie en Serbie, il a laissé une trace indélébile dans le cœur de sa patrie.

L’investiture de ce nouveau gouvernement est marquante en plusieurs points. D’abord, c’est une franche défaite pour le Roi et ses partisans, ainsi que pour les Serbes dogmatiques n’étant pas disposé à partager le pouvoir avec les autres communautés, n’ayant pas saisi la différence entre le Royaume de Serbie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Aussi, la formation de ce gouvernement est une véritable avancée pour les communautés non-Serbes ; quand sous Pasic, les Croates dirigés par Trumbic n’étaient pas en position dominante et devaient faire face à l’hostilité affichée de Pribicevic avec qui Pasic ne voulait pas se brouiller pour ne pas perdre le soutien des Serbes de Bosnie et de Croatie, aujourd’hui, les Croates sont forts d’une majorité renforcée, les ultra-centralistes partisans du Roi ont rejoint l’opposition quand les Slovènes et les Musulmans de Bosnie l’ont intégré, ce qui promet de futures évolutions positives dans l’accès à une partie de leurs revendications.

Composition de l'Assemblée nationale:
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Stjepan Radic

La récente modification de la configuration politique et gouvernementale a permis une évolution concernant la situation de Stjepan Radic, arrêté à la fin de l’année 1924 à cause de ses convictions nationalistes et de ses liens et ceux de son parti, le Parti républicain paysan croate, désormais interdit, avec l’Union soviétique. En effet, le politicien croate a été libéré, mais sous condition. En effet, son influence est désormais grandement diminuée en Croatie du fait des succès à la chaîne du Parti démocratique croate et de son absence de représentation parlementaire. Lié à plusieurs nouveaux membres croates du gouvernement ayant intercédé en sa faveur, Radic, si son parti demeure toujours interdit, a pu obtenir un statut de liberté sous contrôle judiciaire, avec l’obligation de se tenir à l’écart de toute affaire politique et ne pouvant quitter son village de résidence sans être escorté par la police, pour sa sécurité paraît-il. En effet, il ne faudrait pas qu’il se mette à haranguer les foules, et qu’il commence à faire de la concurrence au Parti démocratique croate d’Ante Trumbic qui règne actuellement en maître sur le paysage politique de la Croatie.
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Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

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Année 1927

Politique intérieure

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Korosec_anton
Anton Korosec

L'année 1927 a été marquée dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, par la tenue d'élections législatives, le mandat de 4 années des députés arrivant à son terme. Ainsi, le 20 mars 1927, plusieurs millions d'électeurs yougoslaves ont été appelé aux urnes, dans un contexte particulier : le règne de l'ancien Premier-ministre Pasic a pris fin l'année précédente de manière assez brutale après la révélation de scandales de corruption, ce qui mena à la scission de l'aile droite de son parti radical populaire, favorable à l'ultra-centralisme et défavorable au parlementarisme, voyant en le Roi la personne qui résoudrait les tensions entre les différentes communautés du Royaume. Néanmoins, après une crise politique d'une grave intensité ayant pu débouché sur un coup d'état royal comme certains le craignait, et d'autres l'encourageait, et grâce à une coalition avec les Croates, les Slovènes et les Bosniens musulmans, l'aile gauche du parti réussit à se maintenir au pouvoir à travers la personne d'Aca Stanojevic, héritier de Nikola Pasic. Cependant, le Parti radical populaire demeure fragilisé par les scandales de corruption et la scission, faisant de Stanojevic une figure contestée à la tête du gouvernement. Ainsi, la répartition des 315 sièges à pourvoir à l'issue du scrutin s'est effectuée comme suit:
- 56 sièges sont attribués au Parti radical populaire d'Aca Stanojevic, qui même s'il demeure un des partis les plus représenté à la Skuptschina (l'Assemblée nationale), subit une dégringolade spectaculaire par rapport à la mandature précédente où il réunissait 120 sièges. La démission puis la mort de Nikola Pasic, les scandales de corruption du parti et le départ de l'aile droite pour former le Parti populaire indépendant auront eut raison de l'hégémonie à l'Assemblée dont les Radicaux jouissaient depuis la formation du pays en 1921 et même depuis 1905 en comptant les législatures serbes d'avant-guerre.

- 56 sièges reviennent également au Parti populaire indépendant, dirigé par Veljimir Vukicevic et, issu de la scission avec les Radicaux, qui est le principal bénéficiaire de son effondrement dans les urnes.

- 59 sièges sont remportés par le Parti démocratique de Ljubomir Davidovic, réintégré au sein de la coalition gouvernementale l'année passée, après une traversée du désert dans l'opposition de 4 ans qui avait suivi la fin de la coalition radicale-démocratique de Pasic de Davidovic en 1923. Néanmoins, si le parti est nominalement le premier de l'Assemblée, il est dans la réalité parcouru de divisions notamment à sa droite, ce qui fait que seulement 34 députés sur les 59 sont réellement fidèles à Davidovic. Les 25 autres avec à leur tête Vojislav Marinkovic et Kosta Kumanudi ne répondent pas à ses ordres et sont beaucoup plus proches du Parti populaire indépendant de Vukicevic et du Parti démocratique indépendant de Svetozar Pribicevic, lui-même issu d'une scission avec le Parti démocratique 3 années plus tôt.

- 51 sièges ont été gagnés par le Parti démocratique croate d'Ante Trumbic qui consolide ses positions dans les oblasts croates suite à la promulgation, l'année précédente, d'une loi de leur initiative consistant en un progrès considérable des droits reconnus à la communauté croate du Royaume.

- 22 sièges sont acquis par le Parti démocratique indépendant de Svetozar Pribicevic qui a réalisé un spectaculaire volte-face idéologique. Alimenté par certaines rancœurs personnelles, le leader des Serbes de Croatie, autrefois plus important pourfendeur de l'unitarisme est devenu le plus grand défenseur de la décentralisation voire de la réorganisation administrative du royaume en un régime fédéral. Ainsi ces positions politiques se retrouvent plus proche du Bloc yougoslave composé des Radicaux, des Démocrates, des Croates, des Slovènes et des Musulmans, que du Bloc national de Vukicevic, Marinkovic et Kumanudi.

- 20 sièges ont été empochés par le Parti populaire slovène d'Anton Korosec qui obtient le quasi-monopole des sièges à pourvoir dans les oblasts slovènes de Maribor et Ljubljana, soit environ 80%. Monseigneur Korosec, prêtre catholique romain de son état, se caractérise politiquement par son conservatisme religieux tirant parfois vers l'antisémitisme et le rejet du capitalisme. Ayant progressivement abandonné ses positions autonomistes radicales, l'idée s'étant dissipée en Slovénie, et si sa position de leader de la communauté slovène au sein du Royaume lui permet d'avoir une base électorale forte et solide, il est néanmoins désavoué par une partie de la bourgeoisie qui lui préfère généralement Pribicevic.

- 20 sièges sont recueillis par l'Organisation musulmane yougoslave de Mehmed Spaho, leader de la communauté des Musulmans de Bosnie qui, à l'instar de Korosec, est davantage intéressé par les questions de liberté religieuse que par les problématiques autonomistes.

- 13 sièges ont été obtenus par divers députés croates refusant de soutenir le Parti démocratique croate d'Ante Trumbic et fidèles à l'idéologie radicale et nationaliste de Stjepan Radic, qui attirent la sympathie de Pribicevic après son grand virage idéologique.

- 9 sièges ont été décroché par le Parti agrarien de Jovan M. Jovanovic Pizon.

- Enfin, 9 sièges ont été pris par divers partis d'importance quasi-nulle.
[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Skup2711
Dans l'ordre : PRP, PD (diss. cerclés de noir), PDC, PDI, PPS, OMY, Cr. div., Div. PA, PPI
La principale conséquence de cette élection est la fragilisation de la position d'Aca Stanojevic à la tête du gouvernement. Subissant une importante chute du nombre de parlementaires le soutenant, il est poussé vers la sortie tant par les partenaires de la coalition qui estiment qu'il n'a plus la légitimité nécessaire pour gouverner que par le Roi avec qui il entretient de mauvaises relations sur le plan personnel du fait de ses convictions politiques et de son attachement à Nikola Pasic avec qui le Roi était en conflit perpétuel. En conséquence, Aca Stajonevic lui a remis sa démission, et, le Roi, après avoir consulté les principaux partis de la Skuptschina, a décidé de proposer au Slovène Anton Korosec de former un gouvernement, ce qu'il a accepté. Fort de sa collaboration avec ses partenaires du bloc yougoslave, à savoir le Parti radical populaire, le Parti démocrate, le Parti démocratique croate et l'Organisation musulmane yougoslave, Korosec a pu former un cabinet obtenant la majorité absolue, fixée à 158, des voies à l'Assemblée nationale. Néanmoins, la formation de la coalition a été conditionné à la signature d'un accord entre Korosec et ses partenaires, notamment les Radicaux et les Démocrates : en effet, l'accord de Bled conditionne la participation et le soutien indispensable des Slovènes à l'extension des droits reconnus à la communauté slovène, de la même nature que ceux octroyés aux Croates l'année précédente. Aca Stanojevic est "rétrogradé" au poste de vice-président du gouvernement et ministre de l'intérieur, comme Trumbic qui continue de cumuler la vice-présidence du gouvernement avec les Affaires étrangères et Davidovic qui lui, obtient aussi le ministère de la Justice. De manière globale, l'attribution des portefeuilles ministériels restent similaires à ceux du premier gouvernement Stanojevic, avec la participation notable de Milan Stojadinovic, proche du précédent et membre du Parti radical populaire, considéré comme le plus grand économiste du pays dont la stabilisation du dinar yougoslave fut notamment saluée au début de la décennie. Ce dernier a notamment décrit la nouvelle formation gouvernementale comme une « chaise à quatre pieds », reposant à la fois sur les Serbes, sur les Croates, sur les Slovènes et sur les Musulmans de Bosnie, ce qui assurera à coup sûre la stabilité dont le pays a besoin.

L'accès aux responsabilités de Korosec a de nombreux avantages : c'est tout d'abord un politicien expérimenté qui domine la vie politique slovène depuis plus de 20 ans de manière incontestée. Il a notamment été le Président du Conseil des Slovènes, Croates, et Serbes, qui a déclaré la création de l'État de Slovènes, Croates et Serbes suite à l'explosion de l'Empire austro-hongrois en 1918, avant que cet état ne rejoigne la Serbie pour former le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Par la suite, il a été vice-président du gouvernement en 1918 et a continué a participé aux différents gouvernements successifs depuis lors. Contrairement à ses prédécesseurs, il a également l'avantage d'être en bonnes relations avec le Roi avec qui il entretient presque des relations d'amitié, ce qui promet une tension moins forte entre les deux têtes de l'Exécutif que les années précédentes où des coups d'états furent presque envisagés. Korosec jouit également d'une certaine neutralité entre d'un côté, les tensions animant les relations entre les Serbes et les Croates, et de l'autre côté, les rivalités entre les Radicaux et les Démocrates qui avaient provoquées le ralliement de ces derniers à l'opposition en 1923. De plus, et c'est sans doute le plus important, c'est la première fois qu'un non-serbe, de surcroît catholique, accède à la présidence du gouvernement, après presque 10 ans d'hégémonie serbe. C'est état de fait est un élément significatif qui restera un événement historique dans l'Histoire du pays. Après avoir constaté le renforcement de l'élément croate dans la coalition et les institutions nationales, c'est les autres communautés, et notamment les Slovènes, qui renforcent leurs positions dans les organes politiques les plus importants du Royaume. De plus, on peut aussi parler d'affaiblissement de l'élément serbe de part la chute importante de ses représentants parlementaires soutenant la coalition ce qui contribue à mettre les différents partenaires de la coalition sur un pied d'égalité.

Une fois le gouvernement installé, une de ses premières préoccupations a été la concrétisation de l'accord de Bled ayant permis la formation du cabinet et devant octroyé aux Slovènes les mêmes avantages que les Croates ont obtenu l'année passée, à savoir  l’établissement au sein du gouvernement et de l’Assemblée d’organes de représentation des intérêts des oblasts et de la population slovène. En premier lieu, sera inscrite dans la loi l’existence d’une commission parlementaire élue par les députés des oblasts slovènes chargée de défendre les intérêts slovènes au sein de l’Assemblée en formant différents groupes de travail et en élaborant des mémorandums à l’intention du gouvernement, des parlementaires et des institutions en général. L’autre organe important instauré par le projet de loi est celle d’un représentant au sein du gouvernement. Il en est un membre à part mais à la particularité à la fois d’être responsable devant l’Assemblée nationale dans son entièreté mais aussi devant la commission parlementaire slovène. Ainsi, cette dernière pourra renverser ce membre du gouvernement en particulier par un vote à la majorité absolue de ses membres. En conséquence, pour nommer ce représentant spécial des oblasts et de la population croate, il sera nécessaire pour lui d’être “validé” ou “approuvé” par la commission parlementaire dédiée. En réaction, il est possible pour le Roi de dissoudre cette commission pour ordonner l’organisation de nouvelles élections législatives seulement pour renouveler les sièges des députés membres de cette commission. Il ne peut néanmoins le faire qu’une seule fois par an, avec le contreseing de son Premier ministre.

La deuxième réalisation du nouveau gouvernement était un projet cher au Premier-Ministre Korosec, à savoir l'établissement d'un Concordat avec le Saint-Siège qui mettrait en œuvre l'égalité du catholicisme avec les autres confessions, déjà en projet sous les gouvernements précédents, mais qui n'a pas donné de suites. En effet, Anton Korosec est un très fervent catholique, ordonné prêtre en 1895 et titulaire d'un doctorat en théologie de l' Université de Graz. Cependant, la signature d'un Concordat a aussi des objectifs politiques. En effet, ça permettrait d'établir définitivement le Parti démocratique croate d'Ante Trumbic comme un parti de droite catholique modéré, religion chère au peuple croate, en opposition à la ligne anciennement prônée par Radic et son Parti républicain paysan croate qui, sans être anticléricale, n'est pas farouchement favorable à l'Église de par ses positions presque socialistes et son rapprochement avec le Krestintern, ou Internationale paysanne liée au Komintern autrement appelé Internationale communiste. Projet également cher au roi, qui malgré ses positions unitaristes, cherche désespérément à apaiser les tensions ethniques, contient plusieurs points essentiels qui contribueront à rassurer la seconde communauté religieuse du pays, les fidèles catholiques, croates et slovènes, et à les intégrer au sein du jeune état yougoslave dont ce Concordat sera une des bases sur lequel l'unité du pays reposera désormais. Ainsi, en plus de garantir la liberté religieuse,  il permettra d'établir la position du clergé catholique quant à son organisation territoriale (aucune partie du territoire du Royaume ne dépendra d’évêques résidant à l'étranger, et vice-versa), la nomination des prêtres (par le Saint-Siège après consultation du gouvernement), l'ouverture d'écoles de catéchisme, libres dans leur organisation, la reconnaissance des biens et propriétés du Clergé etc. Les mariages catholiques auront désormais la valeur de mariages civils et seront régis par le droit canon. La question hautement controversée du droit applicable au cas des mariages mixtes fut soigneusement évitée à la demande du gouvernement, malgré les requêtes du Saint-Siège pour tous les enfants issus de mariages mixtes soient élevés dans la religion catholique. En vertu de l'article IV du Concordat, les Évêques et Archevêques devront prêter serment au Roi avant leur entrée en fonction, en lui jurant fidélité  et en promenant de ne pas « prendre part à aucune action, ou conseil, qui serait dirigé contre l'indépendance, l'unité, ou les intérêts du Royaume de Yougoslavie, ou contre l'ordre public. » Cet article permets au Roi de s'assurer d'avoir en le clergé catholique un allié, dirigé autant que lui dans la lutte contre les revendications des extrémistes croates. Après la signature du Concordat, le plus compliqué fut sa ratification par le Parlement où les députés et sénateurs serbes et donc orthodoxes étaient très hostiles au projet. Si l'opinion publique serbe y est plutôt indifférent, le patriarche de Serbie Dimitri s'y est publiquement opposé  déclarant que le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes deviendrait un «organe subordonné de l'Église romaine», une «colonie jésuite», avec l'aide du régime «clérico-clérical» du Premier-ministre Korosec. Néanmoins, ces critiques sont demeurées timides, lui même ayant bénéficié quelques années plus tôt, à l'initiative du Roi et des Radicaux, de la réunification de l'Église orthodoxe serbe dont il est devenu les premier patriarche. Le gouvernement, fort d'une majorité confortable, pu voter la ratification du Concordat. L'accord du Sénat a été plus compliqué à obtenir, mais grâce à la nomination par le roi de sénateurs comme lui permet la Constitution de 1921, avec le contreseing du Premier-ministre, le Concordat a enfin pu être ratifié à la fin de l'année 1927 et ainsi entrer en vigueur.
Économie

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Aeroput_plne
Un biplan Aeroput Potez 29/2

Dans l'économie yougoslave, l'année 1927 a notamment été marquée par des progrès considérables en terme d'industrie aéronautique. A notamment été fondée la première société serbe pour le trafic aérien civil,  le 17 juin 1927 sous le nom de Drustvo za Vazdusni Saobracaj "Aeroput", faisant d'elle la dixième compagnie aérienne ayant vu le jour en Europe. Après des premiers mois difficiles, faute d'investissement, le fondateur et directeur de la compagnie, le colonel Tadija Sondermajer, à des fins de promotion publicitaire, a réalisé un vol Paris-Bombay-Belgrade à bord d'un biplan français Potez XXV, avec le pilote Leonid Bajdak, pour montrer la valeur et la capacité des pilotes serbes ainsi que la sécurité des voyages aériens. Cela a suscité l'intérêt du public, qui s'est déplacé en masse pour l’accueillir à son atterrissage à l' aéroport de Belgrade Bezanija, inauguré la même année, et a attiré de nouveaux actionnaires investisseur, sauvant ainsi l'entreprise de la faillite. Les actions Aeroput ont très rapidement augmenté de valeur pour dépasser toutes les attentes. Pas moins de 412 actionnaires ont réuni le capital requis de six millions de dinars et Aeroput a pu acheté quatre appareils et surmonter les obstacles financiers initiaux. Ces quatre avions, des biplans Potez 29/2 à la France, qui seront construits dans l'usine voisine de Zemun appartenant à la plus grande compagnie industriel aéronautique du pays, Ikarbus-Rogožarski, produisant déjà ce type d'appareils sous licence. Dès l'année prochaine, la compagnie devrait assurer des liaisons intérieures entre les principales villes du pays (Belgrade, Skopje, Podgorica, Mostar, Sarajevo, Zagreb, Ljubljana, Split, Dubrovnik) mais aussi vers l'extérieur des frontières du Royaume, le reliant ainsi au reste du monde.

Cette même année a aussi été inaugurée l'usine de construction d'aéronefs Zmaj à Zemun et dont les fondateurs sont l'ingénieur Jovan Petrovic et l'industriel Dragoljub Steric. Pour l'instant, la compagnie s'occupe de la réparation d'avions civils et militaires et de la production de pièces détachées simples mais avec le déplacement de l'usine l'année prochaine, des perspectives plus sérieuses de production industrielle sont présentes avec la construction de nouveaux ateliers, l'achat de nouvelles machines et le débauchage de nouveaux travailleurs qualifiés qui permettront la livraison d'une commande de 32 avions Arno HD-320, produits sous licence. Dans son développement, la compagnie bénéficiera de subventions industrielles accordées par l'État yougoslave. C'est aussi en 1927 que l'Armée royale yougoslave a réalisé ses premières commandes d'appareils aériens à la société Ikarbus, sous la supervision du général Uzelac, qui s'agrandira d'une nouvelle usine à Rakovica pour honorer ses nouvelles commandes et ainsi continuer son expansion. La construction de la nouvelle usine de construction et de réparation d'avions Breguet, ou FAK, à Kraljevo, a aussi été achevée cette année.

Afin de bénéficier de nouveaux financements, c'est à dire des prêts étrangers et l'ouverture des marchés financiers étrangers en Yougoslavie, pour permettre aux autorités d'investir et de développer l'économie nationale, le ministre de l'économie Milan Stojadinovic est convaincu qu'il faut réguler la dette extérieure. Cela permettrait d'assurer la confiance des partenaires économiques du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui doit devenir un collaborateur fiable et capable d'honorer ses obligations. Ainsi, en 1926, avait déjà été signé un accord sur la dette de guerre avec les États-Unis permettant aux Yougoslaves d'échelonner leur paiement sur 62 ans de 62 850 000 dollars yougoslaves par an. Cet accord fut vivement salué et considéré comme un grand succès qui a permis d'intensifier les relations économiques entre les deux pays en ouvrant le pays aux investisseurs américains. Cette année, le 9 août 1927, un traité de la même nature a été signé avec le Royaume-Uni échelonnant le paiement de la dette de guerre yougoslave a 25 581 000 livres sur 62 ans, avec en prime 3,1 millions de livres sur 15 ans au titre de l'assistance en nature apportée par le Royaume-Uni durant le conflit. Avec ce nouvel accord, le gouvernement espère bien que les échanges économiques britannico-yougoslaves s'intensifieront au bénéfice de ces grands peuples vainqueurs de la Grande guerre et permettront d'obtenir de nouveaux financements avantageux.
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Mar 9 Juin - 18:15
Royaume des Serbes, Croates et Slovènes

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Années 1928-1929

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes DVORAC-1905
Le Palais de Bar, résidence de l'ex-famille royale italienne

Le 26 juin 1925, 56.3% des électeurs italiens ont décidé de faire de leur pays une république, chassant du pouvoir le désormais ex-roi Victor-Emmanuel III. En disgrâce dans son propre pays, ce dernier s'est vu offert, avec sa famille, l'asile politique dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Cette décision du roi Alexandre s'explique par les liens resserrés unissant les deux familles royales, notamment depuis le mariage de l'ex-roi Victor Emmanuel avec Elena de Monténégro. Cette dernière est en effet la tante du roi Alexandre, lui même fils de Zorka de Monténégro. L'ex-roi et l'ex-reine d'Italie ainsi que leurs enfants se verront prêter le Palais de Bar, au Monténégro, terre natale de l'ex-reine Elena, dont les efforts en faveur des minorités slovènes d'Italie avaient été remarqués et appréciés pendant la décennie 1920. Ce palais, originellement construit pour le roi Pierre, père du roi Alexandre, et son épouse Zorka, par l'ancien roi Nikola de Monténégro alors que la Serbie était sous la coupe des Obrenovic et que les Karageorgévitch étaient contraints à l’exil, accueillera désormais la propre fille du roi Nikola avec sa famille. Ce geste est un moyen pour le roi Alexandre de démontrer toute la gratitude qu'il éprouve pour ses cousins monténégrins mais aussi une façon de sceller la réconciliation des deux familles, dont les relations avaient été mises à mal depuis 1918 par le rattachement unilatéral du Monténégro à la Serbie, quand le roi Alexandre, alors régent de son père, avait chassé de ses terres son propre grand-père, le roi Nikola. Autre signe de cette réconciliation, l'actuel prétendant au trône de Monténégro, Mihailo Petrovic-Njegos, neveu de l'ex-reine Elena et cousin germain du roi Alexandre, est un fervent partisan de la politique menée par ce dernier et lui a fait allégeance, abandonnant ses prétentions sur le trône monténégrin.

Pour satisfaire leur train de vie ainsi que leurs activités, l'ex-famille royale italienne recevra une pension annuelle financée sur la cassette personne de la famille royale serbe, croate et slovène et sera traitée avec les honneurs dus à leur rang,  tant en ex-monarques régnants d'un pays étranger, qu'en membre de la famille royale serbe, croate et slovène. Elle sera ainsi rattachée à la Maison civile de Sa Majesté le Roi, autorité spéciale et indépendante du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes chargée pour une partie de ses effectifs de la gestion des affaires économiques, financières et immobilières, des dotations et de l'administration des biens royaux et de la couronne. En contrepartie, ils auront la charge de faire la promotion du Monténégro du point de vue touristique en y organisant des événements où seront conviés les plus éminents représentants du Gotha européen, à l'aide de leur carnet d'adresse bien rempli. Les autorités yougoslaves espèrent bien ainsi développer cette région peu développée et fortement touchée par la pauvreté en la transformant progressivement en "Riviera serbe" où les représentants de l'aristocratie européenne comme les bourgeois mondains de Belgrade, Zagreb et Ljubljana feront construire des résidences secondaires pour y passer une partie de l'année.

[FICHE] Royaume des Serbes, Croates et Slovènes AK-Unterbergen-im-Rosental-Partie-am-Hotel-Karawankenhof
Borovlje (Ferlach), capitale de l'oblast de Koroska (Cainthie)

En 1920, un référendum organisé dans la région de Carinthie du sud avait mené au maintien de la région dans le giron de la jeune république autrichienne. Néanmoins, ce dernier fut truqué par les autorités locales avec le silence complice des alliés franco-britanniques qui craignait un embrasement de la région où les frontières entre l'Italie et la Hongrie d'un côté et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes de l'autre n'étaient pas définitivement fixées. Cependant, en huit ans, la situation a évolué. La jeune Yougoslavie s'est affirmée sur le plan diplomatique en concluant des traités bénéfiques avec ses partenaires balkaniques, en renforçant son amitié avec la France et le Royaume-Uni, en neutralisant la question albanaise et en établissant des relations cordiales avec son voisin italien. C'est ainsi que le Royaume-Uni, terre natale de la reine Mary, et la France, qui n'hésite plus à afficher des positions diplomatiques tranchées, quitte à en froisser quelques uns, ont tous deux soutenu la demande du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes tendant à organiser de nouveau un scrutin devant sceller définitivement le sort de la Carinthie du Sud selon les conditions imposées par la Société des Nations en 1920. Le Premier-ministre yougoslave, Mgr Anton Korosec, lui-même slovène, a été le fer de lance de cette initiative et s'est lui même rapproché du chancelier fédéral autrichien, Mgr Ignaz Seipel, qui a fini par consentir à la poursuite de cette action en échange d'accords économiques annexes à l'avantage de l'Autriche. Les deux hommes, rapprochés par la foi, tous deux prêtres catholiques et sous l'autorité du Saint-Siège qui avait resserré ses liens avec Korosec l'année précédente lors des négociations puis de la signature du Concordat, sont finalement tombés sur un accord et le référendum a pu se tenir le 11 août 1928.

Les mois précédents, une intense activité propagandiste des deux côtés s'est tenue dans la région dans les territoires concernés par le vote. Les autorités yougoslaves ont notamment appuyé sur la violation par l'Autriche, pendant la décennie des années 1920, des droits des minorités slovènes, comme avec la fermeture de toutes les écoles slovènes, en dépit de ce à quoi le gouvernement autrichien s'était engagé lors du premier scrutin. La fraternité entre les slovènes et les germanophones de la région anciennement louée par les Autrichiens en 1920 se perçoit de plus en plus mal, en admettant qu'elle ai déjà existé. De même, le chaos économique yougoslave imaginé à l'époque par les Autrichiens ne s'est pas produit, et force est de constater que les conditions de vie des Slovènes sous l'autorité du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ne sont pas inférieures à celles des Slovènes de Carinthie. Ce fut également l'occasion d'exalter tant l'unité slave du sud que l'unité slovène.

A l'issue du scrutin organisé selon des exigences strictement respectées par les deux parties, 65% des électeurs se sont prononcés en faveur de l'union avec la monarchie yougoslave, quand 35% auraient préféré le maintien dans l'Autriche. Les résultats du référendum furent accueillis chaleureusement par des scènes de liesse tant en Carinthie, qu'à Ljubljana et dans toute la Slovénie. Par conséquent, la région rejoint le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui agrandit en conséquence ses frontières dans les Alpes orientales ou, plus précisément, les Karawanke. Stratégiquement, les Slaves du sud prennent possession du Col de Loibl, plus important passage entre la Slovénie et l'Autriche via Klagenfurt.

Spoiler:

La situation administrative du pays a donc dû être actualisée avec cet agrandissement territorial. L'oblast de Koroska (Carinthie) a été établi sur ces nouveaux territoires, avec comme capitale Borovlje (Ferlach) deuxième ville de l'oblast avec une population d'environ 6500 habitants (la première ville, Volkermarkt (Velikovec), a voté majoritairement en faveur du maintien dans l'Autriche, étant à 73% allemande). Avec la création de ce nouvel oblast, les Slovènes obtiennent 3 nouveaux sénateurs, en accord avec la Constitution de 1921, ce qui renforce leur poids dans les institutions nationale. Cette disposition constitutionnelle imposant 3 sénateurs par oblast montre toute son efficacité et son intérêt stratégique imaginé par les constituants de l'époque, car elle oblige les nationalistes à ne pas trop se prononcer pour la création de grandes banovinas fédérales réunissant plusieurs oblasts de même ethnie, car cela nuirait à leur représentation politique au sein du Sénat.

Parallèlement et en conséquence de cette évolution territoriale, un traité a été signé avec la République autrichienne permettant, que lors des couronnements des Rois des Serbes, Croates et Slovènes, que la Chaise du Duc et que la Pierre du Prince qui sont des symboles nationaux du pouvoir royal slovène, soient temporairement transférés à Belgrade pour les festivités avant de rentrer en Carinthie autrichienne où elles sont actuellement détenues. Il y a ici la volonté par les autorités de renforcer le caractère tri-ethnique de l'État, en intégrant des symboles forts des identités croates et slovènes au sein du décorum étatique et royal. Par exemple, un décret royal récemment signé a institué un nouveau cérémonial pour les intronisations des futurs Rois des Serbes, Croates et Slovènes, consistant en une cérémonie laïque dans la salle de bal du Novi dvor, néanmoins en présence d'évêques catholiques et orthodoxes (et de représentants de l'islam yougoslave), avec de la couronne modifiée posée sur un coussin, le roi étant debout devant la Chaise du Duc, prêtant serment sur la Constitution posée du la Pierre du Prince. Comme dit précédemment, la couronne sera modifiée. La couronne des Karageorgévitch, créée en 1904 pour le couronnement du roi Pierre Ier de Serbie, intégrera désormais les 4 croix latérales de la couronne de Zvonimir, symbole national croate, et verra les armoiries qui y sont apposées modifiées, pour être conformes à la réalité héraldique du jeune état yougoslave où les armoiries serbes prennent autant de place que les armes slovènes et croates. Dans cette même idée de renforcer le caractère tri-ethniques de l'État, le Roi n'hésite pas à se rendre aux quatre coins du royaume, comme dans sa résidence du Lac de Bled dans les Alpes slovènes où il a ses habitudes, et a nommé ses deux fils cadets Tomislav et Andrej, respectivement prénoms traditionnels croate et slovène.

Ces récents développements ont contribué au succès retentissant des célébrations fêtant la première décennie de l'union des Serbes, Croates et Slovènes au sein du même royaume, organisées le 1er décembre 1928, scellant un peu plus l'unité slave du sud, encore considérée comme chancelante il y a quelques années. Néanmoins, le gouvernement Korosec et ses réalisations ne sont pas louées par tous, si les indépendantistes croates qui ont néanmoins perdu du terrain campent sur leurs positions, on assiste aussi au développement d'un extrémisme serbe ne souhaitant pas partager le pouvoir avec les Croates et les Slovènes, autour des éléments les plus à droite du Parti populaire indépendant de par Veljimir Vukicevic, comme Bogoljub Jevtic, ainsi que du courant démocrate de Vojislav Marinkovic et Kosta Kumanudi. La signature du Concordat avec le Saint-Siège a quelque peu mis le feu aux poudres et a rapproché l'Église orthodoxe serbe des convictions politiques d'extrême-droite. En plus, ce courant semble assez proche de l'armée, majoritairement serbe, et notamment de l'organisation de la Main blanche dirigée par le général Petar Zivkovic, commandant de la garde royale. Le Roi, quant à lui, se situe entre ces deux mouvements. S'il est plus "yougoslave" que "grand serbe", et consent au fonctionnement démocratique et parlementaire de l'État tant que la gouvernance est efficace, ce n'est un secret pour personne qu'il n'hésitera pas à emprunter la dangereuse voie de l'autoritarisme avec le soutien de l'armée s'il estime que c'est l'unique solution pour sortir le pays d'un marasme dans lequel il ne se trouve actuellement pas.

En matière économique, au cours de ces deux années, a été fondée FOMU (Fabrika Oruzja i Municije Uzice), fabricant de munitions et de composants de chargement manuel , basé à Uzice , en Serbie. La fondation de cette usine a été agréablement accueillir par le pouvoir qui a à coeur le renforcement du tissue industriel national. Comme prévu pour toutes les activités industrielles en général, FOMU bénéficiera de subventions étatiques et d'autres aides diverses pour encourager son développement économique. Aussi, la signature des accords sur les dettes de guerre ont permis d'ouvrir le gouvernement yougoslave a la perspective de nouveaux financements qui vont permettre de stimuler l'économie en injectant les fonds nécessaires dans un marché national qui en a cruellement besoin. Notamment, le prêt Blair (Blair loan), provenant de deux banques américaines, négocié au début de la décennie et représentant un total de 100 millions de dollars qui vont pouvoir transiter vers la Yougoslavie de manière plus soutenue, va permettre en premier lieu pour l'amélioration des infrastructures ferroviaires, particulièrement sur la côte adriatique.

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