Guerre et Paix
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Mr Nobody
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Mer 8 Avr - 16:26
[Fiche] Regno d'Italia Drapea10



Le royaume d'Italie est un royaume encore jeune. Il n'a été formé qu'en 1861 ce qui reste un des pays les plus récemment formé en Europe de l'Ouest. Cependant, le peuple italien admet dans sa plus grande partie aujourd'hui appartenir à ce royaume et non plus à un duché ou à une principauté quelconque. Les quarante premières années ont été des années de construction d'identité et de l'administration du pays. Il a fallu créer cette identité nationale et la faire intégrer à la population, ce qui n'a pas été toujours évident. Cependant, avec l'entrée dans la première guerre mondiale, l'Italie a à la fois réussi à s'imposer comme une puissance politiquo-militaire importante en Europe et à plus ou moins unifier le peuple autour de cette "identité italienne". Cependant, avec la fin de la guerre, le pays se retrouve à devoir regarder les conséquences de celle-ci et elles sont terribles. L'Etat est gravement endetté, les pertes ont été fortes et la grogne s'installe dans tout le pays, profitant aux partis d'extrême, que ce soit à gauche ou à droite, communistes comme fascistes nouvellement fondés. La preuve en est de l'invasion de Fiume par l'écrivain Gabriele d'Annunzio alors que le traité de paix avec l'Autriche-Hongrie (qui ne sera cependant bientôt plus) n'est pas encore signé ni totalement négocié. Les tensions montent entre les deux camps d'extrême...

Politique :

- Faction au pouvoir : Socialistes (35 points).
- Droite : Libéraux (15 points) / Conservateurs (20 points) / Nationalistes (5 points).

Economie :

- Système économique : capitalisme libéral.
- Industrie civile : 25
- Industrie militaire : 5.
- Dette : 32 or.

Forces armées :

- Armée : 12 divisions d’infanterie type 1920, 1 division de cavalerie hippomobile (obsolète).
- Attachements divisionnaires : 3 brigades alpines, 3 brigades d'artillerie.
- Flotte : 3 escadres cuirassées, 5 escadres pré-dreadnought, 4 escadres légères, 2 flottilles sous-marine.
- Aviation : 1 division de chasse, 1 division de bombardiers.

Modificateurs :

- La victoire balafrée (+2,5 aux nationalistes par tour) : 4 an restant (révocable via le RP).
- Démobilisation en cours (impossible croissance) : 1 an restant.
- Lassitude de guerre : 70%.


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Dim 12 Avr - 23:14
Regno d'Italia


[Fiche] Regno d'Italia Drapea13


La situation politique en Italie au début de l'année 1920 :

La Grande Guerre est terminée. L'Italie en sort victorieuse au côté de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis mais son économie a été mise à rude épreuve et le bilan humain est lourd. Or, pour l'instant, l'Italie a acquis très peu. Cela favorise la montée des partis d'extrême, comme les communistes et les fascistes notamment. Ces deux partis, de part leurs idéologies opposées, se haïssent au plus haut point et leurs partisans respectifs ont tendance à se battre dans les rues. Par exemple, le 9 février à Milan, 7 militants communistes, hommes comme femmes de 15 à 22 ans, collaient des affiches dans une rue encourageant la population ouvrière à s'inscrire au Parti afin de protéger leurs droits. Mais 9 anciens arditi, affiliés au Parti Fasciste, arrivèrent alors, armées de pistolets et de matraques. Les arditi voulaient forcer les jeunes communistes à s'en aller afin de les empêcher de coller des affiches, mais ces derniers n'en démordirent pas. Le rixe éclata donc. Un jeune communiste fut tué, trois autres blessés contre aucune perte sauf une dent à déplorer chez les fascistes.
Cette anecdote n'est qu'une parmi tant d'autres qui occupent en ce moment même les brèves et les faits divers imprimés dans la presse. Cependant, la différence notable entre les deux camps est le fait que les fascistes possèdent le soutien des industriels du Nord et des grands propriétaires du Sud car ces derniers ont peur de se voir enlever leurs propriétés par ces "racailles communistes". Ils voient en eux le meilleur contre possibles aux rouges qui effraient l'entièreté du monde capitaliste.
En effet, en parallèle, les partis traditionnels, comme le Parti Conservateur ou le Parti Socialiste, semblent totalement démunis face à la crise actuelle en plus d'être ceux qui ont mis l'Italie dans cette situation en acceptant d'aller faire la guerre et en étant mauvais dans la résolution du conflit. Les partis d'extrême semblent alors apporter des réponses aux demandent des citoyens et des anciens combattant en colère ou déçus par le pouvoir en place, qui ne cesse de faire montre de dédain envers le peuple et de corruption. Les prochaines élections ne verront peut-être pas de changement radicaux dans la vie politique italienne mais ça ne saurait tarder...


Gabriele d'Annunzio à Fiume :

Le célèbre poète et écrivain italien a, comme beaucoup d'autres artistes et intellectuels italien, fait la guerre. Il l'a faite dans l'aviation et n'a pas démérité comme l'a prouvé son raid sur un port Austro-Hongrois à la fin de la guerre. Mais depuis la fin de celle-ci, il réclame l'annexion de la ville de Fiume par la république italienne. Cependant, devant le peu de réaction du pouvoir italien, celui-ci se lance à la conquête de la ville, suivi de vétérans sympathisants envers le PF.
Le 12 septembre, profitant du désordre ambiant des forces alliées présentes dans la ville, d'Annunzio s'en empare et les soldats alliés, français comme anglais, quittent la ville sans demander leur reste? Désormais, d'Annunzio, qui a essuyé le refus de Rome d'intégrer la ville sans l'accord de ses alliés, s'installe dans la ville petit à petit, au plus grand déplaisir des autorités et des diplomates...

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Mar 19 Mai - 1:36
Regno d'Italia


[Fiche] Regno d'Italia Drapea18



Les conséquences de la marche sur Rome :


1. Les dissentions internes fascistes :

La marche sur Rome a été un échec sanglant pour les chemises noires et les chefs du Parti Fasciste. Deux scénarii étaient alors possibles : l’unité autour du chef qui reprend le camp en main et lance une guerre civile ou en tout cas de forts désordres et troubles publics, soit une division du Parti et une forte dispute interne dûe à l’échec du coup. C’est cette deuxième éventualité qui survient. Balbo est fortement en colère envers Mussolini et le tient pour responsable de l’échec. Dès le retour de la colonne à Naples, Balbo va voir Mussolini dans le QG local. Ce dernier était resté là en attendant de voir si la situation lui permettait de venir lui-même mais comme tout a tourné au vinaigre, il est resté à Naples. Aussi, l’aviateur décide de dénoncer ce geste aux chemises noires encore présentes ce qui a tendance à les faire bouillir assez fortement. En effet, le mythe fasciste est construit autour de l’homme fort et courageux et en ayant peur de venir, Mussolini a foulé au pied ses propres idéaux, ses propres valeurs. Une partie des chemises noires, notamment d’anciens arditi, décident alors de se désolidariser de Mussolini et de soutenir à la place Balbo en tant que chef du Parti. Emilio Di Bono en profite alors pour contester lui aussi la place de Mussolini dans le Parti et il forme également un mouvement contestataire interne au parti. Tout cela se déroule en 2 semaines, entre le 1er et le 15 novembre.
Aucun mouvement n’est plus puissant que l’autre, ou en tout cas, aucun ne l’emporte décisivement. Si Mussolini semble derrière en n’ayant le support que de peu des chemises noires (on lui accorde entre 22% et 25%), il reste plus connu et populaire que les autres leaders et a toujours le soutien d’une partie des industriels nordistes. Balbo a le nombre pour lui, il est le plus populaire des fascises au sein-même du parti et n’est pas spécialement impopulaire face à la population soutenant les fascistes. Il a même un certain soutien de la part d’entreprise aéronavales On lui octroie la loyauté de 40 à 45% des chemises noires. Emilio di Bono est le moins populaire des trois dans l’opinion publique générale, à cause de mauvais souvenir de lui pendant la Grande Guerre en tant que général mais possède un soutien interne relativement haut. Il apparait comme le plus faible des trois leaders.

2. Les réactions externes aux fascistes :

Dès le lendemain de la marche sur Rome, le gouvernement Matteotti demande au Congrès une union nationale des partis, pour la stabilité politique dans la lutte à venir, ce qui est accordé. Les Fascistes seuls refusent cette motion, avec leurs alliés ultra nationalistes de l’Association d’Italie, mais le lendemain, ils sont arrêtés pour traîtrise, crime de lèse-majesté et tentative de coup d’état. Ils sont envoyés au Castel Sant-Angelo, comme tous les prisonniers fascistes faits jusqu’à présent (ils sont déplacés de l’hôpital au fort dès que possible). Le 3 novembre, soit 5 jours après la tentative de putsch, Matteotti, endossant sa fonction de chef du gouvernement en pleine crise, fait un discours retransmis à la radio. Il est écouté par des millions d’italiens à travers tout le pays. Retranscrire ici les termes exacts du discours serait long et fastidieux pour peu de chose. Ce qu’il faut retenir de cette intervention, c’est le fait que le Président du Conseil accuse les fascistes de beaucoup de maux du pays et proclament, après le vote de l’Assemblée validant cette décision, le Parti Fasciste illégal et interdit dans tout le pays. Les chemises noires sont invitées à déposer les armes et à se rendre au commissariat le plus proche de chez eux pour se laisser arrêter sans violence tandis que les autres membres du parti sont invités à se rendre eux-aussi auprès des forces de l’ordre afin d’y déposer leur carte fasciste.
En dehors du monde politique direct (c’est à dire les journalistes et les politologues principalement), cette tentative de coup d’état fait beaucoup de remous. En effet, on voit la presse se diviser en deux camps au départ : les pros et les contres coup d’état. Si les pros sont largement minoritaires, dans les contres on constate tout de même une grande diversité de nuance dans les propos tenus. Si certains sont pour la démocratie telle qu’elle est à présent, d’autres sont pour une forme plus « autoritaire », avec un pouvoir plus centralisé. Mais alors que le camps anti-fasciste a besoin lui aussi d’unité face à un adversaire qui semble, de l’extérieur, puissant et uni, il se déchire autour d’une question épineuse : la responsabilité du roi dans l’affaire. En effet, le comportement de Vittorio-Emmanuele III a été, durant le coup d’état, très étrange. Il semblait vouloir l’arrivée des fascistes aux commandes de l’Italie, alors même qu’il pourrait profiter de la crise politique générale dans le pays pour s’imposer plus fortement comme le véritable dirigeant. Voilà qu’il entre dans la tourmente de la presse. Les journaux ayant des proximités avec la gauche ont alors tendance à demander une réduction des pouvoirs royaux, si ce n’est une suppression de la fonction et une abdication du souverain tandis que les journaux de droite demandent plutôt un renforcement du pouvoir royal et une réduction du pouvoir de l’Assemblée, afin de mieux prendre en main la crise.
Cependant, le fait que le roi ait hésité à laisser intervenir penche assez largement en la faveur des anti-roi qui connaissent alors une assez forte croissance de popularité et notamment le Parti Mazziniste, ou Parti Républicain, car il propose l’alternative la plus plausible, la plus viable, par rapport aux autres, c’est-à-dire un régime présidentiel avec un pouvoir exécutif fort et élu démocratiquement. Or, il se trouve que le Parti Mazziniste fait parti de la coalition gouvernementale et qu’en attendant de nouvelles élections, il propose au PSU de s’unir en un seul et même parti, afin de rendre le gouvernement plus fort et plus stable tout en s’assurant de la victoire aux prochaines élections. Ainsi, le Parti Républicain opère un léger virage à gauche pour satisfaire ses nouveaux membres et adopte de cette façon le principe de la social-démocratie, ce qui n’est d’ailleurs pas antinomique avec leur idéologie de base. Un Congrès a donc lieu à Rome avec tous les élus réunissables des deux partis fixant l’idéologie qu’adopterait désormais le PR.



La suite à plus long terme :


1. De la fin de 1923 aux élections de 1924 :

A la fin de l’année 1923 donc, les deux camps sont, comme nous venons de le voir, posés et prêts à s’affronter. Les fascistes cependant, au lieu de s’unir et de passer à l’offensive, nous l’avons vu, se battent entre eux. Ainsi, entre janvier et mars 1924, on constate la mort de plus de 37 chemises noires dans des affrontements de rues, les uns contre les autres mais aussi contre les forces de l’ordre fidèle soit au gouvernement, soit, dans certains rares cas, à un des leaders fascistes voire à la mafia. En effet, les organisations criminelles qui gangrènent le sud du pays et notamment la Sicile, la Campanie, les Abruzzes et les Pouilles, profitent du désordre ambiant pour raffermir leur emprise sur les campagnes mais aussi agrandir leur influence aux villes. Certains réseaux parmi les plus puissants d’Europe voire du monde commence à s’installer à Rome pour pouvoir toucher au plus profond du pouvoir politique. Les dirigeants ont effectivement autre chose à penser que des agissements de criminels trafiquants. Ils planifient, depuis que les prérogatives du gouvernement ont été étendues, un vaste coup de filet pour arrêter les trois chefs fascistes et ainsi faire cesser le désordre politique que connait le pays depuis trop longtemps. A part cela, politiquement, le Parti Social-Démocratique décide, tout comme le Parti Social Uni (PSU) plus tôt dans l’année, de se fondre dans le Parti Républicain, les deux partis ayant une idéologie très proche et très similaire. Enfin, le Parti Social-Réformiste décide lui aussi de se joindre à cette union afin de renforcer les forces des antifascistes.
Le gouvernement décide de mettre au point un plan long à mettre en place mais le plus efficace possible. Il fait ainsi rentrer dans la danse la branche des Affaires Ordinaires du Bureau Central d’Investigation (UCI en italien). Les services secrets sont chargés de s’infiltrer dans les organisations les plus virulentes qu’on put engendrer les fascistes et de nouer des contacts avec le plus possible de hauts placés dans les rangs des chemises noires. Des moyens modernes sont mis en place : surveillance des courriers des personnes suspectes, écoute à travers les murs quand les planques sont découvertes, photographies, portraits robots, empruntes digitales, etc… Les moyens techniques en eux-mêmes ne sont pas nécessairement les plus modernes mais c’est plutôt leur utilisation coordonnée et généralisée au cœur du pays qui est nouvelle. De plus, les éléments notoirement fascistes ou sympathisants fascistes au sein du Bureau sont arrêtés et placé au fort Sant’Angelo. Il en va de même pour les forces de police et de carabinieri qui seront utilisées lors des arrestations, une fois que les opérations seront prêtes. Certains préfets, toujours les plus proches des sphères fascistes sont arrêtés et envoyés au fort Sant’Angelo également et sont remplacés au pied levé par des préfets dont on est sûr de la fiabilité et de la fidélité envers, si ce n’est le roi, du moins la démocratie, voire si c’est possible, au gouvernement en place. Cependant, ces actions ne passent pas inaperçues auprès de la presse et de l’opinion publique qui accuse Matteotti de tomber dans les mêmes dérives autoritaires que ce que Mussolini projetait de faire. La réponse du gouvernement est de dire que pour l’instant, afin de vaincre le plus facilement et rapidement possible le danger fasciste pour la démocratie, il fallait de la poigne, et que, ensuite, le temps de faire les comptes viendraient. En attendant, les prisonniers étaient bien traités et des observateurs étrangers et locaux étaient admis dans la prison pour visiter l’état de santé des détenus.

« S’il est évident qu’un homme dans une prison reste moins bien traité et en moins bonne santé qu’un homme à la maison ou au travail puisse l’être, il s’agit néanmoins de la meilleure prison en termes de salubrité et de traitement des prisonniers qu’il m’a été donné à inspecter »
Henry Du Foley, médecin militaire français, après sa visite de la prison établie dans le fort Sant’Angelo, le 13 février 1924

Mussolini profite néanmoins de ce déboire démocrate en déclarant dans son propre journal : « Pourquoi vouloir m’interdire d’accomplir mon grand projet pour l’Italie alors même que le gouvernement se contente de faire la même chose que moi mais en moins bien ? Ces politiciens ont peur du changement et de la nouveauté, voilà tout. » Il reste une personnalité relativement fortement écoutée parmi les italiens mais sa crédibilité et son aura avaient de concours diminuées lors de sa déconfiture, de son grand échec de la marche sur Rome.

2. Les élections du 6 avril 1924 :

Le jour est enfin arrivé et les partis politiques et les hommes à leur tête sont extrêmement tendus. Les résultats de l’élections commencent à tomber vers 19h 30 et les premières estimations sont faites dans la demi-heure. Il semble que le PR soit le premier parti suivit de près par le Parti Populaire (qui est en fait le parti catholique-conservateur si on veut faire un rapprochement) et le Parti Socialiste. Les scores des libéraux semblent assez bas mais les villes de Gênes, Bari, Palerme et Catane notamment n’ont pas fini le dépouillage. A 21h 30, cela se précise et les estimations semblaient justes, mais étonnamment et contre toute attente, les communistes gagnent un regain soudain de popularité sans oublier l’Association nationaliste italienne. Les observateurs explique cela par un report d’une partie des voix données aux fascistes à ces deux partis d’extrêmes.

Résultats de l’élections législative du 6 avril 1924 :

  • Parti Républicain : 133 sièges
  • Parti Populaire : 125 sièges
  • Parti Socialiste : 120 sièges
  • Parti Communiste : 36 sièges
  • Parti "Association Nationaliste Italienne" : 34 sièges
  • Parti Libéral : 25 sièges
  • Parti des Combattants : 21
  • Parti Libéral Giolottiste : 15 sièges
  • Parti des slaves et des allemands : 7
  • Parti Economique : 5
  • Partis divers et indépendants : 15 sièges


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Mar 19 Mai - 1:37
Regno d'Italia


[Fiche] Regno d'Italia Drapea17

Politique italienne, mai 1921-octobre 1922 :

La mise en place du gouvernement Bacci se fait dans un calme politique relatif. En effet, aucun grand scandale politique n’éclate durant 3 mois, et même ceux qui sont découverts et qui sont mis en pâture pour l’opinion publique ne touche que peu le gouvernement. Cependant, le gouvernement n’entreprend, pour ainsi dire, aucune grande réforme, à cause de dissentions internes au Parti Socialiste. Depuis plusieurs années, presque depuis le début de l’histoire du Parti, deux branches s’affrontent chez les socialistes :  les réformistes et les révolutionnaires. Cela n’est pas cantonné aux italiens seulement puisque les socialistes allemands et français notamment se sont également séparés au cours des 20 dernières années. En 1919 déjà, une scission importante dans le PS s’est opérée avec le départ des lus radicaux des révolutionnaires et la création du Parti Communiste. Cette fois-là, les réformistes avaient gagné la « bataille politique interne » mais en mai 1922, le parti s’écharpe de nouveau. La frange la plus réformiste est donc expulsée et elle forme un nouveau parti : le Parti Socialiste Uni. Il pèse 52 sièges à l’Assemblée et se détermine comme des sociaux-démocrates et antifascistes. Des personnalités importantes en font partie tel Giacomo Matteotti ou encore Carlo Rosselli et Claudio Treves. Le PS n’a donc plus la majorité parlementaire nécessaire pour gouverner et le gouvernement est dissous.
Le jeu des alliances politiques est de nouveau sur la table et les mazzinistes, les libéraux-démocrates, le PSU, les sociaux-démocrates, les socialistes-réformistes (encore une autre branche, née en 1912) et les libéraux forment une coalition. Mais celle-ci met du temps à se former et le roi, libre de toute contrainte démocratique pendant 3 mois, le temps de former une coalition de gouvernement, nomme son aide de camps et proche conseillé militaire Giovanni Messe commandant de la garnison de Rome alors qu’il n’est qu’un jeune colonel. Pietro Badoglio, qui avait été démis de sa fonction de général en chef en 1921, arrive de nouveau à ce poste par le bon-vouloir du roi Vittorio-Emmanuele III, conseillé ainsi par Messe. Au bout des trois mois donc, le nouveau Président du Conseil est Giacomo Matteotti, chef de file du PSU. Cette fois-ci, le nouveau gouvernement a du mal à s’établir dans le calme puisqu’il n’a qu’une faible majorité. Cela rend le pays irréformable et le conseil des ministres se contente donc juste de faire fonctionner la machine étatique.


La marche sur Rome :

C’est dans ce contexte que le leader des Faisceaux de Combat, Benito Mussolini, décide de lancer sa fameuse « Marche sur Rome », commandée par ses lieutenants Emilio De Bono, Italo Balbo, Cesare, Maria De Vecchi, Michele Bianchi et Achille Starace, le chef ne souhaitant s’y joindre que si la démonstration est un succès, et étant forte de 50 000 chemises noires. La Marche démarre à Naples, où les fascistes ont une certaine notoriété auprès de la population grâce à leur animosité envers la pègre, et doit atteindre Rome 2 jours après le départ, du 29 au 31 octobre. A Rome, la peur s’installe chez les politiciens mais Matteotti, fortement antifasciste comme tout son gouvernement, décide de demander au chef de la garnison de Rome, Giovanni Messe, d’empêcher cette colonne d’hommes armés d’entrer en ville. Messe demande donc la confirmation du roi qui tarde à répondre. L’intervention de Badoglio est donc nécessaire afin de faire plier le roi qui n’accepte pas formellement de faire intervenir la garnison.
Giovanni Messe, déçu de l’attitude passive et pleutre du roi qui préfèrerait voir son pays aux mains des fascistes, pourtant dangereux pour son pouvoir, que des démocrates sur qui il a le dessus, décide, de concert avec Badoglio et Matteotti, d’intervenir. Tous les carabinieri, policiers et soldats de la garde royale sont donc réquisitionnés par le chef de la garnison pour s’opposer à la colonne fasciste arrivant par le sud. Les bataillons loyalistes attendent donc les chemises noires au sud de la capitale et, lorsque ces derniers arrivent, leur somme de se disperser et de partir. Les chemises noires, portées par un puissant sentiment d’immunité et de force inarrêtable, continuent à avancer vers les troupes royales en les insultants de traitres et de singes socialistes.
Un coup de feu est tiré, personne ne sait d’où, par qui. La confusion qui s’ensuit crée un moment de tension si grand que les hommes commencent à suer, en plein mois d’octobre. Et alors, les fascistes s’agitent encore plus. Ils se montrent de plus en plus violents, poussés par De Bono et De Vecchi, tandis que Balbo tente de calmer ses troupes. De l’autre côté, les soldats professionnels restent calmes mais la colère monte, alors, dès qu’un fasciste un peu trop esseulé court, matraque au poing, sur les rangs de la garde, ils tirent. L’homme tombe. Les fascistes, furieux, chargent le petit contingent bien équipé de la garde, qui ouvre le feu…
Le bilan est assez lourd : 153 morts et 202 blessés chez les fascistes, 17 morts et 67 blessés chez les troupes royales. Dans les morts, on compte notamment De Vecchi, et Achille Starace a été grièvement touché au ventre et il est désormais dans un hôpital romain, surveillé 7 jours sur 7 par 5 carabinieri. L’hôpital du Saint-Esprit, se trouvant au centre même de Rome, prêt du Vatican, sert donc d’hôpital de garde pour tous les blessés fascistes et est donc gardé par 120 carabinieri et gardes royaux.
(la suite et les conséquences de tout ceci arriveront plus tard)
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Sam 23 Mai - 23:56
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[Fiche] Regno d'Italia Drapea19


I. La formation du nouveau gouvernement :

Si le Parti Républicain est effectivement arrivé premier aux élections législatives de 1924, il n’est cependant pas majoritaire. Il doit faire des alliances avec d’autres partis pouvant apporter leurs députés et donc atteindre la majorité. Le Parti Populaire, par son orientation évidemment catholique, ne peut être un allié envisageable, dû à la position anticléricale du parti mazziniste. Le PS semble être l’allié le plus probable et le plus proche idéologiquement des mazzinistes. Pendant une réunion entre les chefs des deux partis à Florence, une explosion se fit entendre. Puis deux. Puis trois. Enfin, une vingtaine d’hommes, en chemises noires bien évidemment, descendent de leur véhicule, un camion FIAT, devant le bâtiment dans lequel se déroulait la réunion. Ils sont armés de battes, de matraques, de pistolets et de fusils. Ils forcent l’entrée dans les locaux alors que les politiciens se cachent comme ils peuvent. Le temps que la police n’arrive, 5 personnes ont été tuées, 10 autres blessées. Les terroristes, après avoir commis leur méfait, s’enfuient à bord de leur camion. Ils sont bientôt rattrapés par la police et un combat de rues s’ensuit. 9 terroristes sont abattus contre 3 carabinieri, 9 autres sont arrêtés. Les 2 derniers sont toujours en cavale. Cependant, ce triste évènement sert cependant fortement le camp républicain car il décrédibilise les fascistes en les rétrogradant en tant que simple organisation criminelle au lieu de parti politique armé. Leur projet semble de plus en plus flou aux yeux de la population.
Au cours du mois d’avril, alors que les républicains et les socialistes ont du mal à s’accorder sur un gouvernement, les attentats perpétrés par les fascistes se multiplient partout dans le pays. On déplore en trois semaines 24 morts et 75 blessés dans ces attentats. Or, quand le parlement vient proposer au roi son gouvernement, celui-ci le refuse. Vittorio-Emmanuele III ne veut en effet pas voir son pays tomber aux mains des républicains, anti-royalistes par nature, et préfères voir arriver au pouvoir les fascistes, même si ceux-ci menacent l’Italie, à cause de leurs actions. Or, il est révélé dans La Stampa, deuxième journal le plus lu en Italie, via une fuite dans les services royaux, que le roi a souvent déclaré, dans l’intimité, sa sympathie à l’égard des fascistes. Ceci contribue grandement à le décrédibiliser auprès de l’opinion publique, qui était jusque là sinon favorable, du moins non-hostile au roi. Là, avec ces fuites de la part du personnel royal (cuisinier, femme de chambre, valet), le roi perd en popularité. Il apparait comme un soutien à un groupe de rebelles terroristes voulant plonger l’Italie dans le chaos plus qu’elle ne l’est déjà afin de prendre le pouvoir.
Le roi est donc contraint et forcé d’accepter la proposition de gouvernement amenée par les partis républicains et socialistes. Voici le gouvernement tel qu’il est le 29 avril 1924 :
Gouvernement Conti I
Affaires étrangères : Carlo Sforza (Républicain Mazziniste)
Agriculture : Ivanoe Bonomi (Républicain Mazziniste)
Colonies : Randolfo Pizardi (Républicain Mazziniste)
Finances : Ettore Sacchi (Républicain Mazziniste)
Justice et Affaires de Culte : Giovanni Bacci (Socialiste)
Armée :  Raffaele Rossetti (Républicain Mazziniste)
Industrie et Commerce : Claudio Treves (Républicain Mazziniste)
Intérieur : Salvatore Barzilai (Républicain Mazziniste)
Travaux Publics :  Ugo La Malfa (Républicain Mazziniste)
Travail et Affaires sociales : Constatino Lazzari (Socialiste)
Marine :  Ugo Coccia (socialiste)
Poste et Télégraphe : Giuseppe Romita (Socialiste)
Education Nationale : Giacomo Matteotti (Républicain Mazziniste)


II. La fin des fascistes :

Le gouvernement Conti I accède donc au pouvoir le 29 avril 1924. De là, les choses allaient s’enchainer assez rapidement. Toutes les enquêtes concomitantes les unes aux autres avançaient à grands pas grâce aux moyens déployés. Malgré les attentats qui augmentent en nombre, les actions de police se poursuivent minutieusement. On déplore 53 morts et 142 blessés lors d’attentats fascistes entrent les mois d’avril et de juillet et on estime à 22 le nombre de morts assassinés entre chemises noires dans le même laps de temps. Le 23 juillet, l’opération Ora Verde (Heure Verte, couleur du PR) est lancée. Sous l’égide du ministre de l’intérieur Salvatore Barzilai, vieux de la vieille, ayant déjà été ministre plusieurs fois, des centaines de policiers, de soldats et de carabinieri se lancent à l’assaut de planques, de cachettes et de refuges fascistes à travers toute la péninsule italienne. Les forces de l’ordre profitent bien souvent de l’effet de surprise et arrivent à faire prisonnier sans coup férir un certain nombre de chemises noires.
Pour les trois chefs, c’est un peu plus complexe. Dans la villa de Di Bono, à Cassano d’Adda, une petite ville de 8 000 habitants à l’est de Milan, une escarmouche des plus violentes éclate car cet ancien général a réussi à former une petite garde personnelle bien entrainée et en partie composée de vétérans de la grande guerre. On déplore plus d’une trentaine de victimes à la fin de l’engagement dont Emilio di Bono lui-même. Il s’était en effet préalablement rasé la barbe et la moustache puis s’était joint à ses hommes pour se battre et mourir en leur sein. Mussolini s’était lui réfugié dans la ville de Venise, où il pouvait se cacher aisément grâce à l’espèce de tradition de vie secrète qu’il y a là-bas. Dès qu’il aperçoit les forces de l’ordre se rapprocher et entourer sa maison, il demande à son majordome, Vittorio Andutto, d’aller préparer rapidement le canot prévu pour s’échapper dans un pareil cas. Cependant, Vittorio Andutto s’appelle véritablement Guglielmo Mozzura et est un agent du Service des Affaires Courantes, soit de la sécurité intérieure. Il sort alors un révolver et menace l’ancien chef fasciste mais celui-ci, proche de la fenêtre qui était ouverte, en profite pour sauter. Il tombe donc dans le canal plus bas et essaie de s’enfuir à la nage, mais malheureusement pour lui, il est rapidement repêché par les carabinieri. Enfin, Italo Balbo est arrêté deux jours plus tard, soit le 31 juillet. En effet, alors que les forces de l’ordre entraient dans la planque de Balbo, dans les montagnes siciliennes, ils découvrirent avec stupéfaction qu’il avait disparu. Celui-ci avait réussi des mois durant à maintenir un certain contact avec des préfets et autres hauts placés dans la police. Il avait de cette façon prévu un plan d’échappatoire pour le jour précis où devait se dérouler l’opération Ora Verde. Son plan prévoyait de s’enfuir d’abord à travers les montagnes déguisés en bergers et chasseurs, accompagné seulement de 3 hommes de confiance, puis, une fois arriver au village le plus proche, en l’occurrence Campofiorito dans lequel une voiture avait été amenée préalablement. Ensuite, il ne suffisait plus que de 4h de routes pour atteindre un endroit où 2 biplans à 2 places et pouvant se poser sur l’eau étaient entreposés en plus d’une piste de décollage, ou plutôt d’un terrain plat permettant le décollage de 2 biplans vers la Tunisie Française. Seulement, en interrogeant des villageois alentours, le préfet Michele Langoro est capable de reconstituer tout cela (en plus du travail des agents infiltrés de la sécurité intérieure) et envoie 34 carabinieri à l’emplacement où Balbo avait fait entreposer les avions. Les carabinieri arrivent juste à temps pour voir l’avion de Balbo décoller et le deuxième biplan se préparant à décoller. Les gendarmes italiens tirent alors et touchent au moteur le biplan du célèbre pilote. Les deux autres collaborateurs de Balbo sont arrêtés au sol, avec leur avion. Dès que possible, trois avions sont envoyés à la poursuite du fugitif, l’ennemi publique n°1 pendant quelques jours. Il est retrouvé au bout de un jour, le 1er août 1924, à bord de son biplan amerrit à presque 70km de la côte, tombé en panne très rapidement à cause de la balle dans le moteur. Il est donc expressément récupéré et envoyé au fort Sant’Angelo à Rome.


III. Le roi dans la tourmente :

Désormais, même après avoir accepté la formation du nouveau gouvernement, Vittorio-Emmanuele III est assez impopulaire auprès du peuple, alors que les Républicains ont le vent en poupe. Les révélations de la part du personnel royal se font de plus en plus nombreuses et de fausses rumeurs commencent à voir le jour. Ceci atteint son paroxysme quand une femme de chambre accuse le roi de l’avoir violée plusieurs fois. L’opinion publique est véritablement outrée et choquée de ce que le roi est réellement (ou semble être) et même si la lumière d’une enquête et des journalistes et de la Justice permet d’écarter le roi de ces accusations frauduleuses et de condamner l’accusatrice, le mal est fait, et le lien qui reliait plus ou moins les italiens à leur roi est rompu. C’est là que les politiciens entrent en scène. Les chrétiens démocrates sont majoritairement en faveur d’un remplacement du roi mais les socialistes et les républicains, sont, au contraire, pour l’établissement d’une République. Les arguments principaux des « royalistes » sont de pouvoir, grâce au pouvoir royal, trouver un contre-pouvoir neutre, ayant sa propre vue des controverses démocratiques, avoir un garant de la sécurité de la Nation, puisque le roi sera toujours, selon eux, attaché aux intérêts de son pays, et enfin, il serait aussi le garant d’une conservation des mœurs et des traditions catholiques. De l’autre côté, on trouve le pouvoir royal corrompu, impropre à gouverner le peuple car non élu par lui et donc illégitime, et on reproche justement une trop grande proximité avec l’Eglise. Seulement, si une majorité des italiens sont en faveur d’une séparation de l’Eglise et de l’Etat, à la française, une grande partie de la population italienne reste très croyante et catholique, fidèle à l’Eglise Romaine.
Le succès de Ora Verde donne un grand coup de pouce à la popularité des Républicains qui en profitent pour lancer une grande opération médiatique. Même s’ils ne le montraient pas jusqu’à présent, leur but était, et est toujours, de renverser le régime royal pour le remplacer par une démocratie présidentielle. Carlo Rosselli, anciennement membre du Parti Socialiste Uni et désormais membre du Parti Républicain mais aussi journaliste, écrit dans Il Mondo, journal soutenant le PR :

« Si le roi n’a pas fait intervenir de lui-même la garnison de Rome et la Garde Royale, c’est qu’il avait une raison, et voici celle-ci : il s’est acoquiné avec ces énergumènes dangereux que sont les fascistes. Il n’est pas plus digne à diriger (ou plutôt gouverner) le pays que n’importe laquelle des chemises noires. On propose alors de le remplacer par un cousin. Mais ses seuls cousins pouvant prétendre au trône sont eux-aussi des porcs fascistes. Les autres alternatives sont des proches plus ou moins lointains venant de différents pays, comme la France, le Royaume-Uni ou encore l’Espagne, mais, en tant que fier italien, je ne puis souffrir de voir quelqu’un d’autre qu’un italien aux commandes du pays. Il a été prouvé par ces tragiques évènements que nous sommes en train de vivre et depuis la fin de la Grande Guerre en réalité, qu’un royaume n’est pas un facteur de stabilité. Alors quelles autres alternatives ? »

A la suite, il développe l’idéologie républicaine. Cependant, pour celui qu’on nomme déjà « le Marat italien », cela n’est qu’une petite partie de son œuvre. Il écrit effectivement tous les jours 2 articles pour convaincre l’opinion publique, souvent aidé par son frère ou par d’autres amis journalistes voire écrivains. Il fait donc pleinement partie de cette offensive médiatique voire en est le fer de lance. Le roi, incapable de se défendre correctement, compte sur ses supports mais ils sont bien peu nombreux. S’il reste une certaine adhésion à l’idée d’une Italie royale, aucun ne pense encore à conserver Vottorio-Emmanuele III comme souverain. Seul Giovanni Messe reste un fervent défenseur de la personne et le défend corps et âme dans un combat médiatique perdu d’avance et qu’il maîtrise peu qui plus est. Pour le faire taire définitivement, le ministre de l’armée Raffaelle Rossetti décide de le promouvoir au rang de général de division. Cela empêche plus ou moins le nouvellement fait général, qui plus est d’une division mécanisée moderne ce qu’il espérait le plus, de défendre le roi sans paraître pour un ingrat.


IV. Les Processi Fascistissimi ou la fin réelle du parti fasciste :

Après l’opération Ora Verde, tous les grands dirigeants du parti fascistes sont envoyés au fort Sant’Angelo rejoindre ceux qui y étaient déjà depuis plus de 6 mois. Les chefs locaux sont emprisonnés dans les prisons ou forts, aménagés à cet égard, locaux, de même pour les simples hommes de main. En tout et pour tout, ce sont 25 468 chemises noires qui ont été arrêtés partout sur le territoire donc 2 973 dans les colonies. A Rome, on compte 4 521 prisonniers car ceux faits dans les premiers mois ont dû être envoyé dans la capitale pour les maintenir plus simplement en prison. Or, ce qu’il y avait de pratique à enfermer les premiers prisonniers fascistes dans le fort Sant’Angelo, c’est que, en plus de la place et de la sécurité qu’offre le fort sans encombrer les prisons déjà assez pleines, il est placé à côté de la cour suprême de cassation. Celle-ci peut donc être convertie rapidement en tribunal spécial pour juger les accusés tout en les remplaçant aisément dans leurs cellules.
A partir du 26 octobre 1925, les Processi Fascistissimi s’ouvrent donc à la Cour Suprême de Cassation à Rome, au bord du Tibre. De nombreux dirigeants fascistes sont assis aux bancs des accusés et les plus notoires sont Achille Starace, Italo Balbo et Benito Mussolini, les trois grands pontes restants. De nombreuses personnes sont appelées à témoigner : journalistes, hommes politiques, simples citoyens attaqués par les chemises noires, militaires, ecclésiastiques, etc… Enrico De Nicola, rappelé à sa fonction d’avocat, prend la tête de la défense des fascistes et parvient à négocier des remises de peine pour beaucoup de chefs. Cependant, malgré tout son talent, les accusations pesant sur Mussolini sont trop lourdes pour permettre de le sauver de la peine capitale. On lui attribue en effet, après des enquêtes approfondies de la police et des services de sécurité intérieure, la quasi-totalité des commandes d’attentats, tandis qu’Emilio di Bono se formait une petite armée professionnelle et que Balbo tentait de reformer une popularité nationale autour des fascistes. Il parvient cependant à sauver les deux autres grands commandant du parti en faisant prendre à Starace 30 ans de prisons et à Balbo 25. Le fort Sant’Angelo reste pour l’instant une prison en attendant la construction ou l’ouverture d’une prison de haute sécurité.
Finalement, au bout de tous les procès, le 3 juin 1926, 5 306 peines capitales sont ordonnées en Italie mais en appel voire en cassation, 2 056 obtiennent la perpétuité, faisant passer le nombre d’exécutés à 3 250 fascistes pendus, fusillés (s’ils faisaient partie de l’armée) ou décapités (à la guillotine). 7 489 fascistes sont enfermés à perpétuité ou à une peine durant plus de 30 ans (en comptant les précédents dont on vient de parler), 7 234 autres subissent des peines entre 10 et 30 ans et les derniers subissent des peines plus minimes, moins de 10 ans de prisons, interdiction de posséder une arme, confiscation de biens, dégradations voire limogeage de l’armée, etc…

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Dim 31 Mai - 18:50
Repubblica d'Italia


[Fiche] Regno d'Italia Drapea20


I. La fin du royaume et l’avènement de la République :


En même temps que les procès se terminaient sur des personnes de moindre importance que les grands leaders du mouvement fasciste, le roi continuait sa chute. Puisque le Péril Noir était tombé, on pouvait s’en prendre à celui qui était censé représenté l’unité de la Nation à savoir le roi. La suite des scandales qui ont brisé son semblant de popularité auprès du peuple italien entraine carrément une certaine hostilité envers sa personne puis envers la position royale qu’il incarne. Si les sujets du roi épousent en partie l’idéal républicain, c’est par dégoût de la stature royale que Vittorio-Emmanuele III a mal incarné. Or, les discours tentant de défendre la position royale tombe dans l’oreille d’un sourd qui ne veut pas écouter qui plus est. Les Républicains sont ceux qui ont remporté la victoire contre les fascistes alors que les royalistes (enfin en tout cas le roi) ont essayé de les mettre au pouvoir. Tout semble permettre de penser que le roi va tomber.
Le président du conseil Conti fait donc, le 26 mai 1925, préparer un référendum dont la question est la suivante : « Êtes-vous, oui ou non, pour l’abdication du roi Vittorio-Emmanuele III et la fin de la monarchie en Italie afin de mettre en place un régime plus démocratique ? ». Si le roi peut techniquement empêcher légalement la tenue d’un tel vote, il ne peut le faire aux yeux de l’opinion car il n’a plus cette aura qu’il avait comme nous l’avons déjà vu. Le faire ne permettrait que de retarder et rendre plus violente l’échéance, ce dont Vittorio-Emmanuele n’a pas envie. Le 26 juin, un mois après avoir lancé les préparatifs, l’entièreté des votants sont appelés aux urnes afin de répondre à la question posée plus haut. Le oui obtient 56.3% des suffrages contre 37.5% pour le non et 6.2% de votes blancs.

[Fiche] Regno d'Italia Vitori10
Vittorio-Emmanuele III, dernier roi d'Italie, désormais citoyen lambda.


Le lendemain, les résultats sont annoncés dans la presse et une commission constitutionnelle est mise en place afin d’écrire la nouvelle constitution de la république d’Italie. En réalité, cette commission était formée et avait travaillé en secret depuis 2 mois avant le référendum car le sort du régime royal était scellé depuis déjà assez longtemps. Dans cette commission, les chefs de tous les partis sont présents, en plus de juristes et de sociologues. On peut notamment citer Alcide de Gasperi, Luigi Sturzo et Antonio Alberto pour le Parti Populaire (chrétiens pour rappel), Pietro Nenni et Giuseppe Romita pour le PS, Claudio Treves, Filippo Turati, Ugo la Malfa et Giovanni Conti, le président du conseil, pour les républicains. On peut aussi citer Enrico di Nicola, Oronzo Reale, Battista Bardanzellu et Giulio Andrea Belloni en tant que juristes.
La nouvelle constitution est donc amenée le 5 septembre 1925 devant l’Assemblée et le Sénat qui doit examiner le projet avant de le soumettre à un nouveau référendum. Cette constitution destitue le roi de sa place et rend caduque tout titre de noblesse (officiellement). Le dirigeant de l’exécutif est donc le Président de la République. Il est élu au suffrage universel masculin (même si cela est en débat, pour y inclure les femmes) pour 8 ans, est le chef de l’état mais pas du gouvernement, n’est pas responsable devant le Parlement, est le chef de l’armée, nomme ses ministres dans la majorité parlementaire, peut faire appel au référendum, nomme les préfets, les grands fonctionnaires et les ambassadeurs. Il nomme donc son chef du gouvernement dans la majorité parlementaire si elle est du même camp que le président, mais si c’est un parti d’opposition qui possède la majorité, alors c’est un peu le même fonctionnement que jusqu’alors c’est-à-dire que la majorité propose un gouvernement que le président est libre d’accepter ou non. Les membres gouvernement peuvent proposer des lois au même titre qu’un membre du Parlement. Le Premier Ministre est le chef du gouvernement et coordonne l’action du gouvernement. Il est responsable devant le Parlement et doit, au même titre que le reste du gouvernement d’ailleurs, au moins une fois toutes les deux semaines, se rendre devant l’Assemblée et le Sénat pour une séance parlementaire, où les élus peuvent poser des questions aux membres du gouvernement. Le Parlement reste d’ailleurs Bicaméral avec l’Assemblée Nationale élue au suffrage universel masculin pour 4 ans et le Sénat élu au suffrage censitaire pour 6 ans, par les grands électeurs (maires, députés notamment, présidents de régions, etc…). Il possède le pouvoir qu’il a déjà plus ou moins, c’est-à-dire voter les lois. Enfin, la Cour Suprême de Cassation est indépendante des deux pouvoirs en ayant un système de nominations interne propre. Les pouvoirs législatifs et exécutifs peuvent proposer des candidats mais seuls les membres déjà établis de la Cour peuvent nommer un nouveau membre. Le Parlement comme la Cour Suprême peuvent avoir recours à des enquêtes pour lesquelles il est nécessaire de former une commission.
Les Présidents de régions sont élus tous les 8 ans également. Ils sont également élus au suffrage universel direct (oui, même les femmes pour ces élections). Les régions italiennes ont également un parlement régional pouvant voter des lois locales spécifiques qui doivent être approuvées par le gouvernement sous 30 jours, ainsi qu’une cour de cassation régionale. Toutes ces institutions doivent être placées dans les chefs-lieux des régions, qui sont au nombre de 20. Le gouvernement régional a des prérogatives sur l’utilisation du budget régional, et a des compétences dans les domaines des transports, des travaux publics, des hôpitaux, de la culture, du tourisme, de l'urbanisme et de la police locale. De nombreuses compétences sont partagées entre l’État et les Régions : enseignement, sécurité du travail, santé, relations internationales, commerce extérieur. Si l’Etat peut, par exemple, lancer la construction d’hôpitaux ou décider d’augmenter les salaires des soignants, il en va de même pour la région. Cependant, les salaires des fonctionnaires régionaux doivent être, au maximum, supérieurs de 10% aux salaires les plus bas dans les fonctionnaires régionaux. Par exemple, si un médecin de l’hôpital public des Pouilles gagne 1 000 lires par mois, alors un médecin de l’hôpital public de Lombardie ne pourra gagner au maximum que 1 100 lires.



II. Les élections présidentielles et législatives :


Le 12 septembre, après avoir été validé par le Parlement, la constitution est soumise à un référendum auquel les italiens votent « oui » à 69.5%. Il faut donc organiser au plus vite des élections présidentielles et législatives. Le calendrier est donc fixé et les élections présidentielles se dérouleront le 20 mars 1926 et les élections législatives le 20 avril 1926. Dans l’intervalle, le gouvernement Conti ne reste pas inactif et commence à mettre en place des réformes économiques. Tout d’abord, le jeune et énergique Ugo La Malfa, ministre des travaux publiques, lancent la construction de 2 barrages dans le nord de l’Italie, en Emilia-Romagna et dans le Piémont, afin de commencer une relance du secteur de la construction et aussi engager des italiens au chômage. Il lance également la construction de la premières autoroute d’Italie entre Milan et Venise, en passant par Brescia, Vérone et Vicenza. Ceci permettra, en plus des effets évoqués plus haut, de relier la ville la plus riche et productive d’Italie et le deuxième port en termes de volume de marchandises échangées. Les taux des barrages devraient être finis pour, respectivement, 1930 et 1931 tandis que l’autoroute devrait être terminée et utilisable mi-1928. Le portefeuille total de ces travaux est de 35 millions de lires pour les barrages et 15 millions pour l’autoroute, payés par l’Etat, le reste étant partagé avec les régions concernées (Lombardie, Vénétie).


[Fiche] Regno d'Italia Carte_10
La carte des autoroutes prévues jusqu'en 1935 : en jaunes celle lancées dès 1926, en vert celles en planification ou en réflexion


Les élections arrivent finalement, après une campagne présidentielle peu préparée par les différents partis qui n’en ont pas l’habitude. Le parti qui s’en sort le mieux dans sa campagne est le Parti Républicain étant donné qu’ils ont un candidat tout préparé pour ce nouveau poste à savoir l’actuel Président du Conseil Giuseppe Conti, et qu’en plus, il a déjà plus ou moins son gouvernement de préparé. Le candidat socialiste est donc Pietro Nenni, qui obtient sa nomination par le parti seulement 1 mois et demis avant les élections tandis que le candidat catholique populaire est Alcide de Gasperi, le leader du parti, qui fait une campagne somme toute correcte. Néanmoins, le PR reste largement en tête, parce que ce projet est le leur et que les italiens votent relativement logiquement. Il ne faut pas non plus oublier que le PR est le parti qui a vaincu les fascistes et fait tomber le roi, en plus d’avoir amener du grain dans les greniers italiens, grâce aux accords signés quelques années plus tôt par Carlo Sforza avec les soviétiques. Conti est donc élu avec 53% des suffrages contre 27% pour de Gasperi et 18% pour Nenni, le reste des voix se partageant entre les petits partis ayant présentés des candidats. Un mois plus tard, les élections législatives prennent place et encore une fois, le PR arrive en tête, les italiens décidant d’apporter leur confiance totale au dirigeant qu’ils ont élu quelques semaines plus tôt et une partie du vote socialiste étant absorbée par le PR, ayant, pour rappel, effectué un virage à gauche afin d’intégrer en son sein les partis socialistes réformistes, expulsés du PS dans le passé (parfois assez lointain).
Les résultats des élections législatives du 20 avril 1926 :

  • Parti Républicain : 305 sièges
  • Parti Populaire : 125 sièges
  • Parti Socialiste : 53 sièges
  • Parti "Association Nationaliste Italienne" : 21 sièges
  • Parti Communiste : 12 sièges
  • Parti Libéral : 6 sièges
  • Parti des Combattants : 3
  • Parti des slaves et des allemands : 4
  • Parti Economique : 3
  • Parti Libéral Giolottiste : 1 sièges
  • Partis divers et indépendants : 2 sièges

Cette véritable « rafle verte » de l’Assemblée Nationale permet au gouvernement d’avoir une majorité confortable et il n’a ainsi pas besoin de faire des alliances avec des partis politiques plus petits comme c’était le cas avant. Un nouveau gouvernement est donc formé très rapidement. Le Premier ministre qui est nommé par le Président Conti n’est autre que le dors et déjà multi-ministre (par le passé) Ubaldo Comandini. Voici son gouvernement.

Gouvernement COMANDINI I :
Président de la République : Giovanni Conti (Républicain Mazziniste)
Premier Ministre : Ubaldo Comandini (Républicain Mazziniste)
Affaires étrangères : Carlo Sforza (Républicain Mazziniste)
Agriculture : Ivanoe Bonomi (Républicain Mazziniste)
Colonies : Randolfo Pacciardi (Républicain Mazziniste)
Finances : Ettore Sacchi (Républicain Mazziniste)
Justice et Affaires de Culte : Battista Bardanzellu (Républicain Mazziniste)
Armée : Raffaele Rossetti (Républicain Mazziniste)
Industrie et Commerce : Claudio Treves (Républicain Mazziniste)
Intérieur : Salvatore Barzilai (Républicain Mazziniste)
Travaux Publics : Ugo La Malfa (Républicain Mazziniste)
Travail et Affaires sociales : Fernando Schiavetti (Républicain Mazziniste)
Marine : Giuseppe Chiostergi (Républicain Mazziniste)
Poste et Télégraphe : Carlo Rosseli (Républicain Mazziniste)
Education Nationale : Giacomo Matteotti (Républicain Mazziniste)

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Giovanni Conti, premier président de la République Italienne.




III. Le début de la bataille du blé :


L’Italie est un pays agricole, c’est bien connu. Pourtant, malgré le fait que la majorité de la population italienne exerce encore le métier traditionnel et familiale d’agriculteur, le pays n’est pas autosuffisant en termes de production agricole, que ce soit les fruits, le blé, l’orge, le riz… A peu près tout ce qui se cultive en Méditerranée se cultive en Italie mais jamais en assez grande quantité. Il est d’une importance stratégique de rendre le pays autonome alimentairement parlant. Ivanoe Bonomi, ministre de l’Agriculture, écrit alors un projet de loi proposant aux petits agriculteurs de se réunir en coopératives dans lesquelles ils peuvent mettre en commun matériel, production et revenus afin d’être plus puissants et résistants ensemble que faibles et atteignables seuls. Ces coopératives peuvent demander à l’Etat (via la province dans laquelle elles sont localisées) une aide financière sous forme de prêts à bas taux garantit par l’Etat, afin d’acheter des machines modernes tels des tracteurs, des machines batteuses ou des camions ou bien une autre aide financière, toujours sous la même forme, afin de recruter de la main d’œuvre pour mieux rémunérer les travailleurs que dans les pays alentours, empêchant les migrations pendulaires du travail vers le France, l’Espagne ou d’autres pays. Ces prêts sont émis par une succursale nouvellement créée de la Banque Nationale : la Banca Nazionale per i Paesani e gli Agricoltori, la BNPA. Ces prêts vont d’une somme de 10 000 à 300 000 lires mais les plus gros emprunts sont réservés aux plus grandes propriétés ou coopératives. Les taux d’emprunts vont de 2.5% pour les plus gros à 1% pour les plus petits. La BNPA possède en plus de son rôle de banque agricole nationale le rôle de déterminer le prix des matières premières agricoles afin d’empêcher une chute ou une trop forte augmentation des prix, tout en l’indexant sur l’inflation.


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Ivanoe Bonomi, ministre de l'agriculture.


De plus, dans ce projet de loi, les régions reçoivent le droit de distribuer des labels approuvés par le gouvernement. Ceci donne le droit à demander des aides supplémentaires afin de protéger le produit en question et interdit, au même titre qu’un brevet, de recopier le produit. Ce projet de loi propose également des aides de la même sorte aux grandes propriétés déjà plus modernisées et assez indépendantes pécuniairement parlant. Les petites et moyennes exploitations ainsi que les coopératives reçoivent également le droit de demander des subventions s’ils produisent à perte à cause des prix des matières premières définis par la BNPA, ce qui permettra de maintenir leur indépendance vis-à-vis des grandes exploitations.
Le 10 juin 1926, ce projet de loi est déposé à l’Assemblée. Il est approuvé à plus de 75%, les républicains, les socialistes et les populaires catholiques étant tous les trois en accord avec ce projet. Ceci facilite grandement son adoption puisque le Sénat n’y appose que 5 corrections d’amendements relevant du détail et des formalités administratives peu importantes pour le portrait global. Ainsi, le budget total dédié subventions pour les coopératives et les grandes propriétés agricoles est de 9 milliards de lire, tandis que le volume monétaire d’emprunts n’est pas révélé. Ce budget représente une impressionnante somme d’argent mais il est nécessaire, d’après Ivanoe Bonomi, de faire des investissements massifs maintenant afin de ne pas prendre de retard, ou de ne pas plus le creuser, par rapport aux voisins européens, notamment le mastodonte français ou les concurrents espagnoles, yougoslaves et grecs (bien que les grecs sortent d’une guerre civile ayant fortement endommagé leur appareil productif).


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Les champs de blé dans les Pouilles.


Dans certaines régions, les présidents prennent des initiatives et proposent de monter chaque été, voire chaque saison selon les aliments ramassés, des concours de production régionale. Le vainqueur aurait droit à une prime d’occasion, à une médaille ainsi qu’à une publicité importante dans les médias locaux. En Sicile par exemple, on propose un concours particulier pour chaque agrume : citrons, mandarines, oranges, pamplemousses, mais aussi pour les olives, les tomates ou encore les pastèques ou les poivrons. Dans les Pouilles, en Campanie et dans le Basilicata, on propose des concours autour du blé, de l’orge et d’autres grandes céréales quand en Emilie-Romagne et en Vénétie, on monte des concours sur le riz. Ivanoe Bonomi décide de s’inspirer de ces initiatives régionales pour créer le Concours National du Raisin et du Vin. Il sera organisé chaque année, changeant de région où il se tiendra à chaque fois, et récompensera les 10 plus gros producteurs de vins : les 5 plus grands vignobles et grandes propriétés mais aussi les 5 coopératives les plus productives. Dès que la loi est passée d’ailleurs, de nombreux labels sont distribués que ce soit pour les agrumes siciliens ou pour les vins de l’Italie entière par exemple.
Avec le succès foudroyant des labels et avec l’enthousiasme qu’ils apportent à la vie agricole italienne, les régions de Toscane, d’Emilie-Romagne et du Piémont proposent conjointement d’élargir ces labels aux productions de fromages régionaux reconnus partout dans le monde comme pour la mozzarella ou le parmesan. L’amendement proposé par les régions est adopté par l’Assemblée le 5 septembre 1926 mais les financements spéciaux ne sont pas élargis aux fromagers, le gouvernement ne souhaitant pas éparpiller ses efforts. Tout cela viendrait dans un second temps, sûrement autour de 1930.
Pour l’année 1927, 3 milliards de lire sont de nouveau dédiés aux subventions agricoles diverses et variées. En plus de cela, le gouvernement demande aux régions de l’aide pour ce plan et demande de leur part un investissement régional direct. Ainsi, la Sicile et la Campanie, les deux plus grosses régions productrices de matières premières agricoles, investissent toutes les deux 1.5 milliards dans leur région pour aider les producteurs locaux n’ayant pas reçu d’aide nationale ou en ayant eu peu. Pour l'année 1928, ce sont encore 3 milliards de livres qui sont déboursées pour les subventions.


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Ven 5 Juin - 16:55
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I. En parallèle, le plan de relance industriel :


Cet énorme effort porté sur l’agriculture ne doit cependant pas retarder la reprise évidemment essentielle elle aussi d’une activité industrielle puissante. L’Italie a en effet éprouvé durant la Grande Guerre un manque presque chronique d’industrie lourde. Avec les hommes au front et tous les chamboulements de l’appareil productif que connaissent les pays en guerre, l’industrie déjà peu développée italienne a pris un rude coup. La succession de gouvernements libéraux peu enclins à investir directement ainsi que les grands troubles politiques ont retardé la reprise économique mais aussi la croissance et la pérennisation d’une industrie puissante. Si certains géants industriels parviennent à s’en sortir sans trop de dégâts voire à tirer leur épingle du jeu, notamment Fiat et Beretta, la plupart n’ont pas réussi à garder la tête hors de l’eau et l’économie italienne est, peut-être, la plus faible des grands pays d’Europe.
Claudio Treves, ministre du Commerce et de l’Industrie, et Filippo Turati, ministre de Finances, préparent donc un plan de relance économique concernant le plus de secteurs possibles mais en premier lieu les secteurs stratégiques les plus importants. Ceux-ci sont : l’industrie lourde (production d’acier en tête), l’industrie automobile, l’industrie aéronavale, l’industrie navale et l’industrie de l’armement. Viennent ensuite les industries autres, telles que l’industrie du mobilier ou des vêtements, ou encore du luxe. Le plan prévoit donc d’injecter des milliards de lire, chaque année pendant quelques années, dans ces différends secteurs, dans l’ordre établi juste avant. De la même manière que pour l’agriculture, une succursale de la Banque Nationale est créée.


[Fiche] Regno d'Italia Rossel10
Flippo Turati (au premier plan), Claudio Treves (deuxième, à gauche) et Carlo Rosseli (troisième, à droite).


Celle-ci s’appelle la Banca Nazionale per l’Industrie e gli Artigiani, et, de la même manière que la BNPA, la BNIA offre des prêts à bas taux (1% à 2.5%) garantis par l’Etat. Ceux-ci sont de deux types : ceux pour l’artisanat et les petites/moyennes entreprises industrielles allant de 30 000 à 500 000 lires et ceux pour les grandes entreprises allant de de 2 à 5 millions de lire. En addition de ces prêtes avantageux, certaines compagnies d’avenir, portant avec elles l’avenir industriel de l’Italie peuvent bénéficier, si elles font la démarche nécessaire, à une aide financière spéciale dénommée « Speranze d’Italia ». Ceci récompense légitimement les entreprises les plus utiles pour l’économie nationale. Une prime pour l’innovation est également créée en plus de brevet régionaux et nationaux. Pour les petites entreprises et les ateliers artisanaux, des subventions sont allouées qui n’ont pas l’obligation d’être réinvesties dans l’achat de nouveau matériel ou dans le recrutement de nouveaux employés mais plutôt dans le maintien à flot des employés, de la structure en elle-même, cela permettant, dans la pensée du gouvernement, d’empêcher des rachats trop massifs de petites entreprises et permet de conserver un tissu industriel assez diversifié. De la même manière que pour l’agriculture, on fait de nouveau appel aux régions afin qu’elles investissent elles-aussi dans ces secteurs primordiaux. Si au Sud on observe des investissements timides dûs à l’absence d’une forte présence industrielle dans ces régions, les riches vallées du Nord y mettent du cœur. Ainsi, la Lombardie investit plus de 3 milliards de lire, le Piémont, 2.5, la Vénétie et la Ligurie 2.
Claudio Treves a cependant plus de projets dans son sac. Il pense effectivement que l’aéronautique est un serveur d’avenir et cela tombe bien puisque l’Italie possède dans son tissu industriel certaines des entreprises les plus entreprenantes et les plus en avance dans ce secteur. Le ministre de l’économie décide donc de contacter les patrons des trois plus grands constructeurs d’avions du pays, Savoia-Marchetti, Caproni et Macchi, et espère les convaincre de s’unir en une seule entreprise. Celle-ci obtiendrait le monopole sur l’ensemble des commandes de l’Etat tout en étant en partie financée par celui-ci. Les trois patrons resteraient les actionnaires majoritaires et toucheraient un salaire élevé, au moins autant que ce qu’ils touchaient avant. Si au départ les trois patrons, Luigi Cappè (Savoia-Marchetti), Giulio Macchi (Macchi) et Giovanni Battista Caproni (Caproni), étaient férocement contre, petit à petit, au fur et à mesure des négociations, ils se laissent séduire par l’idée. En effet, ensemble, ils seraient bien plus puissants mais pourraient aussi être parmi les leaders mondiaux en vendant des avions à l’internationales. Ce qui est donc mis en avant par le ministre est la possibilité de s’implanter partout et de vendre sur tous les continents. Au bout de plus d’un an et demi de négociations longues et difficiles, Macchi et Caproni avaient accepté mais Cappè résistait encore aux propositions du gouvernement. Treves proposa alors des avantages fiscaux et une place quasi automatique dans les mieux placé des « Esperi d’Italia », donc des subventions étatiques quasiment automatiques. Il paraîtrait même que Cappè s’est fait promettre un poste au gouvernement un jour ou l’autre.


[Fiche] Regno d'Italia Capron10
Usine Caproni à Milan.



II. Précision sur le sort des fascistes :


En réalité, la peine de mort en Italie a été abolie durant l’année 1886, faisant du pays l’un des précurseurs en la matière. Or, il se trouve que la peine de mort avait apparemment été prononcée pour plus de 3 000 anciens membres parmi les plus violent et cruels de chemises noires. Seulement, ces peines sont bien évidemment inapplicables dû au fait que la loi ne le permet pas. Ces condamnations sont donc remplacées par des condamnations au bagne en Libye, où trois de ces complexes pénitenciers sont construits en 7 mois, et où les plus de 3 000 prisonniers sont envoyés en février 1927. Cependant, Mussolini, en tant que danger pour l’Italie et ennemi n°1, est tout de même exécuté, pendant sur place publique, à Rome. Il meurt donc sur ordonnance spéciale de la Cour Suprême de Cassation le 29 octobre 1927. Cette décision a fait longtemps polémiques, une bonne partie de la classe politique et intellectuelle trouvant abjecte cette décision presque « dictatoriale », notamment Enrico de Nicola ou bien Carlo Sforza. Le gouvernement en place ne fait cependant pas de commentaire, hormis Sforza.



III. Précision des statuts juridiques pour les territoires n’étant pas en Italie métropolitaine :


Avec l’avènement de la Ière République et le renouveau juridique du pouvoir des régions, les provinces ne faisant pas partie du territoire métropolitain changent également de statut. [ville dalmate] et le Dodécanèse obtiennent le rang de région italienne à part entière et possèdent, comme les autres, un parlement local ainsi qu’un budget dédié et des législations locales, qui doivent tout de même être approuvées par l’Etat, comme pour les autres régions. Par exemple, le grec est reconnu comme la deuxième langue de la région du Dodécanèse, permettant aux documents administratifs d’être traduits dans cette langue, comme le napolitain ou le sicilien dans leurs régions respectives. De même, les cours à l’école peuvent se faire en grec, mais l’italien doit être privilégié et nécessairement appris.
Le statut des colonies est également redéfini. Jusqu’à présent, les personnes peuplant ces territoires étaient considérées comme des êtres inférieurs qu’il fallait absolument convertir et auxquels il fallait leur apporter la Civilisation. Néanmoins, la nouvelle République souhaite rebattre les cartes et créer une réelle adhésion des populations locales à l’Italie. Bien évidemment, c’est une chose extrêmement complexe à faire, du fait de la politique menée auparavant qui a aliéné aux italiens si ce n’est aux occidentaux les populations locales. De plus, même du côté italien, les ardeurs à intégrer véritablement ces territoires sont extrêmement rares, car la pensée globale et la plus répandue est la supériorité de l’homme blanc sur les indigènes, notamment s’ils ne sont pas chrétiens. Il y a tout de même une partie des intellectuels et des hommes politiques qui commencent à considérer ces idées absurdes et qui pensent que ces hommes devraient rejoindre l’Italie en tant que citoyens à part entière. Dans ceux-ci, on peut notamment citer certains ordres religieux catholiques mais aussi des socialistes et des républicains. Randolfo Pacciardi est l’un de ces derniers et souhaitent mener des réformes ambitieuses pour fidéliser les populations locales à l’Italie. En premier lieu, de nouvelles consignes sont données aux garnisons et forces de police coloniales qui sont d’être plus conciliants et plus justes envers les locaux. La première étape est lancée : la séduction des indigènes doit se faire et le plus rapidement possible. Les ordres religieux étant prêts à le faire reçoivent les autorisations de construire des hôpitaux, des écoles et des églises dans les provinces coloniales. Les hôpitaux et les écoles, en tant qu’établissements privés servant le bien public, sont éligibles à un panel d’aides dédiées à l’implantation de ces établissements partout dans les colonies. De plus, un plan de modernisation et d’agrandissement du réseau de transport est mis en place. La première colonie concernée est évidemment la Lybie, où les lignes de chemin de fer entre Tripoli et Benghazi vont être les premières à être rénovées, en plus d’une amélioration de ces deux ports. Ces travaux commencent en février 1927 et leur fin est prévue pour fin 1930 pour un coût total de 237 millions de lire, les ports coûtants cher. En 1928, il est également décidé d’étendre cette ligne de chemin de fer rénové jusqu’à Tobruk, pour 21 millions de lire.


[Fiche] Regno d'Italia Lybie_10
La Libye italienne, avec en jaune la ligne en amélioration Tripoli-Benghazi, en vert la ligne en amélioration également Benghazi-Tobrouk, en bleu les ports en modernisation/expansion et en rouge les bagnes pour les fascistes.


En Somalie, le gouverneur Guido Corni va encore plus loin. En effet, il met en place un politique respectueuse envers l’islam et les structures sociales tribales, permettant le recrutement de nombreux somaliens dans les troupes coloniales. Or, dans ces troupes coloniales, il est proposé d’apprendre plus l’italien qu’à l’école, dans laquelle peu de somaliens restent longtemps en réalité, grâce à des cours du soir fait soit par le curé local s’il y en a un, soit par un officier de leur compagnie. Les somaliens s’engageant obtiennent, à la fin de leurs années d’exercice, la nationalité italienne, ou s’ils maitrisent totalement l’italien, ils peuvent demander à passer le test spécialement conçu pour les soldats des forces coloniales afin d’obtenir la nationalité. De plus, en 1920 avait été instaurée la Società Agricola Italo-Somala (SAIS), qui avait pour but de finir d’explorer le potentiel des sols africains, afin d’y faire croître des champs utiles pour l’économie locale mais aussi pour l’économie italienne dans sa globalité. Ainsi, à travers la politique agricole du gouvernement, la colonie de Somalie reçoit 156 millions de lire sur la période 1927-1929 pour les distribuer en subventions aux agriculteurs, afin de moderniser structurellement et mécaniquement les exploitations agricoles somaliennes. La plupart des agriculteurs n’acceptent pas ces aides, n’en voyant pas l’utilité dans leur modèle agricole tribal et seulement autosuffisant pour le village (même s’ils ne sont pas toujours autosuffisants). Cependant, certains chefs tribaux et certains agriculteurs peut-être plus proches des centres urbains et des autorités coloniales comprennent l’utilité de cet argent et de cette réforme agricole majeure pour la Somalie et acceptent ces subventions. On voit alors se développer le long du fleuve Jubba. Au cours de l’année 1928 et pendant l’année 1929 également, les villes sur le fleuve Jubba sont transformées en ports fluviaux, pour un coût total de 19.5 millions de lires, afin de rendre cette région plus dynamique et attractive, tout en permettant une redistribution plus simple des ressources à travers la colonie.



IV. La politique des grands travaux


Ugo La Malfa, le jeune premier du Parti Républicain, a lancé dès 1926 d’importants travaux publiques afin de moderniser les infrastructures italiennes, partout dans le pays. Il continue donc cette politique d’investissements massifs parce toute l’Italie n’est pas également desservie. Le Nord possède un fort et bien entretenue réseau de chemins de fer, de routes, d’autoroutes maintenant, mais aussi de lignes téléphoniques, télégraphiques et électriques. Le Sud se porte bien moins bien à ce niveau-là, mais le problème, c’est qu’il faut désenclaver les campagnes du Sud pour permettre à la politique agricole mise en place pour que cela fonctionne véritablement. Alors, La Malfa décide de lancer la modernisation des routes et des moyens de transports et de communication, de concert avec le ministère des communications et de la poste dirigé par Carlo Rosselli, notamment dans le Sud. Les chemins de fer, les ports, les routes sont les premières infrastructures à être rénovées. S’ensuivent alors les lignes téléphoniques, télégraphiques et électriques partout dans les campagnes où c’est possible, et sans dépasser le budget.
Finalement, des investissements nouveaux, autres que des rénovations, sont réalisés : de nouvelles routes sont construites, quelques tunnels percés, mais aussi des barrages sont édifiés, toujours dans le Sud, afin de pérenniser la production électrique dans cette partie délaissée du pays. Entre 1927, au début des travaux, et 1929, ce sont au total, en comprenant l’action économique des régions également, 4.36 milliards de lires qui sont investies dans ces grands travaux publiques.
La coordination avec les régions n’a pas été des plus simple mais grâce à l’énergie de Ugo La Malfa et à son charisme naturel, la coordination a pu se faire petit à petit. Ainsi, l’Etat se charge des plus gros travaux : autoroutes, nouvelles lignes de chemins de fer, barrages et une partie des ports. Les régions s’occupent des routes plus petites, des chemins de fer plus locaux et aident pour l’implantation des lignes télégraphiques, téléphoniques et électriques. Les municipalités ne sont pas en reste, avec notamment les participations des villes de Naples, Barri, Tarente, Catane et Palerme. La ville de Tarente voit d’ailleurs un investissement spécial de la part de l’Etat puisque c’est le port d’attache principal de la flotte italienne. De plus, la région du Dodecanese (en italien sans les accents) voit arriver des investissements gouvernementaux également, avec l’amélioration du port, mais aussi la construction d’un aéroport (ou plutôt de 4 grands hangars, une petite tour de contrôle, une bâtisse et 4 pistes) ainsi que des améliorations des routes internes de l’île.



V. Mea Culpa sur le gouvernement


Comme le joueur de la Yougoslavie me l’a fait très justement fait remarquer, mon actuel Premier Ministre est dans la réalité mort en 1925. N’ayant pas vu cela, je corrige le tir. Voici le véritable gouvernement italien depuis 1926. De même, Ettore Sacchi est mort en 1924, il est donc remplacé par Filippo Turati (finances).
Gouvernement BARZILAI I :
Président de la République : Giovanni Conti (Républicain Mazziniste)
Premier Ministre : Salvatore Barzilai (Républicain Mazziniste)
Affaires étrangères : Carlo Sforza (Républicain Mazziniste)
Agriculture : Ivanoe Bonomi (Républicain Mazziniste)
Colonies : Randolfo Pacciardi (Républicain Mazziniste)
Finances : Filippo Turati (Républicain Mazziniste)
Justice et Affaires de Culte : Battista Bardanzellu (Républicain Mazziniste)
Armée : Raffaele Rossetti (Républicain Mazziniste)
Industrie et Commerce : Claudio Treves (Républicain Mazziniste)
Intérieur : Eugenio Chiesa (Républicain Mazziniste)
Travaux Publics : Ugo La Malfa (Républicain Mazziniste)
Travail et Affaires sociales : Fernando Schiavetti (Républicain Mazziniste)
Marine : Giuseppe Chiostergi (Républicain Mazziniste)
Poste et Télégraphe : Carlo Rosseli (Républicain Mazziniste)
Education Nationale : Giacomo Matteotti (Républicain Mazziniste)

De plus, en août 1929, Cappè, le dirigeant de Savoia-Macchi devient Commissaire général à l’Aéronautique de la République d’Italie, un poste important lui ouvrant les portes de la politique.


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